Cette branche cadette est celle des ducs d’Orléans en France. En sont issus également les prince d’Orléans et Bragance, prétendants au trône du Brésil mais aussi ce qu’il reste des Orleans y Borbón, ducs de Galliera (titre italien), descendants espagnols du duc de Montpensier, le dernier fils de Louis-Philippe Ier, et de son épouse Louise-Fernande de Bourbon, soeur de la reine Isabelle II d’Espagne.
Histoire :
La maison des ducs d’Orléans est issue de Philippe de France, dit Monsieur, frère du roi Louis XIV, (1640-1701 https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_d%27Orl%C3%A9ans_(1640-1701) à qui le roi donna en 1660 en apanage le duché d’Orléans.
En plus du duché d’Orléans, elle recevra en 1821, l’important héritage des Bourbon-Penthièvre, issus de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (1681-1737), fils illégitime de Louis XIV et de la marquise de Montespan, ce qui fera des ducs d’Orléans, les propriétaires fonciers les plus importants du royaume… par la cuisse de Jupiter ! Mais, après bien des dilapidations, il ne reste, hélas pour eux, aujourd’hui, que bien peu de chose de ces anciennes richesses.
Entre 1661 et 1830, ce sont six ducs d’Orléans qui se succéderont dont Philippe, dit Philippe-Egalité (1747-1793) qui votera en 1793 la mort de son cousin, le roi Louis XVI, et son fils, Louis-Philippe (1773-1850), qui usurpera les droits du duc de Bordeaux, plus tard comte de Chambord, au profit duquel Charles X avait abdiqué en 1830 et se fera appeler « roi des français« , brisant ainsi les liens millénaires de la succession légitime au trône de France.
Titulatures :
Depuis 1838 (date de sa concession – discutable – par Louis-Philippe Ier, roi des Français, à son petit-fils Philippe d’Orléans) le chef de maison porte le titre de comte de Paris et son fils, celui de duc d’Orléans avec prédicat d’Altesse Royale accordé par Charles X en 1825. Rappelons ici les principaux titres traditionnels de la famille d’Orléans – sur décision du roi légitime – : duc de Chartres, de Valois, de Nemours, de Montpensier, d’Aumale, dauphin d’Auvergne, prince de Joinville et sénéchal héréditaire de Champagne, marquis de Coucy et de Folembray, comte de Soisson, de Dourdan et de Romorentin, baron de Beaujolais, etc.
Chef de maison actuel :
S.A.R. le prince Jean d’Orléans, comte de Paris (titre de courtoisie), né Jean-Carl Pierre Marie d’Orléans le 19 mai 1965 (date de la Saint-Yves) à Boulogne-Billancourt.
Armoiries :
Tous les princes du sang du nom d’Orléans (Français, Brésiliens et Espagnols) portent de droit les armes de France (d’azur à trois fleurs de lys d’or) au lambel d’argent à trois pendants qui devraient de ce fait être brisées et surbrisées… Mais aucune autre.
Armoiries de la famille d’Orléans quelle que soit sa ligne.
En réalité, depuis la mort du comte de Chambord et les prétentions orléanistes à la couronne de Saint-Louis et même de Louis XIV (dont ils ne sont pas directement les descendants !) l’aspect héraldique des choses s’en est trouvé modifié et, en particulier, sous la férule usurpatrice du prince Henri d’Orléans (1908-1999), troisième comte de Paris.
Celui-ci en se revendiquant « Chef de la maison royale de France« , a en effet distribué un certain nombre de titres tirés des anciens apanages à ses enfants et petits-enfants avec armoiries en prime. Plus tard, son propre fils aîné Henri, quatrième comte de Paris, en fit de même pour l’un de ses neveux avec pour seul mobile celui de s’opposer à la branche aînée de la maison de Bourbon, dite d’Anjou, installée en Espagne ! Sic transit gloria mundi.
Mais ce même Henri n’a-t-il pas anobli (outrepassant ainsi ses prérogatives) son ami et vieux complice, le sieur Richard Finell (chanteur d’opérette de son état), en lui offrant le titre pompeux mais affabulateur de « Comte d’Auxois » et les armoiries suivantes dénuées de toute légitimité :
Armoiries de Richard Finell * : de Bourgogne (excusez du peu…) enté en pointe de gueules à une abeille d’or et, sur le tout, d’or à l’aigle éployée d’azur becquée et armée de gueules.
Mais revenons à nos moutons et aux attributions d’apanages et d’armoiries de feu Henri d’Orléans, comte de Paris-grand-père.
Nous commencerons par son fils aîné, Henri (1933-2019), qui fut titré comte de Clermont (en Bauvaisis) mais qui, en sa qualité de pseudo-Dauphin de France porta jusqu’à la mort de son père les armoiries qui s’y rattachaient sous l’Ancien régime : écartelé de France et du Dauphiné de Viennois. Avant de s’attribuer, en 1999… les pleines armes de France malgré une décision de justice contraire à ses prétentions.
Vrai et faux Dauphin de France.
