2 août 1914
Nous nous sommes inclinés hier devant la dépouille sanglante de M. Jean Jaurès, et nous avons immédiatement exprimé la réprobation que nous inspirait cet attentat deux fois criminel, puisqu’il est stupide. L’incomparable honneur qui vient d’être accordé à M. Jean Jaurès de tomber en signe de sa foi et de sa doctrine affranchit sa personne des jugements d’ordre moral sur sa politique et sur son action. Seules, ses idées restent exposées au débat qui ne peut mourir.
L’importante atténuation que les événements l’avaient contraint d’apporter à sa longue espérance d’une paix estimée éternelle et fatale, se charge de répondre, répond seule, mais sans réplique, à la grande question sur laquelle se jugent les intelligences humaines : — Eut-il tort ? ou eut-il raison ?
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Quel écrivain, quelle langue, quelle conscience ! Un bonheur de lire Charles Maurras et de « penser » avec lui. L’osmose est telle, que l’on peut être tenté d’imaginer que nous rédigeâmes ce que lui-même écrivit ! Merci.