De Joinville en Terre Sainte, de Joinville à Aigues-mortes,
Au service du Roi, Fidélité vous porte.
Au-delà de la mer et pour la gloire de Dieu,
Votre vie en suspend dans les combats furieux,
Votre épée s’abattant parmi les infidèles,
Votre plume en contant le récit bien fidèle !
Tel fûtes-vous, Jehan, noble Sire de ce lieu,
Compagnon de St. Louis de Mansour à Damiette !
Hélas, devant Tunis, notre Bon Roi si pieux,
Au milieu de l’armée éperdue et inquiète,
Rendit au Souverain son âme si brûlante,
Dont alors votre Foi conta l’Histoire ardente.
Du haut de vos remparts, la vue portait si loin :
Au-delà du cours d’eau, vers les forêts sauvages,
Votre cœur généreux voyait d’autres rivages,
Et la geste héroïque dont vous seriez témoin,
Vivait, imaginaire, en vos jeunes années
Et chantait en votre âme aux nobles destinées.
Un jour, de par le Roi, l’ordre fut annoncé,
Ultime effort, et le Sarrazin dénoncé,
Profanant Saint Sépulcre et Hauts Lieux révélés !
Guerre lui fut tenue, sans trève ni merci !
Et de là-bas, si loin, sur le terre ennemie,
En vos rêves revivaient la Marne et ses vallées !
Hélas, de vos vieux ans, le cours fut assombri :
La mort des Templiers, les Rois privés de fils !
Aviez tant bataillé, de mort aviez mépris
Pour voir si grand danger au Royaume des Lys !
Mais loin dans l’avenir, une noble Pucelle
Offrirait au Seigneur la France pure et belle.
Août 2013 : écrit sur le site du vieux château de Joinville en Haute-Marne.
I. Pincemaille