25 octobre 732. Charles Martel à la bataille de Poitiers.

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Charles Martel arrête une razzia arabe

http://www.herodote.net/25_octobre_732-evenement-7321025.php

Chers amis,

En 711, quelques six-mille soldats Berbères venus d’Ifriqiya débarquent sur un rocher espagnol  qu’ils baptisent en hommage à leur guide et chef « djebel al Tarik », « la montagne de Tarik » (qui deviendra  Gibraltar avec le temps), et marchent jusqu’à Cordoue où ils défont Rodrigue, le roi Wisigoth chrétien. 
Nous sommes en 719 après Jésus-Christ ; toute l’Hispanie est occupée par les Musulmans… Toute ? Non ! Car la petite région des Asturies peuplée d’irréductibles Chrétiens résiste encore et toujours à l’envahisseur. 
Quasi rien, donc, n’arrête ces Omeyyades  qui franchissent les Pyrénées et installent la même année une province musulmane d’Al-Andalus en Septimanie. Narbonne flanche,  Carcassonne, Avignon  puis Arles et Nîmes cèdent à leur tour.
En 721, les Sarrasins avancent sur Toulouse mais Eudes d’Aquitaine parvient à les contenir. Malgré cette défaite, les razzias de plus en plus fréquentes des Musulmans, tant en Aquitaine que dans la vallée du Rhône – à l’instar du sac d’Autun en 725 –  accroissent la menace.

Eudes d’Aquitaine a des raisons de s’alarmer et pense qu’une alliance avec le gouverneur omeyyade du Nord de l’Hispanie pourrait assurer la protection de son duché autonome. Il offre à Munuza sa fille, en gage de sa confiance. Mais le gouverneur général d’Al-Andalus, Abd al-Rahman, ne l’entend pas ainsi. Bien décidé à poursuivre ses conquêtes au Nord, il fait assassiner Munuza. 
L’impitoyable Abd al-Rahman avec son contingent formé de Berbères et d’Arabes attaque alors Bordeaux et décime les troupes d’Eudes en 732. Puis « décide d’aller piller l’église de Tours en détruisant sur son chemin les palais et en brûlant les églises », anonyme de Cordoue, 754.

Harcelé, diminué, pressé de tous côtés, le héros de Toulouse n’a d’autre issue que d’appeler au secours Charles, un maire du palais du royaume Franc, devenu son ennemi après qu’il ait terrassé son allié Rainfroi. Charles accepte volontiers de prêter main forte contre l’envahisseur, en échange du serment de fidélité du duc d’Aquitaine à l’autorité franque.

Charles et son armée de fantassins traversent la Loire et avancent vers la position des oppresseurs sur la route de Poitiers à Tours. Pendant six jours, les deux camps se toisent, s’analysent, s’observent et se livrent à quelques échauffourées sans conséquences. Le 25 octobre 732, premier jour du Ramadan, Abd al-Rahman lance l’offensive. La cavalerie arabe fait face au mur infranchissable des fantassins Francs aussi ordonnés que disciplinés. Deux jours de combat et la mort de l’émir suffisent à créer la déroute ; les Musulmans retournent à leur camp pour y sauver leur butin et leur famille (les soldats appliquent en effet le regroupement familial y compris sur le front), mais Eudes les a devancés. Ils s’enfuient.

Ainsi s’achève la bataille de Poitiers – ou bataille de Tours, dont le grand vainqueur est bien évidemment Charles que l’on appelle depuis Charles Martel. Selon les historiens, ce surnom trouve des origines très diverses. S’agit-il de sa technique de combat « martelante », des coups d’étrier semblables à ceux d’un marteau qui lui ont acquis la victoire, des exactions frappantes commises par la suite sur les terres musulmanes de Provence, ou selon le bénédictin Dom Martin Bouquet dans son Recueil des Historiens des Gaules (138) : « Comme li martiaus débrise et froisse le fer et l’acier, et tous les autres métaux, aussi froissoit-il et brisoit-il par la bataille tous ses ennemis et toutes autres nations » ?