Le deuxième fils, François (1935-1960), fut titré duc d’Orléans et donc le seul à porter, du chef de son père, les armes au lambel d’argent jusqu’à sa mort en 1960.
Le troisième fils, Michel (1941), frère jumeau aîné du suivant, fut titré comte d’Evreux (le dernier capétien à être titré validement comte d’Evreux fut François, duc d’Alençon puis duc d’Anjou, dernier frère de Charles IX et Henri III, jusqu’à sa mort en 1584 où le titre fit retour à la couronne) :
Comte d’Evreux : de France à la bande componée d’argent et de gueules.
Le quatrième, Jacques (1941), fut titré duc d’Orléans après la mort brutale de son frère aîné François (1935-1960) et, de ce fait, ses propres enfants reçurent des titres liés traditionnellement aux Orléans : duc de Chartres, pour le premier, comte d’Eu puis duc d’Aumale pour le second.
Charles-Louis, duc de Chartres (1972).
Foulques, comte d’Eu et duc d’Aumale (1974).
Le cinquième fils, Thibaut (1948-1983), fut titré… comte de La Marche (les Bourbon s’en retournent dans leurs tombes !)
Comte de la Marche : de France à la bande de gueules chargée de trois lions passants d’argent.
Quant au prince Henri d’Orléans fils, lorsqu’il devint comte de Paris après 1999, il attribua le titre de… duc d’Anjou (sic) à son neveu Charles-Philippe (1973), fils de Michel d’Orléans, comte d’Evreux, en 2004 :
Duc d’Anjou (2004) : de France à la bordure de gueules (qui est aussi porté par tous les Bourbon d’Espagne y compris le roi don Felipe VI !).
On s’y perdrait… tellement l’imposture est grande. Alors qu’il eut été plus honnête c’est-à-dire plus respectueux des règles traditionnelle de succession de la maison de France comme de celles de l’héraldique de conserver tout simplement les armoiries des ducs d’Orléans et de distinguer les diverses lignes issues des nombreux enfants de cette branche cadette par l’attribution de signes distinctifs sous la forme de petits meubles posés sur l’un ou les pendants du fameux lambel d’argent, comme cela se pratique constamment au Royaume-Uni.
Cela ne fut ébauché que pour le jeune prince Foulques d’Orléans, comte d’Eu et duc d’Aumale qui porte un écu d’azur à trois fleurs de Lys d’or, au lambel de gueules à trois pendants, à trois tours donjonnées d’or sur chacun des pendants. Peut-être avions-nous alors été entendus… Mais il n’y eut pas de suite.
Disons un mot, pour terminer, des armoiries des branches brésilienne et espagnoles que nous évoquions plus haut en commençant par la branche espagnole des duc de Galliera qui, étant espagnols de longue date, portent tout simplement les armes d’Orléans sans modification (selon la règle) : d’azur à trois fleurs de lys d’or, au lambel d’argent à trois pendants. Ils n’ont en la matière aucun concurrent espagnol et n’utilisent donc pas de surbrisure.
C’est un petit peu différent pour les Orléans et Bragance qui prétendent au trône impérial du Brésil. D’autant qu’ils sont eux aussi victime d’une querelle dynastique entre plusieurs lignes. Ils sont issus de l’union de Gaston d’Orléans, comte d’Eu, petit-fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français, et d’Isabelle de Bragance, princesse impériale du Brésil, héritière des empereurs brésiliens d’origine portugaise.
Retenons, sans entrer dans les arcanes des luttes intestines, les armoiries les plus logiques : De sinople, à la sphère armillaire d’or sur une croix de l’Ordre du Christ, entourée d’un anneau d’azur chargé de vingt étoiles d’argent (pour l’empire brésilien); sur le tout un écusson d’azur à trois fleurs de lys d’or chargé d’un lambel d’argent à trois pendants (Orléans).
Ci-contre Armoiries d’Orléans et Bragance, prétendants au trône du Brésil.
Et voici terminé l’énoncé de l’ensemble des spécificités héraldiques en rapport avec les nombreux dynastes français contemporains légitimes de la maison de Bourbon. Nous verrons, dans notre prochaine chronique ce qu’il en est des branches illégitimes actuelles ou… à venir !
A suivre.
Jean-Yves Pons, CJA.
* Lequel Richard Finell fut également propulsé à la « Grande Maîtrise » du faux ordre « Royal et Souverain de l’Etoile et de Notre-Dame du Mont-Carmel« , inventé par le même prince Henri d’Orléans, avec le titre fumeux de « Sérénissime Prince souverain de l’ordre » et le prédicat d’ « Altesse Sérénissime« . Waouh ! (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2015/01/25/les-hochets-dorleans/)
Cher Alain, merci pour cette publication mais où sont passées les armoiries des ducs de Chartres, d’Aumale, d’Anjou (Orléans) et d’Orléans et Bragance dont je ne vois pas les reproductions ? Si tu ne les retrouvais pas, dis le moi et… en quelques « clics » je te les enverrais.
je t’en fais voir.. L’explication de ces manques vient du fait que j’ai mis prématurément en ligne cette chronique alors qu’elle était non aboutie. Cette fois je crois que tout est ok