Dans les années 1980, le chef de la Maison royale de France, feu le comte de Paris de jure Henri VI de France, fit redessiner l’ensemble des armes des princes de la Maison de France. La composition adoptée par le prince fut inspirée d’un dessin du XVe siècle, modernisée et étendue aux armes des princes, ce qui permit dès lors une belle unité dans l’héraldique de la Famille de France.
Ces armes, depuis, portées par tous les princes de la Maison de France, sont ainsi composées de leur écu porté par deux anges à la robe bleu ciel, pour tous les princes de la Maison de France. Le chef de la Maison royale de France et son fils le dauphin ont, quant à eux, leur écu porté par deux anges portant une robe rouge, en référence à l’ancienne livrée des serviteurs de la famille d’Orléans.
Comment faut-il interpréter le qualificatif de « Magnifique » utilisé par notre ami Alain Texier dans son commentaire suivant la publication ci-dessus du site La Couronne // http://www.la-couronne.org/heraldique/nos-armes-princes-de-maison-de-france/ // ? Est-ce un avis esthétique ou bien l’approbation d’une vision toute particulière de l’héraldique capétienne ?
Faut-il en effet rappeler que les prétentions en la matière du comte de Paris actuel (Henri d’Orléans), alors comte de Clermont, ont été mises à bas par un arrêt de la cour d’appel de Paris du 22 novembre 1989 et que voici :
Cour d’appel de Paris, 22 novembre 1989, appel de TGI Paris 21.12.1988 ; D.90, I.R. 4 ; JCP 90.II.21460 ; GP 08.03.1990 :
« Considérant que les armes pleines constituées de « Trois fleurs de lis d’or en position deux et un sur champ d’azur », ont été celles de la France jusqu’à l’avènement du roi Louis Philippe, qui les a remplacées, par une ordonnance du 14 août 1830, par les armes brisées d’Orléans ; que les armes pleines de France, devenues ainsi des emblèmes privés constituent des accessoires du nom, auquel elles se rattachent et doivent être considérées comme un attribut de famille et soumises à la même protection que le nom lui-même ;
Considérant dès lors qu’Henri d’Orléans, qui ne peut soutenir avec pertinence que Louis Alphonse de Bourbon utiliserait le symbole de la France, ne peut se prévaloir d’une usurpation abusive dès lors qu’il n’allègue ni ne démontre que le port de ces armes sans brisures, qui résulte d’un usage manifeste et constant par les Bourbon d’Espagne depuis plus d’un siècle, puisse être à l’origine pour lui et sa famille d’un préjudice actuel et certain ; qu’il s’ensuit que son action est irrecevable.
Par ces motifs. – Confirme le jugement entrepris ; y ajoutant, déclare éteinte l’action d’Henri d’Orléans en ce qu’elle tend au prononcé d’injonctions à l’égard d’Alphonse de Bourbon ; déclare irrecevable Henri d’Orléans en ses demandes de port de titre et d’armoiries ainsi que Sixte Henri de Bourbon Parme en son intervention ; laisse à Henri d’Orléans et à l’intervenant la charge des dépens d’appel. »
Faut-il aussi rappeler que l’héraldique est presque une science exacte au point de pouvoir souvent dire le droit et que, quelque soit la façon de poser le problème, les armes d’Orléans…sont et seront toujours les armes d’Orléans : d’or à trois fleurs de lys, AU LAMBEL D’ARGENT DE TROIS PENDANTS.
C’est précisément pour cette raison, et pour ne pas entrer dans une querelle dynastique aussi absurde que mortifère, que je propose depuis longtemps de conserver à la branche aînée de la maison de Bourbon les pleines armes (dites de France mais qui ne le sont plus depuis l’abolition de la royauté – soit d’azur à trois fleurs de lys d’or – ) et à la branche cadette celles que même le roi des Français Louis-Philippe d’Orléans n’avait pas osé abandonner et que je rappelais plus haut. Mais en introduisant un système secondaire de brisures approprié à l’état actuel de cette famille comme à ses prétentions. Il suffirait pour cela de se servir du lambel et de ses pendants en les chargeant de petits meubles permettant d’identifier chacune des branches de cette famille, à la façon dont procède la monarchie britannique. C’est simple, ça ne devrait blesser personne et, surtout, ça respecterait les règles fondamentales…de l’héraldique à défaut d’ergoter sur celles du royaume !
