
Armoiries de Sir Lewis Hamilton. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lewis_Hamilton
Cette obsession d’un lien direct entre l’appartenance à un ordre de chevalerie et la noblesse est préoccupante tant… elle est fausse ! L’exemple choisi de sir Lewis Hamilton en est la démonstration.
Le coureur automobile en question fut certes reçu en 2008 dans l’ordre de l’Empire britannique (comme par exemple Stéphane Bern avant lui et bien d’autres…) mais au rang de MEMBRE. Sans le moindre anoblissement.
Sous la Restauration (1814-1830) et encore aujourd’hui dans les Monarchie encore subsistantes, L’ANOBLISSEMENT D’UN ROTURIER MERITANT EST FAIT PARC L’ACCEPTATION DE CE DERNIER DANS UN ORDRE DE CHEVALERIE.
On lira avec fruit l’Ordonnance Royale de Louis XVIII du 16 Avril 1814 relative aux Ordres de Chevaleries Français, où on apprend que l’ORDRE NATIONAL DE LA LEGION D’HONNEUR fut institué par Napoléon I°. On sait aussi que la Légion d’Honneur fut maintenue par la Restauration comme ORDRE ROYAL DE LEGION D’HONNEUR. Et encore plus l’Instruction du Grand Chancelier de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur, pour l’exécution de l’Ordonnance du 16 Avril 1824, et des décisions Royales qui y ont fait suite, concernant les Ordres Français et étrangers.
Il est dit dans l’Instruction :
–Les seuls Ordres Royaux avoués (reconnus) sont ceux : 1° du Saint-Esprit; 2° de Saint-Michel; 3° de Saint-Louis; 4° du Mérite Militaire; 5° de la Légion d’Honneur; 6° de Saint-Lazare et du Mont Carmel réunis.
Si les Ordres du Roi -Saint-Esprit et Saint-Michel- et les Ordres Réunits de Notre Dame et Saint-Lazarre ne sont décernés qu’à des personnes de confession Catholique, l’Ordre du Mérite Militaire et l’Ordre Royal Légion d’Honneur est décernés à des personnes méritantes de toute confession et de toute origine.
Louis XVIII, dans une grande volonté de pacification, prévoit dans l’Article 72 de la Charte Consitutionnelle de 1814 que :
– La Légion d’honneur est maintenue. Le Roi déterminera les règlements intérieurs et la décoration. Le Roi de France lui donnera le nom d’ORDRE ROYAL DE LA LEGION D’HONNEUR et y ajouetra un « grand cordon » (Ordonnance du 19 juillet 1814) et enfin « grand’croix » (Ordonnance du26 mars 1816). À cette date, les appellations sont modifiées comme suit : les légionnaires deviennent des « Chevaliers », les commandants des « Commandeurs ».
C’est donc depuis le règne de Louis XVIII que l’ont dit “ Chevalier de la Légion d’Honneur ”.
Une Ordonnance du 8 octobre 1814 de Louis XVIII, reprenant une disposition prise en 1750 pour l’Ordre de Saint-Louis et déjà remaniée pour la Légion d’Honneur par décrets du 1er mars 1808 et 3 mars 1810, prévoyait que, « lorsque l’aïeul, le fils et le petit-fils auront été successivement membres de la Légion d’honneur et auront obtenu des lettres patentes dechevalier après avoir prouvé un revenu net de trois mille francs, le petit-fils sera noble de droit et transmettra sa noblesseà toute sa descendance ». SOUS LA RESTAURATION, LA LEGION D’HONNEUR ETAIT ANOBLISSANTE. Ces dispositions ont été appliquées en dernier lieu par décret du 25 septembre 1874, avant que ne soit adopté l’Amendement Wallon et que le Président de la République ne décide par conséquent en conseil des ministres du 10 mai 1875 de supprimer la disposition de Louis XVIII.
On le voit dans les Monarchies européennes. Lorsque vous méritez, on vous récompense en vous faisant Chevalier. Si vous méritez encore et que vous êtes déjà Chevalier, on vous vous fait Commandeur. Si vous méritez encore, on vous fait Grand Croix. La décoration d’une Chevalier est généralement portée à la boutonnière, la décoration d’un Commandeur est généralement un collier porté “ en cravate ”, celle du Grand Croix se porte en écharpe.
Les vrais Royalistes comprendront ici que l’une des fonctions Royales soit non seulement rayonner dans le Royaume, mais encore de faire rayonner aussi les sujets qui l’entourent : de même que le Soleil, en projetant ses rayons bienfaisants sur les astres qui l’environnent, les fait briller à leur tour. Cette métaphore louis-quatorzienne nous fait comprendre de quelle façon la Royauté, vécue comme l’ascension de chacun vers un idéal moral et politique, voire spirituel, est une réalité à nouveau envisageable.
A lire :
-Hervé Pinoteau, ETUDES SUR LES ORDRES DE CEHAVLERIE DU ROI DE FRANCE (Prais, le Léopard d’Or, 1995)
-W. Maigne, DICTIONAIRE DES ORDRES DE CHEVALERIE, (Ed. Pays &Terroirs)
-Emmanuel Le Roy Ladurie, SAINT SIMON OU LE SYSTEME DE LA COUR (Fayard)
Ne manquez pas de visiter le site de la Légion d’Honneur
https://www.legiondhonneur.fr/fr
ni celui de l’Association de la Noblesse Française