« Le jour où la France coupa la tête à son Roi, elle commit un suicide. »
(Ernest Renan, philosophe et écrivain.1823-1892)
« Maintenant que j’ai le temps de méditer, je me demande si l’erreur initiale de la France ne date pas de l’exécution de Louis XVI. » (Raymond Poincaré, président de la république. 1860-1934) https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Poincaré
Détruire le catholicisme en France était, pour la franc-maçonnerie, une chose relativement facile. Il suffisait d’agiter le chiffon rouge pour qu’une partie du bas peuple, pauvre et affamé, veuille se venger de la richesse, de la puissance et de l’arrogance du haut clergé.
Il aura suffi, ensuite, d’assortir cette haine de l’Autel de décisions aussi ridicules qu’inutiles, décisions qui d’ailleurs ne survivront pas à la Révolution : imposer un calendrier républicain, pour supprimer les fêtes chrétiennes, était parfaitement stupide. Transformer la cathédrale Notre-Dame de Paris en « Temple de la Raison »était, en revanche, un sacrilège… encouragé par les loges.
Mais, depuis la prise de la Bastille, toutes les surenchères étaient permises : le conventionnel Rühl brise la Sainte Ampoule dans la cathédrale de Reims https://www.jstor.org/stable/41924334?seq=1 . On change le nom des villes si ce nom fait référence à un saint : Saint-Malo, par exemple, devient Port-Malo, Saint-Denis devient Franciade…
Et on va beaucoup plus loin dans l’abject. Ruault écrit : « On a creusé, à Saint-Denis, une grande fosse dans laquelle on a jeté pêle-mêle tous les ossements des rois, des princes et des princesses… ». Cet épisode peu connu de la furie révolutionnaire mérite qu’on s’y attarde, même s’il est parfaitement répugnant. Personnellement, je l’ai découvert il y a quelques années déjà, en lisant « Sire » de Jean Raspail (1): « Le 6 août 1793, l’église (de Saint-Denis) grouilla soudain de soldats à bonnets rouges, d’ouvriers armés de pics, de masses, de marteaux, de leviers. La foule les encourageait… En septembre, dans l’abbatiale mutilée, on martela ou on fit sauter au ciseau les derniers attributs de la royauté qui avaient encore échappé à la fureur républicaine… Firent leur entrée ces spoliateurs de tombeaux, ces hommes abominables qui eurent l’idée de violer l’asile des morts et de disperser leurs cendres. C’était le 12 octobre 1793… Au milieu d’une foule surexcitée… on commença à creuser deux fosses carrées. La première était destinée à recevoir les ossements des Bourbons, la seconde ceux des Valois et des Capétiens directs… Puis l’on enfonça au bélier les portes des caveaux… » J’épargnerai à mes lecteurs une dizaine de pages de détails peu ragoûtants.
Raspail raconte que la profanation des tombeaux de nos rois ne s’avéra pas florissante :
« Nos princes s’étaient le plus souvent couchés dans leur tombeau en chemise, sans bijoux ni attributs royaux, en signe d’humilité chrétienne. Le total de la collecte donna onze couronnes de vermeil ou de cuivre doré, onze sceptres de même métal, quatre mains de justice en argent, trois anneaux dont un seul en or… ».
La fosse commune des Bourbons a été fermée le 16 octobre 1793, celle des Valois et autres souverains le fut le 25 octobre. Ainsi fut consommée la seconde mort de nos rois. Il restait aux valeureux fils du peuple à rendre compte à la Convention de l’accomplissement de leur mission. Ils y allèrent en délégation. En tête marchait, titubant, Pollart, ( NDLRB. Bénédictin défroqué) https://www.traces-ecrites.com/auteurs/philippe-joseph-pollart/ maire de Franciade (nouveau nom de Saint-Denis), curé défroqué. Le suivaient, assis sur des ânes auxquels on avait enfilé, sous les rires, des chasubles et des étoles, des employés municipaux aussi éméchés que leur maire. Parvenu à la Convention, le maire Pollart hoqueta un discours d’ivrogne : « Citoyens… nous vous apportons toutes les reliques puantes et les pourritures dorées qui existaient à Franciade. Nous vous prions de nous en débarrasser sans délai, pour que le faste catholique n’offense plus nos yeux républicains… ».
Hormis ce qui disparut dans quelques poches, tout fut fondu. N’en réchappa que le sceptre de Charles V qui tapa dans l’œil d’un conventionnel au fanatisme tempéré par le goût.
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https://ripostelaique.com/le-fait-monarchique-suite.html
« Et la terre insensée où l’on brise les Croix,
Où, jusque dans la mort descend le régicide,
D’horreur et de fureur avide,
Fouille dans les tombeaux pour y chercher des Rois ! »
Cette citation (approximative) de notre grand Victor Hugo fait bien sûr, référence à St. Denis !
Nous, ici, au Croisic (« Ar Kroazic » = petite croix en breton), nous devînmes « Port liberté » ! « liberté » qu’ont pu apprécier quelques’uns de nos concitoyens de l’époque, guillotinés ou noyés à Nantes et notre maire fusillé contre le mur du cimetière pour avoir ouvert les portes de la ville aux Chouans pour quelques jours seulement, hélas ! Il y avait, ici comme ailleurs, famine, bagarres, notre magnifique église, de style gothique flamboyant des XVème et XVIème siècles transformée en écurie, en salle de réunions etc…
Vous avez dit « bonheur du peuple » !!!
Amitiés.