Cher Alain, voici une petite notice d’héraldique du moment qui pourrait intéresser nos lecteurs (rêvons un peu).
Bien amicalement. JYP
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Armoiries du nouvel évêque de Saint-Denis.
Dimanche 16 février avait lieu en la Basilique Cathédrale de Saint-Denis, l’ordination épiscopale de Monseigneur Etienne Guillet, nommé évêque de Saint-Denis par le pape François le 15 novembre 2024. À cette occasion, furent dévoilées (voir image ci-contre) les armoiries du nouvel évêque (le plus jeune de France à ce jour).
https://x.com/arnbevilacqua/status/1889604024824889537
En voici le blasonnement :
» de gueules au dragon d’argent terrassé en pointe de l’écu surmonté d’une épée haute du même, mantelé ployé le trait chargé d’un filet d’or, d’azur accompagné à dextre et à senestre d’une fleur de lys aussi d’or, le chef sommé d’une colombe du Saint-Esprit éployée d’argent. L’écu est brochant sur la crosse épiscopale.«
Sa devise est la suivante : « Ma puissance se déploie dans la faiblesse », citation de la 2e lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens (chap. 12, v. 9), elle s’inscrit dans un listel au bas de l’écu.
Explication des éléments constitutifs de ces armoiries (selon le dossier de presse diffusé à la veille de la cérémonie *) :
Au centre de l’écu, l’épée levée symbolise la Parole de Dieu. Elle ne pointe pas vers le bas pour frapper mais vers le haut pour édifier. Elle évoque les mots de Saint Paul : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants » (He 4, 12).
Au bas du blason, le dragon symbolise les forces de mal et de division qui s’opposent à la construction du Royaume de Dieu, Royaume de justice, d’amour et de paix. Le dragon a été terrassé par l’épée de la Parole de Dieu. « Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (1 Co 15, 57) : Mgr Etienne Guillet a été neuf ans curé de la paroisse Saint-Georges de Trappes dans le diocèse de Versailles où la victoire de saint Georges de Lydda terrassant le dragon est souvent méditée.
Autour de l’épée, le gueules (rouge) évoque le manteau de St Martin de Tours : un soir de l’hiver 334, ce jeune catéchumène alors légionnaire romain, partage d’un coup d’épée son manteau avec un pauvre mendiant aux portes d’Amiens. Le geste du futur apôtre des Gaules restera dans la mémoire chrétienne comme le modèle de la charité engagée. La Parole de Dieu nous stimule : « Que tout chez vous se passe dans l’amour » (1 Corinthiens 1, 16 – 14) : Mgr Etienne Guillet a grandi en la paroisse Saint-Martin de Louveciennes.
Les fleurs de lys d’or sur champ d’azur représentent évidemment la Vierge Marie, elle qui à Cana nous invite à suivre Jésus : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5) Mais elles représentent aussi Mantes-la-Jolie, ville royale dont Mgr Etienne Guillet était curé avant sa nomination. Elles évoquent également le diocèse de Versailles et celui de Saint-Denis dont la cathédrale est nécropole des Rois de France. Elles accompagnent (ou soutiennent) enfin la colombe, symbole du Saint-Esprit.
La crosse épiscopale au-dessus du blason est celle de la houlette du berger : le bâton pastoral de celui qui conduit, conseille, secourt le troupeau des fidèles dont il a la charge. L’évêque reçoit la mission d’être berger à la suite du Christ Bon berger : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11).
Prions pour que le nouvel évêque de Saint-Denis, porté à cette charge par le pape François sur lequel nous aurions tant à dire… se montre à la hauteur des exigences missionnaires d’un tel diocèse en terre étrangère ! Ses armoiries sont, en ce sens, encourageantes comme sait l’être l’héraldique.
* Ce blason a été conçu par Bernard Velay, membre de la Société française d’Héraldique et de Sigillographie.
Pour le CER et la Charte de Fontevrault, Jean-Yves Pons, CJA.
