NDLRB . Ceux qui ont encore des doutes sur la survie de Louis XVII ont bien de la ténacité.
Louis XVII en Suisse: son ami Frédéric Leschot de Genève(1899)
LOUIS XVII – LA PISTE SUISSE
Ce nouveau travail , qui date de 2015, fait suite à celui effectué il y a deux ans, en réponse à 25 questions et objections les plus courantes venant des adversaires de la Survivance et de l’identité Louis XVII – Naundorff,
Il s’agit, ici, de la fort importante piste suisse de cette affaire.
La lecture très attentive d’un opuscule paru il y a plus de 100 ans m’amène à en tirer plusieurs conclusions :
Ce petit ouvrage de 59 pages seulement est dû à Mr. E.A. NAVILLE. Son titre : « LOUIS XVII EN SUISSE – SON AMI FRÉDÉRIC LESCHOT DE GENÈVE » Éd. DARAGON 1905.
Cet auteur a beaucoup enquêté sur place et a eu l’immense chance d’avoir un témoignage essentiel et direct : celui de Mlle Marie LESCHOT, alors âgée de 70 ans environ et propre nièce de Frédéric LESCHOT. Cette dame a pu conter toute son histoire familiale avec des détails relevant du domaine privé, et, bien sûr, jamais publiés nulle part auparavant.
Un plan familial ci-joint s’impose pour connaître la position généalogique des personnes concernées.
Cette modeste étude s’attache surtout à jeter quelques lumières (bien faibles évidemment) sur la période obscure de la vie de Louis XVII : le fameux trou 1795-1810.
La première personne à intervenir dans cette triste affaire est Jean-Frédéric LESCHOT (1747-1824), horloger et fabricant d’automates avec son collègue Jacquet DROZ. Il vint à Paris début 1789 présenter ses œuvres à la Cour et y vit le futur Louis XVII, alors âgé d’un peu moins de 4 ans. L’enfant fit sur lui une très forte impression – citation p.10 : « La beauté et la gentillesse de l’enfant gravèrent ses traits dans la mémoire de LESCHOT et lui permirent de le reconnaître plus tard sans aucune hésitation ».
Le passage de l’enfant dans les États Pontificaux en 1796 n’est pas nié (confirmé, il y a une vingtaine d’années, par la découverte du livre de latin de Trieste).
Jean-Frédéric LESCHOT faisait partie des personnes qui, au risque de leur vie, faisaient passer des émigrés vers la province du Valais en traversant le lac. Cette activité hautement dangereuse nécessitait l’usage d’un pseudonyme : LEBAS, nom indiqué par le pseudo NAUNDORFF à sa sœur dans une lettre datée du 11 Mars 1817 et qui trouve donc, ici, une fort claire confirmation – citation p.7 : « Vous avez maintenant le pouvoir et les moyens de faire rechercher ce Mr. LE BAS à Genève… ».
C’est ainsi que Mr. LESCHOT-LEBAS hébergea, chez lui, en 1797, peut-être avec la complicité de Charlotte Robespierre avec qui il correspondait, un enfant ressemblant fort à Louis XVII, accompagné d’un vieillard et pensa reconnaître le Dauphin, bien qu’ayant appris sa mort officielle. C’est alors qu’eut lieu la rencontre capitale avec le fils aîné de Jean-Frédéric : Henri-Frédéric LESCHOT, de 3 ans le cadet de Louis XVII. Cet enfant se prit immédiatement d’une forte amitié pour son hôte et son dévouement total subséquent ne se démentit jamais. Se serait-il consacré si complètement et toute sa vie, à la cause d’un escroc ??? !!!
