Jean-Yves Pons . L’Euro vingt ans aprés.

Vingt ans après.

L’instauration d’une monnaie unique en Europe avec la création de la zone euro en 2002 fut, en soi, une imposture. Que ne nous avait-on pas promis dans ce domaine ?… Et que ses concepteurs n’ont-ils pas utilisé comme subterfuges pour faire croire aux citoyens européens qu’il s’agissait du nouvel « horizon indépassable de notre temps » ?

Entre autres mensonges, on nous affirma que l’euro deviendrait rapidement la deuxième monnaie de réserve du monde avec le dollar. Mais que croyez-vous qu’il arriva ? Ce fut l’euro qui creva… aurait écrit Voltaire.

Déjà, les premiers mois de la pandémie en Europe avaient mis en évidence la faiblesse de la monnaie unique. Pendant cette période de panique, les capitaux du monde entier sont partis vers le dollar, qui reste plus que jamais la monnaie reine.

La Banque centrale européenne (BCE), dans son dernier rapport annuel sur le rôle international de la monnaie unique, est venue confirmer en creux ce constat : la « part de marché » de l’euro – que ce soit pour les réserves financières, le libellé des contrats, les prêts internationaux… – s’effrite depuis une bonne décennie. Cette part avait atteint 24 % avant la crise financière de 2008. Elle est désormais inférieure à 19 %. Notons également un autre sujet de préoccupation : l’euro est utilisé comme monnaie de facturation dans moins de 60% des exportations et dans à peine 50% des importations de la zone euro ce qui rend la monnaie unique très vulnérable à l’inflation.

Certes, « l’euro reste la deuxième monnaie la plus utilisée au monde », souligne le rapport, très loin devant le yen japonais et le renminbi chinois. Mais face au dollar, il reste un poids plume. Le billet vert représente 60 % des réserves financières de devises, trois fois plus que l’euro. La proportion est à peu près la même pour les prêts internationaux et les dettes internationales, qui sont majoritairement libellées en dollars.

Le dollar reste la valeur refuge par excellence, alors que l’euro a traversé une crise existentielle il y a seulement quelques années. « Pendant la pandémie, le dollar a réaffirmé avec force son rôle de monnaie suprême », écrivait en avril Pierre Ortlieb, économiste à l’Official Monetary and Financial Institutions Forum (Omfif), un groupe de réflexion spécialisé sur les banques centrales.

Ce rôle central est rendu possible par l’action de la Fed, qui intervient systématiquement à chaque crise. « Elle a repris son rôle de 2008 », explique Robert Dohner, un ancien économiste du Trésor américain, dans un article publié par l’Omfif. « La Réserve fédérale reconnaît depuis longtemps que les économies américaine et internationales sont profondément entremêlées, et ce qui se passe à l’étranger affecte l’emploi, l’inflation et la stabilité financière aux Etats-Unis. » Elle sert donc, sans l’avouer officiellement, de prêteur international en dernier recours.

M. Dohner souligne cependant que le système actuel a ses avantages. « Bien sûr, il va y avoir des plaintes contre l’hégémonie du dollar et des appels à ce que le monde dépende moins du dollar. Mais l’alternative est un système avec de nombreuses devises, sans personne sur qui on puisse compter en cas de crise financière majeure. On peut débattre de savoir si les Etats-Unis sont encore une nation incontournable. Mais il est clair qu’en cas de crise, la Réserve fédérale reste la banque centrale incontournable. » Si l’euro finissait par gagner en parts de marché et s’imposer comme monnaie internationale, la BCE serait-elle prête à jouer le même rôle ?

Bien sûr que non. Et le ferait-elle qu’elle ne serait probablement pas suivie par les Etats de la planète tant l’usine à gaz de l’Union européenne inspire peu confiance…

Et en voici la dernière preuve. 

