Temps ideaux. Bérénice (1670) de Jean Racine.

ACTE IV, SCÈNE VBérénice :

Moi-même j’ai voulu vous entendre en ce lieu.

Je n’écoute plus rien, et pour jamais adieu.

Pour jamais ! Ah ! Seigneur, songez-vous en vous-mêmeCombien ce mot cruel est affreux quand on aime ?

Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,

Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?

Que le jour recommence et que le jour finisse

Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,

Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?

Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus !L’ingrat, de mon départ consolé par avance,

Daignera-il compter les jours de mon absence ?

Ces jours, si longs pour moi, lui sembleront trop courts.

Jean RACINE 

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