En 1798, Frédéric LESCHOT fit un séjour chez son grand-père, le fameux docteur Barthélémy HIMELY. Louis XVII y était aussi, d’où retrouvailles. Il se trouvait alors sous la garde d’une dame PERRIN, cousine de Suzanne-Catherine LESCHOT (voir plan généalogique). Cette dame le faisait passer pour son fils, or, lors des procès de Brandebourg, des témoins le reconnaîtront sous ce nom (tradition malgré tout non confirmée) – citation p. 44 : » Mr. Otto FRIEDRISCH qui a compulsé, à Delft, les copies du dossier du procès NAUNDORFF à Brandebourg, nous a informé qu’il n’y avait rien trouvé de relatif au témoignage de Frédéric LESCHOT, ni d’un sien cousin Charles LESCHOT qu’on croit avoir été produit pour identifier NAUNDORFF avec le PERRIN ayant vécu chez son parent Samuel HIMELY…. ».
Lorsque l’enfant fut confié au docteur, ce fut sous la protection de la Reine Louise de Prusse, épouse du Roi FRÉDÉRIC-GUILLAUME III https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Guillaume_III . Ce couple royal se serait-il intéressé à un enfant aventurier quelconque ? Poser la question, c’est y répondre !
C’ est alors qu’on peut croiser les séjours de Louis XVII dans la famille HIMELY avec l’étude de l’horlogerie et le voyage évoqué par le grand historien de Louis XVII : Xavier de ROCHE, aux Açores, pour y construire une horloge, bel et bien datée de 1798.
La dame LESCHOT qui l’avait reçu à sa sortie du Temple, veuve du garde suisse Tite-Henri LESCHOT, s’était remariée avec un de ses cousins HIMELY et ils feront partie des accompagnateurs de Louis XVII pendant ce voyage.
En 1802, retour chez les HIMELY, avec, probablement, nouveaux voyages au Portugal.
Arrestation et prison en 1804, mais sans doute pas aussi longtemps qu’il le dit dans l’ »Abrégé des infortunes du Dauphin », peut-être pour se protéger, lui et les siens !
Son fidèle compagnon Frédéric (Friedrisch) participe, lui aussi, aux combats du major VON SCHILL https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_von_Schill contre NAPOLÉON.
Mlle LESCHOT relate les mêmes faits que NAUNDORFF lui-même, toujours dans l’ »Abrégé » (blessures, évasion, etc…), donc, les deux récits s’appuient l’un l’autre.
On arrive maintenant à un fait fort important : Jean LESCHOT (le père) envoie à la recherche de son fils, à la suite d’une fugue, son gendre Louis CHENEVIÈRE qui n’est autre qu’un agent des princes, donc un traître à la cause de Louis XVII. Louis CHENEVIÈRE se trouve donc être un oncle par alliance de Mlle Marie LESCHOT – citations p. 28-29 : « Intervention du personnage mystérieux qui munit celui-ci (Louis XVII) d’un passeport au nom de NAUNDORFF et qui s’est révélé lui-même à Mlle LESCHOT en 1843… » – « C’est alors qu’il (CHENEVIÈRE) avait obtenu, par l’entremise de PIGAULT-LEBRUN, ami et commensal du Roi Jérôme de Wesphalie, UN PASSEPORT FICTIF »
Il ressort avec clarté de ces textes que le mystérieux voyageur qui a remis à Louis XVII ce faux passeport au nom de NAUNDORFF, est, en fait, ce Louis CHENEVIÈRE lui-même ! qui se donnait le rôle occulte de desservir la cause du Dauphin pour lequel son beau-frère Frédéric se dévouait tant, n’hésitant pas, justement, à fuguer pour le rejoindre.
Frédéric LESCHOT fut assassiné en 1835 par Désiré ROUSSEL qui tenta, 3 ans plus tard, d’assassiner Louis XVII lui-même à Londres. Lorsque Mlle LESCHOT apprit la mort de cet homme en 1849, elle sut, en même temps, qu’il avait été pensionné par les BOURBON, puis par Louis-Philippe jusqu’en 1848, date à laquelle ce dernier fut chassé du trône :
⁃ Assassinat d’un ami et témoin de premier plan.
⁃ Tentative d’assassinat du prince lui-même.