L’euro, chahuté par les incertitudes sur l’économie européenne après l’annonce vendredi de l’arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1 par le russe Gazprom, valait moins de 0,99 dollar ce lundi. Il faut remonter à décembre 2002 pour retrouver un change équivalent. Depuis le début de l’année, la monnaie européenne ne cesse de s’affaiblir face au dollar. Les bourses européennes ouvraient en forte chute ce lundi.

Cette dépréciation de la devise européenne a des répercussions très concrètes sur le prix des importations en France. Beaucoup d’entreprises dépendantes de l’étranger doivent faire face à une explosion de leurs coûts et répercutent une partie de ces hausses sur les prix à la consommation. Voilà qui ne va pas arranger le poids de l’inflation sur le panier de la ménagère. Parallèlement, le dollar ne cesse de se redresser depuis le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui prône une politique monétaire ferme pour juguler l’inflation.

L’arrêt complet du gazoduc Nord Stream fait aussi du mal aux bourses européennes. La place financière allemande, pays où l’économie est la plus dépendante au gaz russe, plongeait lundi matin, à l’ouverture, de 2,67%. Milan (-2,32%) et Paris (-2,08%) suivaient, mais Londres, moins sensible, ne reculait que de 0,87% malgré tout le mal que nous disent nos médias de l’économie britannique !

La tendance sur le marché du gaz s’est inversée brutalement, après la décision de Gazprom de « complètement » arrêter le gazoduc Nord Stream. Le prix de référence du gaz en Europe a grimpé de 30%, jusqu’à 272 euros le mégawattheure lundi à l’ouverture du marché, regagnant une grande partie du terrain cédé la semaine dernière

« Si la Russie ne fournit plus de gaz, il est probable que nous ne pourrons pas passer l’hiver sans restrictions ou rationnements notables », écrivent les analystes de la Deutsche Bank.

Par ailleurs, les investisseurs attendent ce lundi les conclusions d’une réunion des pays de l’Opep. Ils devraient se contenter d’une modeste hausse de leurs objectifs de production, certains experts évoquent même une réduction pour soutenir les cours qui ont baissé ces dernières semaines…

Bref que du bonheur et que d’imposture aussi de la part de nos eurolâtres officiels menés par Emmanuel Macron, réélu en avril dernier sous la bannière de l’UE ! Cette fuite en avant de nos compatriotes est consternante. A moins qu’ils n’aient, tout simplement, rien compris à cette association de malfaiteurs. Mais, dans ce cas, le réveil sera terrible.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

NDLRB. Il vous est toujours loisible de consulter les archives du CER. https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com

8 thoughts on “Jean-Yves Pons . L’Euro vingt ans aprés.

    1. Conseil dans l'Espérance du Roi

      Ils pleureront bien plus encore, et avant longtemps, lorsque le commerce de chair humaine qui se déroule impunément au travers de la Méditerranée finira par porter définitivement les fruits du « Grand Remplacement ».
      Nous avons informé récemment et précisément (au jour le jour) les lecteurs du blog de la Charte de Fontevrault de la campagne de récupération de centaines de migrants en Libye par l’Ocean Viking, le rafiot négrier de l’ONG immigrationniste SOS-Méditerranée. Après les avoir livré à leurs utilisateurs au port de Tarante (Italie), ce navire est allé se mettre temporairement au vert dans le port de Syracuse (Sicile) où il est actuellement à quai alors que les autorité italiennes auraient dû le saisir immédiatement et mettre son équipage aux fers…
      Mais, sachez que deux autres navires négriers sont actuellement à l’oeuvre au nom d’une autre ONG immigrationniste, l’Allemande Sea Watch, à la limite des eaux territoriales libyennes, attendant pour agir, le signal de départ des passeurs locaux. Il s’agit du Sea-Watch 3 et du Sea-Watch 4 (excusez du peu) devenu, pour les besoins de sa cause, le… Humanity 1 ! On est prié de ne pas rigoler ni de rêver car ces traîtres sont efficacement à l’action (vesselfinder.com). Avec la complicité de l’UE et de quelques-uns de ses pays membres. Bonne réflexion.

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