Bien que ne relevant pas du prodige stratégique ou de l’exploit militaire, le triomphe de Charles Martel est total et lourd de sens.
Il se pose comme le seul homme capable de stopper les avancées sarrasines, qui relèvent davantage du raid de brigandage que de la conquête religieuse ou territoriale, et incarne ainsi pour beaucoup le symbole de la résistance chrétienne contre l’Islam. La relève est assurée par Pépin le Bref et ses successeurs jusqu’à Robert II le Pieux qui verra la fin définitive des razzias musulmanes. Eudes d’Aquitaine quant à lui devient comme il était convenu un vassal de Charles, qui travaille en profondeur dès la mort du duc en 735 à la future annexion du duché d’Aquitaine au royaume Franc.

Pour avoir repoussé les Arabes dans leurs retranchements du sud, Charles Martel s’octroie la souveraineté de facto sur le royaume Franc en se proclamant « dux et princeps Francorum ». Profitant de la décadence des derniers Mérovingiens, les rois fainéants, qui « n’avaient plus de roi que le nom » selon la formule du biographe Éginhard (770-840), il légitime la succession carolingienne dans laquelle son fils Pépin le Bref et son petit-fils Charlemagne s’illustreront.

Par ailleurs, cette bataille voit germer pour la première fois, sous la plume d’un chrétien anonyme de Cordoue dans son Continuatio Isidoriana Hispana de 754, la notion d’Europe comme civilisation et culture. Les Saraceni ou Ismaeliti (Sarrasins ou Infidèles) sont en permanence opposés aux  Europenses (Européens) dans le récit. François de Maucroix, ami de Jean de La Fontaine confirme que « L’Europe courait risque, si Charles Martel ne se fût opposé à ce débordement d’infidèles ». La portée de la victoire dépasse les frontières franques et Charles Martel apparaît comme un héros européen, protecteur et garant des valeurs occidentales.

Souvent récupérée à des fins tendancieuses, la victoire de Charles Martel sur les Musulmans n’en reste pas moins un épisode marquant de l’histoire de France avant la France, et de l’histoire de l’Europe avant l’Europe…

http://www.bottin-mondain.fr/chronique-hebdo/n/Lettre-du-25%252F10%252F2013-%253A-La-bataille-de-Poitiers_139/

5 thoughts on “25 octobre 732. Charles Martel à la bataille de Poitiers.

  1. pincemaille irene

    Il est vrai que l’Histoire, surtout aujourd’hui, fait volontiers l’impasse sur cet épisode héroïque ! Toutefois, on en retrouve les récits dans les chansons de gestes médiévales : La Chanson de Roland évidemment, mais aussi la Geste de Guillaume d’Orange, par exemple, et tant d’autres ! Ne pas oublier que l’hymne national andorran célèbre la délivrance de cette région par Charlemagne ! Quant aux poêtes : « J’aime le son du cor le soir au fond des bois » : Alfred de Vigny y relate l’affaire de Roncevaux : « Á l’horizon lointain fuit l’étendard du Maure », et pour Corneille « Les Maures et la mer montent jusqu’au port » !!! Va-t-il falloir expurger toute la littérature pour complaire à nos « hôtes » !!! forcés ??? Amitiés.

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  2. pincemaille irene

    Il est vrai que l’Histoire, surtout aujourd’hui, fait volontiers l’impasse sur cet épisode héroïque ! Toutefois, on en retrouve les récits dans les chansons de gestes médiévales : La Chanson de Roland évidemment, mais aussi la Geste de Guillaume d’Orange, par exemple, et tant d’autres ! Ne pas oublier que l’hymne national andorran célèbre la délivrance de cette région par Charlemagne ! Quant aux poêtes : « J’aime le son du cor le soir au fond des bois » : Alfred de Vigny y relate l’affaire de Roncevaux : « Á l’horizon lointain fuit l’étendard du Maure », et pour Corneille « Les Maures et la mer montent jusqu’au port » !!! Va-t-il falloir expurger toute la littérature pour complaire à nos « hôtes » !!! forcés ??? Amitiés.

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