Tout cela se tient fort logiquement : pour éclipser Louis XVII, BOURBON § ORLÉANS, pour une fois « s’entendaient comme larrons en foire » !!!
Jean-Frédéric LESCHOT (le père) ne comprit les raisons des actes de son fils qu’ »in articulo mortis », ses dernières paroles furent : »Frédéric – mon fils – le Dauphin ! » Après sa mort, le « ménage » fut fait dans ses papiers, là encore par Louis CHENEVIÈRE. Á la fin de sa vie, il se repentit amèrement de ses mauvaises actions, mais le mal, hélas, était fait : »L’irréparable, savez-vous ce que c’est ? » gémissait-il !!!
Est également relatée, dans ce petit livre, la triste fin, en 1843, du fameux MARASSIN, le soldat qui fut envoyé par Louis XVII lui-même auprès de la famille royale et se fit passer pour le prince, étrangement semble-t-il, à la demande de celui-ci ! Là encore, la mauvaise influence de CHENEVIÈRE se fit sentir car cet homme fut cruellement repoussé par le gendre de celui-ci, en présence de Mlle LESCHOT, alors qu’il se proposait de remettre à la famille des souvenirs confiés par Frédéric – on peut penser que certains de ces souvenirs devaient se rapporter au Dauphin, évidemment. L’homme se suicida peu après ! Or, il avait bel et bien connu Louis XVII à Spandau et aurait pu porter un témoignage édifiant. Dommage pour lui et pour la cause de la Vérité !
Tout aussi triste fut le destin d’un autre témoin qui, lui, périt assassiné en 1847 (un de plus!) : il s’agit d’un ancien ouvrier nommé OLTRAMARE . Il était venu consulter le père de Mlle LESCHOT sur un sujet technique et avait déclaré avoir travaillé en Allemagne comme horloger avec Frédéric (il en portait encore un vêtement) qui oeuvrait, à cette époque, en compagnie de Louis XVII. Lors de son assassinat, à Paris, sa chambre fut entièrement fouillée, meubles renversés, etc… !!!
Ce qui est fort important dans cette enquête, c’est la correspondance précise entre les récits de Mlle LESCHOT, souvenirs reçus de première main de sa propre famille, et les récits de NAUNDORFF dans l’»Abrégé », taxés de tous les noms par beaucoup de personnes qui, bien souvent, ne les ont même pas lus ! Or, Mlle LESCHOT n’a jamais rencontré NAUNDORFF et seuls ses grands parents, son oncle Frédéric, son autre oncle, lui par alliance , Louis CHENEVIÈRE l’ont rencontré :
⁃ Les grands parents LESCHOT pour Louis XVII enfant.
⁃ L’oncle Frédéric jusqu’à sa mort.
⁃ « CHENEVIÉRE pour le démolir car il était au service des princes, comme dit supra.
Ces témoignages sont encore appuyés par la correspondance de Louis XVII avec sa sœur (ex. pseudonyme LEBAS pour LESCHOT déjà cité).
Voilà donc les récits de NAUNDORFF confirmés même par un personnage qui lui était vivement hostile : voir supra la question du faux passeport remis par Louis CHENEVIÈRE lui-même ! ainsi que les aventures allemandes des deux amis également relatées par ce dernier !
La conclusion de tout ceci se tire d’elle-même et il est bien dommage que cet important petit livre ne puisse se trouver que chez les marchands de livres anciens. Il serait sûrement fort intéressant d’en photo-copier les 59 pages pour le faire circuler.
Je puis déjà photo-copier les pages les plus importantes sur demande.
Fait au Croisic (44490) en 2015
I. PINCEMAILLE
Titre du livre
Citations
Commentaires personnels
Éléments les plus importants + conclusion forcément de même couleur.
-Louis XVII, figure Christique de la Révolution : on le dit mort, mais on n’a pas retrouvé son corps (Princesse Amélie de Bourbon-Parme).