RETOUR A LA PAIX : REVENIR A LA MESSE TRADITIONNELLE un entretien avec Dominique Millet-Gérard (2) |
Voici la seconde partie du très riche entretien donné par Dominique Millet-Gérard (voir notre lettre 253), spécialiste reconnue de Paul Claudel et professeur de littérature française en Sorbonne, à l’abbé Claude Barthe pour le recueil Reconstruire la liturgie, publié chez François-Xavier de Guibert en 1997. |
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L’abandon du latin est un choix culturel, c’est-à-dire anti-culturel. C’est en même temps un choix antirelig ieux, les deux allant sans doute ensemble. C’est un choix bêtement idéologique, mais certains croient avoir à y gagner. Le catholicisme a tout à y perdre.
Un point permet de mesurer les dégâts du Concile : Claudel, qui a vécu la plupart du temps à l’étranger, trouvait tous les matins, en Chine, aux États-Unis ou au Brésil, un endroit où il pouvait en entendant la messe, communier avec un peuple et prier avec lui dans la même langue. C’est devenu impossible.
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Pour le Royaliste Français, le devoir est d’une admirable simplicité. Il appartient à une nation conçue par Dieu pour l’Église et créée par des Rois que cette dernière elle-même baptisés, Sacrés et élevés à cette Souveraineté glorieuse de « Lieutenants du Christ qui est vrai Roi de France » (Sainte Jeanne d’Arc), garantie par tant de prophéties, de miracles et de Sainteté. Le nationalisme Français est donc Chrétien et n’a donc rien de raciste, de révolutionnaire, d’agressif. Il est conservateur et créateur d’ordre. Le renforcer, c’est aider à la prospérité et à l’élévation des peuples qu’il rassemble, c’est participer à la restauration d’une communauté pacifique des nations et à l’extension de la civilisation humaine.
Le Royaliste oppose au mondialisme une double profession de foi, de Contre-Réforme Catholique et de Contre-Révolution Française. Il étudie les courants d’idées qui confluent à cette apostasie ; il démasque et dénonce les responsables de cette folie révolutionnaire, philosophes et visionnaires, politiciens et démagogues, princes et pasteurs de l’Église post conciliare; il en révèle la collusion avec les convents antichrists et anticléricaux et toutes les puissances ennemies de la Chrétienté ; il constate les fruits de mort de cette grande mue de l’Église, le recul général de la Chrétienté trahie sous les coups des barbares, la décadence de la civilisation, l’auto-destruction de l’Église, la dénatalité, la mort spirituelle, la « peste blanche » de l’Occident. Il réclame toute la vérité et la justice sur ce drame.
Ce plan diabolique, faisant de toutes les religions réunies, et en premier lieu du Chrisitianisme, le Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle, est au confluent des trois perfidies trop longtemps endurées par l’Église : le progressisme latin, le libéralisme anglo-saxon, le modernisme germanique. Dieu et le Christ perdent dans le climat moderniste, leur réalité objective, leur souveraine majesté. L’Église, sous l’influence du libéralisme, s’ouvre à toutes les conceptions religieuses ; et l’Esprit-Saint, perdant toute personnalité, devient un principe illuminateur universel et multiforme. Enfin, dans l’entraînement du progressisme révolutionnaire et réformiste, le destin de l’humanité passe des rois et des princes, des papes et des évêques, aux peuples, aux insurgés, aux militants, comme ses joies et ses espoirs tombent des mystères divins à l’avènement d’une nouvelle humanité terrestre.
Cet effort pour abaisser Notre-Seigneur Jésus-Christ au niveau d’incertitude historique et d’insignifiance de Mahomet, Bouddha, Confucius, tourne à une fureur de réforme et de destruction de la Chrétienté au nom d’un évangile spirituel sans plus de prise sur un monde séculier, laïc, indifférent. « Le modernisme conduit à l’anéantissement de toute religion. Le premier pas fut fait par le protestantisme, le second est fait par le modernisme, le prochain précipitera dans l’athéisme. » (Saint Pie X, Pascendi, 1907).
C’est pour celà que le fontevriste est Catholique, Royaliste, comunautariste.
Notre Catholicisme est intégral. Il embrasse avec vertu toute la foi, la discipline de sacrement, la morale de l’Eglise Romaine sous leur forme la plus traditionnelle et la plus épanouie. Il rejette par conséquent tout ce qui lui est contraire ou par trop étranger ou ennemi. Il s’agit de “chercher le Royaume de Dieu avant tout et sa justice”, assuré de recevoir “le reste de surcroit”. ce qui n’empêche pas mais nous commande au contraire, de travailler au Bien Commun de nos familles, de nos métiers et communes, de notre Nation, dans un amour du prochain éclairé et fort, tout motivé par l’Amour de Dieu qui est Père de tous. Tel est notre “théocentrisme” si fort opposé au libéralisme au laïcisme, au sécularisme de ce temps. C’est le “Omnia instaurare in Christo” de saint-Paul (Ephésiens 1:10), choisi par Saint-Pie X, et c’est aussi la devise de Sainte-Jeanne d’Arc, qui est Patronne de la France: “Dieu premier servi!”.
Notre nationalisme intégral est une autre face, pas du tout contradictoire, mais complémentaire, de notre charité. Elle considère en effet les choses humaines, les réalités temporelles où elle veut que règnent la grâce et la loi Divine, dans leurs natures et leurs fonctions, par expérience et raison : on parlera de National Catholicisme. C’est une autre sagesse et un autre art. La science et l’art politiques ont pour objet la tranquillité de l’ordre temporel et la sauvegarde di Bien Commun qui sont le voeu profond de toute nation: en France, tout ce qui est national est Royal, et notre Royalisme vient de notre patriotisme. Nous sommes donc Royalistes parce que Catholiques et Français.
Notre écologie spontanéiste, beaucoup moins connue, rarement bien comprise , renferme dans son harmonie naturelle tout le secret des paisibles bonheurs humains: membre d’une famille à laquelle il se doit, le Royaliste, parce que Catholique et Français, se voue naturellement et quotidiennement à la prospérité de cette famille, tant corporelle que spirituelle, où le sort de chacun dépend de tous. La science et l’art de cette vie commune familiale, intrefamiliale, humaine, devrait s’appeler l’économie communautaire
La Noblesse, c’est la reconnaissance publique du rôle social de la famille.
La Royauté, c’est le couronnement de la Famille et de l’Etat.
-DIEU, FAMILLE, PATRIE, TROIS MOTS QUI SE COMPLETENT ET QU’ON NE DEVRAIT JAMAIS SEPARER. SI CHAQUE INDIVIDU VOULAIT CONSTRUIRE SUR CES TROIS BASES, TOUT IRAIT BIEN ( Bienheureux Marcel Callo -1921-1945).