Blaise PASCAL, Le JANSENISME et le VATICAN. Ou comment, en 1665, LE MIRACLE DE LA SAINTE EPINE aurait pu réconcilier les catholiques entre eux.

En 1656, Port-Royal est dans une situation difficile. Depuis la bulle papale Cum Occasione de 1653, les persécutions anti-jansénistes se déchaînent, et l’on va jusqu’à disperser les Solitaires et à fermer les Petites-Ecoles à la maison des Champs. Ce conflit, loin de se limiter à quelques théologiens isolés, déchire toute l’Eglise de France. Les débats qui font rage à la Sorbonne aboutissent, au début de 1656, à l’expulsion d’Antoine Arnauld de la Faculté de théologie de Paris.


Les amis de Port-Royal ne sont pas restés passifs: ils ont organisé la résistance, et en particulier demandé à Pascal de requérir le jugement de l’opinion public, de façon à faire éclater l’injustice des attaques portées contre le parti augustinien.


Or, c’est précisément à ce moment que, comme une réponse à ce début de persécution, un miracle se produit à Port-Royal le 24 mars 1656. La propre nièce de Pascal, la petite Marguerite Périer, était atteinte d’une fistule lacrymale très profonde dont elle souffrait depuis trois ans. L’os du nez était carié, les plus habiles chirurgiens avaient avoué leur défaite, et l’on parlait d’appliquer le feu sur la blessure.


Une épine de la Sainte-Couronne ayant été confiée aux religieuses, Marguerite Périer est conduite à l’adoration par la maîtresse des pensionnaires, qui lui conseille de faire toucher son oeil au verre couvrant la relique. La guérison est instantanée; la petite fille le dit à ses compagnes; toutefois la discipline du monastère redoble le silence en temps de Carême, aussi la nouvelle ne se répand-elle que peu à peu.


Anne d’Autriche, reine-mère, refuse de croire au miracle. Elle envoie aussitôt à Port-Royal MM Guillard, chirurgien, et Félix, premier chirurgien du roi; tous deux, qui connaissaient Marguerite Périer, ne pouvaient qu’attester l’inexplicable guérison.


Ce miracle de la Sainte-Epine est reconnu par tous, même par les adversaires de Port-Royal, qui n’en conteste que l’interprétation donnée par les « jansénistes »: ceux-ci clament que Dieu s’est manifesté en faveur de leur cause. Pascal, très frappé par l’événement, entreprend de réunir des notes en vue d’un traité sur lesMiracles: ce travail, développé, débouchera sur un ouvrage d’une autre ampleur: sera la première ébauche de son Apologie pour la religion, connue aujourd’hui sous le titre de Pensées.


La campagne des Provinciales et le miracle du 24 mars 1656 contribueront à renverser l’opinion en faveur des amis de Port-Royal, sans renverser pour autant le cours d’une histoire inéluctable: les persécutions reprirent de plus belle contre le monastère.

Source: Paule Jansen, « Port-Royal de Paris, son histoire », in Chroniques de Port-Royal, numéro spécial, 1991.

 

http://www.amisdeportroyal.org/articles.php?lng=fr&pg=213

 

Bien que la miraculée fut considérée comme une hérétique janséniste, le Vatican validera le miracle, ce qui entraînera une importante controverse politico-religieuse. En effet, les jansénistes considérèrent que cette guérison était un signe, envoyé par Dieu, qui confirmait que leur Ecole de pensée était la bonne et unique voie. L’Eglise officielle, quant à elle, y voyait un signe invitant ces hérétiques à se ranger et rejoindre les rangs du catholicisme officiel. Quoi qu’il en soit, cet évènement stoppa, provisoirement, la persécution que subissait l’abbaye Port-Royal-des -Champs

http://www.diablus.com/Articles/Christianisme-13680-Le_miracle_de_la_sainte_epine.html

 

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