« Après le Concile Vatican II, le latin a été mis de côté, et ce fut une erreur fatale. » L’un des plus grands compositeurs de musique sacrée de ce siècle s’en est allé dans une totale indifférence médiatique.. S. E. Domenico cardinal Bartolucci était né en 1917 et il consacra toute sa vie à la composition et à la direction de la musique sacrée et chantée – (chorale et polyphonique). Il est aussi considéré comme le plus grand interprète de Palestrina
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« Après le Concile Vatican II, le latin a été mis de côté, et ce fut une erreur fatale. Avec la promulgation du Missel de 1970, les textes millénaires du « Proprium » [l’ensemble les parties de la messe, qui varient selon l’année liturgique ou les commémorations spéciales, ndlr] ont été éliminés, et l’espace pour les chants de l’ »Ordinarium » [l’ensemble invariable des parties de la messe] très réduit, pour permettre l’introduction des langues vernaculaires. » Il me semble évident que, depuis lors, la musique sacrée et les scholae cantorum ont été définitivement mises à l’écart de la liturgie, en dépit des recommandations de la « constitutio de Sacra Liturgia » de 63 et du motu proprio « Sacram Liturgiam » de 64, dans lequel le Grégorien est qualifié de « chant de la liturgie romaine ». Face à ceux qui soutiennent qu’on souhaitait avec les changements conciliaires « la participation active de l’assemblée », Bertolucci souligne qui que « depuis lors elle n’a plus jamais existé » :
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Bannissement et consécration finale : On ne pouvait guère attendre de Jean Paul II une attirance particulière pour la liturgie latine et la musique sacrée. Pourtant malgré sa marginalisation, Domenico Bartolucci tint bon et continua de composer des œuvres dont la plupart ne furent jamais jouées à l’époque… Mais en 1997, le pape le démit brutalement de ses fonctions. Bertolucci en a conservé un souvenir assez amer : « J’ai été démis de mes fonctions. Malgré le terme de «perpétuel» [qui figure] dans le titre. Ma déception pour le déclassement de la Chapelle, et pour d’autres choses qui se sont produites au cours des cérémonies papales, est bien connu. Malgré tout, ce fut un coup inattendu. »
…Le père Bartolucci, ne s’attendait pas à l’hommage ultime que lui rendrait l’Eglise en remerciement de l’immense travail de toute une vie consacrée à la beauté de la liturgie et à la louange de Dieu. Le 18 octobre 2010, le pape Benoît XVI le fait cardinal et la barrette lui est imposée au consistoire du 20 Novenbre : il a alors 93 ans… « Comme je l’ai dit, je pense que ma nomination est un rappel de ce Pape amoureux de la beauté, à ne pas laisser perdre définitivement tant de richesse musicale. Qui est le cœur battant de la liturgie. » Le cardinal Bartolucci adoptera dans ses armes une partition de l’écu analogue à celle du pape. Il y figure la harpe, la fleur de lys – sur champs d’argent et le soleil de gloire sur champ d’or. Sa devise y résume toute sa vie : »Psallam deo meo » Le père Bartolucci ne sera pas sacré évêque, comme c’est l’usage de nos jours pour tout cardinal, il restera prêtre à sa demande par dérogation. Il sera élevé à la dignité de cardinal diacre de Saint Nom de Jésus et Marie in Via Lata…
Article complet grâce au lien ci-aprés. http://vudefrance.fr/articles/r-i-p
En tant qu’organiste, j’ai toujours considéré mon rôle comme celui-ci : aider à la beauté de la liturgie, soutenir le chant ou évoquer musicalement le temps liturgique du moment. Toute autre considération est totalement déplacée. Évidemment; ces évocations demandent un travail soutenu et régulier, on ne devient pas organiste liturgique en un « tour de main » !
Donc, gloire à ce prélat qui sut maintenir « contre vents et marées » la beauté nécessaire aux célébrations religieuses. Amitiés à tous.
Et admiration aussi pour l’usage qu’il su faire de l’héraldique traditionnelle dans la conception de ses armes ou blason.