Né aux Herbiers en 1761, René-Charles Lusson était vicaire de Saint-Georges-de-Montaigu quand éclata la Révolution. Il refusa de prêter le serment constitutionnel, tout comme le curé de la paroisse, l’abbé Fouasson, avec lequel il fut convoqué à Fontenay-le-Comte, chef-lieu du département, le 9 mars 1792, afin de s’y constituer prisonniers. Il échappa cependant aux poursuites et se réfugia dans la clandestinité. Son curé, en revanche, préféra l’exil en s’embarquant auxSables le 10septembre de la même année, à destination de l’Espagne.
L’abbé Lusson reparut à la faveur de l’insurrection de mars1793, dont le succès ne lui fut pas étranger. On dit en effet que le premier combat remporté sur les républicains à laGuérinière, le 19mars 1793, le fut grâce à la ruse des insurgés qui entonnèrent l’air de La Marseillaise pour tromper l’ennemi, une Marseillaise dont les paroles avaient été changées par l’abbé Lusson :
Allons, armées catholiques,
Le jour de gloire est arrivé.
Contre nous de la République
L’étendard sanglant est levé…
Cette victoire retentissante donna son nom à cette guerre désormais dite « de Vendée » puisqu’elle fut localisée dans le département de ce nom. L’abbé Lusson suivit l’insurrection tout au long de l’année1793, pour finir dans le réduit de Noirmoutier, dernier bastion encore tenu par des hommes de Charette depuis le 12 octobre alors que tout le pays était tombé aux mains des Bleus. Il y fut arrêté quand ceux-ci reprirent l’île aux premiers jours de1794, en même temps que le généralissime d’Elbée, ses compagnons d’armes et d’autres prêtres insermentés. On le fusilla peu après au coin de la rue du Grand-Four qui fait face au château de Noirmoutier et l’on jeta son corps dans une des fosses qu’on ouvrit pour entasser les innombrables victimes des fusillades. Sa tombe ne peut ainsi se trouver à Saint-Georges-de-Montaigu et les petites scènes du vitrail ne renvoient à aucun épisode de sa vie.