« Avec la série télévisée -Le Prisonnier- Patrick McGoohan avait prévu notre monde actuel »

       « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! » Il s’appelait Patrick Joseph McGoohan. Son nom de scène était Patrick McGoohan et tout le monde se souvient de cette fameuse réplique qui sonne étrangement aujourd’hui tellement elle semble faire partie de notre quotidien. 


       La série TV Le Prisonnier, rappelle lefigaro.fr, fut« créée en 1966 et diffusée entre le 1er octobre 1967 et le 4 février 1968 sur le réseau ITV ». Son succès repose sur une ambiguïté car il ne s’agissait pas comme les gens le croyait, d’espionnage, mais bel et bien de politique, bref, une oeuvre digne d’Orwell et de Huxley souligne l’éditrice Hélène Oswald qui en 1990 a dirigé avec Alain Carrazé l’ouvrage « Le Prisonnier, chef-d’œuvre télévisionnaire » (éditions Néo-Huitième art) : 

      « Patrick McGoohan n’est pas seulement l’acteur du Prisonnier. Il en est le créateur, le producteur exécutif et il a même réalisé des épisodes de la série. Une série que j’ai découverte tardivement. J’ai pu alors constater que la télévision produisait-là une œuvre extraordinaire, télévisionnaire. 
Pourquoi ce néologisme ? Parce que tout ce qui est dedans était prévu, prévoyait notre monde actuel : la vidéo-surveillance, le fichage, l’internement des dissidents…Y compris l’île dans laquelle se déroule Le Prisonnier, une espèce de cauchemar climatisé. 
Cette île (en réalité il s’agit d’une péninsule), s’appelle Portmeirion et se situe au Pays de Galles. C’est une sorte de manifeste architectural conçu par Clough Williams Ellis. C’est un village-hôtel, une propriété privée gérée par les héritiers de l’architecte créateur. 

       Pour en revenir à la série, il faut savoir que cela a été un flop financier, que Patrick McGoohan a du quitter la Grande-Bretagne pour se renflouer et aussi pour fuir le climat malsain (on jetait même des pierres sur ses enfants) : les téléspectateurs pensaient que Le Prisonnier était une série d’espionnage.  
Et si on savait qui était le n°2, un leitmotiv revenait de façon insistante, inquiétante : qui est le N°1 ? Ce N°1, c’est nous … ».

http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/avec-le-prisonnier-patrick-21581

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