Jean-Yves Pons présente : Manuel Aguilera Povedano « L’Or de Mussolini ».

Espagne : L’Or de Mussolini.

       Ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Espagne contemporaine savent combien il nous a été raconté de mensonges sur la guerre civile de 1936-1939 entre les tenants de la tradition et de l’unité du pays et les terroristes anarcho-communistes. Ils connaissent aussi les manoeuvres revanchardes du gouvernement socialo-communiste d’aujourd’hui prétendant restaurer une prétendue vérité historique en pourchassant tous les souvenirs du régime instauré par le général Franco entre 1939 et 1975 et allant pour cela jusqu’à perpétrer d’authentiques violations de sépultures… https://chartedefontevraultprovidentialisme.wordpress.com/2019/09/28/les-socialistes-espagnols-veulent-politiser-le-mausolee-de-los-caidos-abritant-pourtant-franquistes-et-republicains/

Mais, comme chacun sait, chassez le naturel il revient au galop ! Ainsi que vient de le montrer un ouvrage explosif de l’historien et journaliste espagnol Manuel Aguilera Povedano, https://cesag.academia.edu/ManuelAguileraPovedano  intitulé  » L’Or de Mussolini. Comment la République eut le projet de vendre une partie de l’Espagne au fascisme.« , Ed. Kindle. Montrant du même coup que les accointances de Pedro Sanchez, l’actuel président du Conseil espagnol, avec les sécessionnistes de tout poil qui menacent l’intégrité de l’Espagne ont des origines bien plus anciennes qu’on le croit même si elles naissent toujours au sein des régimes de gauche.

Il s’agit de la manoeuvre diplomatique la plus dangereuse initiée par la Seconde République espagnole en janvier 1937, après un an de guerre civile déjà fort menaçante pour elle et intitulée « Opération Schulmeister », du nom de l’agent double employé par Napoléon Bonaparte durant l’Empire français, avec pour objectif de tenter d’obtenir la fin de l’aide militaire de l’Italie et de l’Allemagne aux forces nationalistes. Pour cela, le gouvernement républicain espagnol, alors dirigé par Francisco Largo Caballero, prit attache avec le gouvernement italien de Benito Mussolini sous l’égide de l’ambassadeur d’Espagne à Paris (!), le vétéran socialiste Luis Araquistáin, et de son homologue italien à Londres, Dino Grandi.

      Les conditions imposées par le duce furent au nombre de trois pour accepter l’offre de la République espagnole : récupérer les 100 millions de dollars déjà dépensés par l’Italie dans le conflit, un certain nombre d’avantages commerciaux et un plan d’occupation des Iles Baléares avec, en particulier, l’installation d’une colonie de 100 000 Italiens couplée à la cession de Mallorque comme base aérienne en Méditerranée en vue d’une guerre à venir avec la France ! Rien de moins.

     L’affaire ne fut finalement pas conclue mais Mussolini en profita pour acquérir à titre personnel la troisième plus grande exploitation agricole de Mallorque, la ferme de La Albufera, pour le prix modeste de cinq millions de pesetas et, ce, en contournant une loi interdisant aux étrangers l’acquisition de terrains situés sur les côtes. L’objectif du duce était alors de constituer ainsi un “Centre d’italianité” qui se serait accru avec les années et aurait contrôlé cinq km de littoral. Mais le déclenchement de la guerre en 1939-40 mit à mal son projet.

      Dépité, le gouvernement républicain espagnol se tourna alors carrément vers l’Allemagne d’Adolphe Hitler… en lui proposant la cession des Iles Baléares ou, à défaut, les Iles Canaries voire même le protectorat sur le Maroc espagnol en échange de la fin de l’aide militaire apportée aux troupes nationalistes. Ce dernier point fut confirmé par une confession de l’ex-ministre anarchiste de la Seconde République espagnole, Federica Montseny, dans une lettre du 31 mai 1950 à l’historien américain Burnett Bolloten et seulement découverte récemment.

      Alors, pourquoi ces plans aussi rocambolesques qu’inavouables de la gauche espagnole ont-ils échoué ?