Jean-Yves Pons.
Tout à fait d’accord avec Coneil dans l’Espérence du Roi !
ATENTION !!!
1. Les Armes du duc de Chartre, du duc d’Aumal, du Contre d’Evreux et du Comte de Dreux, TELLE QU’ELLES SONT REPRESENTEES ICI, apprtiennent à la branche des Bourbons-Montpensier ( si on ne croit pas aux Bourbons-Montpensier de La Croix, il y a bien cependant les Bourbons-Montpensier de Bhopal, retrouvés,eux, en Inde au XIX° siècle).
2. Les armes de Duc d’Angoulême et de Comte de la Marche, aux Bourbons de France : Bourbons-Artois (qui pourraient passer en héritage aux Bourbons d’Espagne) et Bourbons-Normandie (si on arrive à prouver définitivement la Survivance de Louis XVII et de sa descendance).
3. Les Armes de Duc d’Anjour aux Bourbons d’Espagne.
Cher Monsieur Volto, votre troisième remarque est si vraie que ces armes du prince Charles-Philippe d’Orléans ne sont aujourd’hui rien moins qu’une usurpation, en Espagne, de celles sur-le-tout….de S.M. le roi d’Espagne (car dites « de Bourbon » dans ce pays) ! D’ailleurs, le prince Charles-Philippe n’en demandait pas tant. De la même façon qu’il a su se libérer de la pesante charge de Grand-Maître du faux « ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem » imposée par son oncle, l’actuel comte de Paris, trouvera-t-il un moyen d’échapper à cette usurpation d’armoiries ? (Nous avons éventuellement quelques propositions à lui faire en la matière).
0ù l’on voit que ces absurdités héraldiques (consécutives à des prétentions dynastiques) conduisent à de réelles catastrophes. Rendons, en la matière, à César ce qui est à César et tout ira mieux.
Quant à la beauté esthétique de cette réalisation de Mathias Beaufort je la trouve, personnellement, un peu « raide », manquant d’élégance et en tout cas discutable aussi sur le plan des tenants. En effet, de tout temps, les deux anges qui soutiennent l’écu des rois de France sont en tunique blanche avec des ailes multicolores. Mais cette tunique n’a jamais été rouge, couleur de la livrée d’Orléans. Curieux clin d’oeil de l’Histoire et curieuse démarche héraldique pour un roi de jure ! De même, il ne peut y avoir de Dauphin sans Roi…
Je rappelle enfin que « les Ordres du Roi » (SainMichel et Saint-Esprit) ont été abolis à la Révolution, restaurés par Louis XVIII et Charles X mais de nouveau abolis en 1831 par…le roi des Français, Louis-Philippe 1er (aïeul des actuels princes dont on nous présente les armoiries) qui ne conserva plus que l’ordre de la Légion d’honneur, créé par Napoléon Bonaparte, comme ordre national ! Décision entérinée par la République par la suite et jusqu’à aujourd’hui. Que sont devenus lesdits Ordres du Roi ? Tout simplement des ordres dynastiques, comme le précisa Louis-Philippe. Amusant, non ?
Bref, tout cela sent l’amateurisme et c’est bien triste tant ça nuit à la cause des auteurs.
C’est comme pour les Ordres Royaux de Saint-Lazarre et de Notre Dame du Mont Carmel Réunits ! Sur le plan Légitime, seul le Roi de France restauré sur le Trône de ses ancêtres serait habilité à décider quoi que ce soit. Seul le Roi Sacré à Reims est capable de ressusciter un Ordre, des Ordres Réunits éteints avec la mort du dernier Chevalier, anoblir des roturiers méritants ou concéder un Blason.
Toute continuation de l’un des deux Ordres ou des deux Ordres Réunits,, en dehors de la volonté du Roi, est nulle de plein droit.
Merci, Monsieur Yves Griffon, pour votre livre CHARLES X Roi méconu (Editions Rémi Perrin) : VOUS AVEZ SAUVE L’ORDRE DE SAINT LAZARE…