Les cendres de Charles X bientôt rapatriées en France ?
Charles X reposera-t-il un jour dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ? C’est ce qu’espère une association qui a pour projet de rapatrier ses cendres de Slovénie, où il est mort en exil il y a près de 200 ans.
« Notre objectif est que l’État engage des négociations avec la Slovénie pour le transfert des cendres », explique Nicolas Doyen, le président de cette association, qui a présenté samedi son projet lors d’une conférence de presse à la mairie de Saint-Denis.
Avant-dernier roi de France, Charles X a régné de 1824 à 1830, avant d’être renversé par la révolution des « Trois glorieuses ». Il est mort et a été inhumé en 1836 à Nova Gorica, ville slovène frontalière de l’Italie. À la différence de plusieurs souverains morts en exil dont les restes ont été rapatriés en France, Charles X est, avec Napoléon III, le seul « à ne pas reposer sur sa terre natale », souligne l’association « Pour le retour à Saint-Denis de Charles X et des derniers Bourbons ».
« Il n’est resté de lui que la figure d’un monarque réactionnaire, aveugle aux réalités de son époque et au souhait de ses sujets », regrette Philippe Delorme, journaliste, historien et président d’honneur de l’association. Pourtant, assure-t-il, « la Restauration, malgré ses insuffisances, a été le premier essai d’un régime parlementaire en France ».
Un projet déjà évoqué en 1986
« Nous espérons qu’avec ce projet la France se réconcilie avec son histoire, toute son histoire », plaide M. Delorme.
L’association, qui se veut « apolitique et citoyenne », est soutenue par une centaine de personnalités et de descendants du roi. Elle réclame aussi le retour des cendres du duc et de la duchesse d’Angoulême, inhumés aux côtés de Charles X, et doit entamer prochainement sa première démarche officielle: contacter l’ambassade de Slovénie pour l’informer du projet.
Une amorce de projet de rapatriement avait déjà été envisagée en 1986. L’initiative – qui avait le soutien du président François Mitterrand selon l’association – n’avait pas abouti.
http://www.ouest-france.fr/ile-de-france/seine-saint-denis/les-cendres-de-charles-x-bientot-rapatriees-en-france-4514008
Ayant des amis au sein de l’Association Pour le Retour à Saint-Denis de Charles X et des derniers Bourbons, j’ai suivi le dossier. Paradoxalement, les plus farouches opposants au retour des cendres de Charles X ne sont pas les fonctionnaires de la V° République mais… les Frères Franciscains du couvent de la Castagnavizza à Nova Gorizia (et non Nova Gorica) : la présence de Charles x, de son fils et de sa belle-fille est la seule chose qui attire des touristes dans ce couvent ! POUR OBTENIR LE RETOUR DES CENDRES DE CHARLES X EN FRANCE, IL FAUDRAIT PEUT ETRE NEGOCIER L’ABANDON DES RESTES DU DUC ET DE DUCHESSE D’ANGOULEME, tant la mesquinité des frères est grande. Les négociations sont toujours en cours…
Un certain Yves Griffon, historien et Chevalier de l’Ordre de Saint Lazarre, s’est signalé par une exellante biographie sur le dernier de nos Roi Très Chrétiens : CHARLES X, ROI MECONNU (Edition Rémi Perin)…
La Restauration mérita bien son nom. Ayant trouvé le Pays vaincu et ruiné, en 1815, elle restaura la France en quelques années, elle releva les finances, et dès 1823, grâce à la sage administration du Baron Louis, le franc était au pair et la rente le dépassait à 104 francs or. En dix ans, notre commerce extérieur avait presque doublé. La prospérité devint générale. On établit les caisses d’épargne. Successivement furent fondées l’Ecole des Mines, l’Ecole des Chartes, l’Ecole Forestière, l’Ecole Centrale, etc. Aussi Renan a-t-il pu dire :
-La Restauration a fondé le vrai développement intellectuel de la France au XIXè siècle.
Pour Louis XVIII, « Il faut Royaliser la nation et nationaliser le Royalisme », c’est à dire, en d’autres termes, tirer un trait sur le passé et éviter une division politique du peuple Français (entre Royalistes, Impérialistes, et républicains) afin d’aboutir à une stabilité. Or depuis que la France a fait sa révolution, elle est toujours en quète d’un système institutionnel politique stable, elle a subit de nombreux échecs politiques.
Decazes voulait, dit-il, pour faire plaisir au Roi:
-Royaliser la nation et nationaliser le Royalisme : protéger toutes les intérets acquis, toutes les propriétés, maintenir une égalité complète et droite, ramener l’oubli du passé, éteindre les haines, faire aimer le pouvoir et le faire respecter.
Mais après l’assassinat du Duc de Berry en 1820, Decazes devar se retirer. Maurras reprendra l’idée dans son nationalisme intégral où « tout ce qui est national est Royal ! (Jules Lemaire) » et « tous ce qui est national est notre ! (Philippe d’Orléans, Duc de Guise) ».
Au point de vue extérieur, la Restauration rendit à la France la place prépondérante que les défaites impériales lui aient fait perdre parce que Louis XVIII, se plaçant sur le terrain traditionnel de la politique Royale, et s’adressant à des Souverains, put leur parler non seulement «d’égal à égal», mais encore avec «toute la supériorité de sa race !» De A tel point que quinze ans après, notre Ministre de la Marine ne craignit pas de répondre à l’Ambassadeur d’Angleterre, venu pour manifester l’opposition de son Pays à l’expédition d’Alger :
-La France se f… de l’Angleterre. Elle fera dans cette circonstance, ce qu’elle voudra sans souffrir de contrôle ni d’opposition.
Et la France alla à Alger.
Alors que veille de sa chute, la France Royale plante victorieusement son drapeau fleurdelisé sur Alger et lègue au pays qu’elle a formé, comme un dernier fleuron de sa couronne treize fois séculaire, cet empire colonial africain qui, en se développant et en s’étendant deviendra, en compensation du Canada et de la Louisiane ravis par l’Angleterre, une nouvelle France (Em. Déborde de Montcorin, A propos du Centenaire de la prise d’Alger. Revue des Études Historiques avril-juin 1930. Voir le livre de S.A.R. le Prince Sixte de Bourbon, La dernière Conquête du Roi. Alger, 1830) .
Ce qui est dérangeant dans cette affaire c’est qu’elle soit initiée et dans les mains de militants orléanistes ! C’est pour le moins paradoxa si l’on se souvient des liens de profonde affection (jusqu’au crime de lèse majesté du Lieutenant général du royaume reniant son serment et acceptant d’usurper le trône) qui unissaient le roi Charles X et son cousin d’Orléans…
Comme je le disais sur un autre site, » cette affaire sent l’arnaque « .
La Charte de Fontevrault n’entre pas dans les querelles dynastiques et ce quel qu’en soit le motif.