Mais nous avons aussi quelques raisons d’être particulièrement réservés compte tenu du parcours ecclésiastique du nouvel évêque et de ses engagements en direction des communautés non catholiques de la région de Trappes. Souhaitons qu’il n’apparaisse pas, au fil du temps, sous couvert d’oecuménisme et de « bisounoursisme », comme l’éminence grise du pape François en terre islamique avec des objectifs que ne renierait pas… Jean-Luc Mélanchon.
Nous en voulons pour principal argument héraldique le choix de « l’épée haute » (verticale et pointe en haut, fuyant le dragon) plutôt que « basse » (pointe en bas), terrassant le dragon infidèle. Une allégorie de la joue gauche tendue après que la joue droite ait été frappée… Tout le contraire de l’épée des armes de Sainte Jeanne d’Arc défendant et soutenant la couronne royale (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Jeanne-d-Arc.svg). Comme nous le répétons souvent, l’héraldique dit beaucoup avec peu !
A noter également un détail qui n’est pas dénué d’importance : le manque d’imagination du créateur de ces armoiries. En effet, resté fidèle aux habitudes en matière d’héraldique ecclésiastique, il a choisi le traditionnel « mantelé (ou chapé) ployé » que l’on retrouve trop souvent pour deux raisons :
1/ le besoin d’espace pour introduire de trop nombreux meubles, à l’encontre d’une nécessaire simplicité et
2/ la symbolique religieuse de l’élévation de l’âme vers les Cieux. Un peu facile…
Cher Alain, quel dommage que les post touchant à l’héraldique… n’intéressent personne (ou presque). Il me revient d’ailleurs que l’un de nos amis de la Charte parlait il y a peu du caractère « indigeste » du blasonnement… Et pourtant aucune langue ne saurait dire autant avec aussi peu. Faut-il pour autant abandonner ce combat de reculturation après les effets pervers de 1790 ? Sans doute pas lorsqu’on découvre des créations héraldiques aussi improbables que celle-ci : https://laurentgranier.com/-Mes-realisations-?lang=fr !
Cher Régent , nous sommes en république et dans ses poubelle, il y a beaucoup de choses dont l’héraldique. .. MAIS NOUS SOMMES LÀ ET SUR NOS TOMBEAUX , LES BLES SERONT PLUS BEAUX.
Décidémént cela vous est resté sur l’estomac…
Croyez, cher Monsieur, que je ne vous en veux pas plus que cela. Je suis simplement attristé par la perte de mémoire de notre époque qui est d’ailleurs à la racine du mal qui nous ronge. Hélas, la lutte est inégale et requiert une énergie qui commence à me faire défaut…
Tout le monde n’a pas perdu la mémoire, nous sommes là pour en attester mais, c’est vrai, nous sommes terriblement peu. Personnellement, je trouve très alarmant qu’il n’y ait pratiquement pas de jeunes parmi nous pour prendre la relève. Ne faudra-t-il pas un gros coup sur la tête pour que l’on se pose des questions et que l’on retrouve la mémoire ? Cela pourrait venir plus vite que l’on pense …
Hélas, cher Monsieur. J’en discutais il y a peu avec notre ami Catoneo mais aussi avec un (très) proche du prince Louis Alphonse de Bourbon : le nombre des adhérents et des participants aux manifestations organisées par l’Institut de la Maison de Bourbon diminue aussi vite que disparaissent les « Anciens » sans véritable renouvellement des générations. Le prince s’en désole à juste titre (et ce n’est pas mieux chez ceux d’en face) ce qui conforte malheureusement son engagement espagnol bien plus productif. Résultat : le serpent se mord la queue. Et ce n’est pas le Grand Remplacement auquel on fait pousser des ailes qui va améliorer la situation (on peut désormais le mesurer tous les jours dans nos villes et même nos campagnes avec l’explosion des attentats et autres crimes).
En d’autres termes, « quand c’est foutu c’est foutu » ! Même si nous connaissons les responsables de ce Francocide (comme l’appelle Philippe de Villiers) et que nous savons qu’ils ne manqueront pas de couler de vieux jours heureux dans leurs paradis fiscaux.