       Manuel Aguilera Povedano propose quelques pistes. La première pourrait être le fait qu’en mai 1937 la guerre paraissait déjà arrivée à un tournant dans le sens d’une victoire à venir des forces du général Franco, ce qui démotiva les pays de l’Axe à s’engager dans un compromis peu sûr avec les républicains. D’autant qu’un changement important à la tête de l’exécutif anarcho-communiste venait d’intervenir avec le remplacement de Francisco Largo Caballero par Juan Negrin en même temps que Angel Ossorio devenait ambassadeur d’Espagne à Paris à la place de Luis Araquistain, moins disposé à cette compromission avec les nazis. 

        La deuxième résiderait dans le fait que, au même moment, eut lieu l’importante bataille de Guadalajara au cours de laquelle les troupes italiennes, alliées des nationalistes, furent quasiment défaites par les forces républicaines. L’orgueil de Mussolini, qui avait préparé lui-même la bataille, en fut considérablement blessé. En même temps, ainsi que le montrent les documents mis au jour par l’auteur, les projets d’installation italienne à Mallorque sous la houlette d’un chef militaire italien, Arconovaldo Bonaccorsi (dit le comte Aldo Rossi – https://fr.wikipedia.org/wiki/Arconovaldo_Bonacorsi -), furent en partie déjoués par les services britanniques et celui-ci quitta les Baléares pour l’Ethiopie déjà menacée. En revanche, en mai 1938, l’acquisition par Benito Mussolini de la ferme de La Albufera et de son appendice, Son Sant Marti, à Mallorque, fut validée par le gouvernement républicain confirmant que celui-ci n’avait pas totalement renoncé à son projet ! Ce sont pourtant ses descendants idéologiques qui prétendent donner aujourd’hui des leçons d’anti-fascisme et de démocratie à l’Espagne par la persécution de tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, au régime du général Franco… (https://www.boe.es/buscar/act.php?id=BOE-A-2022-17099)

     D’ailleurs, l’un des grands intérêts de l’ouvrage de Manuel Aguilera Povedano, mis à part la révélation de ce scandale d’Etat doublé d’une imposture, est la démonstration que tout a été tenté pour le dissimuler et le rendre inaccessible aux investigations des historiens par d’innombrables mensonges et l’élimination des documents les plus compromettants. Mais les preuves les plus démonstratives résident finalement dans le nombre important d’acquisitions de biens immobiliers ou agricoles par des Italiens, proches du pouvoir mussolinien, aux Baléares durant la période trouble de ce complot et avant la reprise du territoire par les forces nationalistes.

       Bref, un livre très intéressant qui dévoile une des faces cachées du régime anarcho-communiste espagnol qui fut donc, nous en avons désormais la preuve, un précurseur du Pacte germano-soviétique de 1939 et qui devrait donner de nouveaux arguments aux citoyens espagnols pour rejeter le « gouvernement Frankenstein » de Pedro Sanchez (https://blogs.mediapart.fr/bruno-knez/blog/170621/pedro-sanchez-ou-la-pensee-frankenstein), à seulement quelques mois des prochaines élections générales. 

Pour le CER et la Charte de Fontevrault, Jean-Yves Pons, CJA.

1 thought on “Jean-Yves Pons présente : Manuel Aguilera Povedano « L’Or de Mussolini ».

  1. Conseil dans l'Espérance du Roi

    Et ce que je ne vous ai pas encore dit c’est que, cerise sur le gâteau, l’Italie devait recevoir en prime la petite île de Minorque (voisine de sa grande soeur) avec, surtout, le port remarquable en terme militaire de Mahon. C’est ce que les Britanniques n’ont pas supporté, eux qui y furent installés pendant quasiment un siècle et qui en connaissaient tous les mérites.
    Décidément, la gauche anarcho-socialo-communiste espagnole ne recule jamais devant une nouvelle trahison. Isabelle de Castille et et Ferdinand d’Aragon s’en retournent dans leur tombe…

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