Page F.B. Pierre Olivier Gaden à Jean Borella Catholicité et Philo-Sophie
La tromperie a culminé avec les guerres, et surtout celle de 1914-1918. On a dit aux Français en 1914 « C’est la guerre du droit » et ils l’ont cru. Et surtout ils ont cru que la « guerre du droit » était vraiment la guerre de la France. Alors ils ont engagé tout leur courage, et sont allés se faire tuer par centaines de milliers pour le seul avantage de la patrie révolutionnaire. Ces innombrables vies sacrifiées ont certes rendu à la France l’Alsace et la Lorraine, mais elles ont servi principalement l’expansion de l’idéologie des droits de l’homme. Un si grand holocauste aurait dû frapper d’horreur les survivants et leur inspirer la plus grande répulsion pour la divinité avide de ces sacrifices sanglants. il n’en fut rien.
Citation tirée du site Contra Impetum Fluminis
Les deux patries
Jean de Viguerie, Les deux patries, introduction :
« Toute histoire de l’idée de patrie est vaine, si les deux sens du mot ne sont pas distingués.
Le premier est le sens traditionnel conforme à l’étymologie. Le mot « patria » dans le latin médiéval, et le mot « patrie » adopté par la langue française au seizième siècle, désignaient la terre des pères, le pays de la naissance et de l’éducation. L’amour de la patrie – le mot patriotisme n’existait pas encore – rendait à la France les devoirs de la piété avec les honneurs du respect et de la fidélité. La patrie était la France. La France était un être moral doté de vertus. Les Français évoquaient souvent ces vertus de la France et voulaient s’en montrer dignes. En cas de guerre certains d’entre eux acceptaient de donner leurs vies. Mais aucune obligation n’était faite au commun des citoyens de mourir pour la patrie sur simple réquisition du prince.
Le deuxième sens peut être qualifié de révolutionnaire. Il se précise peu à peu au cours des dix-septième et dix-huitième siècles. La nouvelle patrie est d’abord celle des libertins, tout pays où l’on est bien. Elle devient ensuite celle des philosophes des Lumières tout pays où l’on est bien par la vertu des « droits du genre humain ». Enfin elle se réalise pleinement dans la patrie de la Révolution, c’est-à-dire dans les droits de l’homme. Cette patrie n’est pas la France, et la France ne représente pour elle qu’un support et un instrument. Le patriotisme qui lui correspond, la divinise, l’adore, la place au-dessus de tout, déclare à ses ennemis une haine mortelle et réquisitionne à son service les vies de tous les citoyens. On voit que ce deuxième sens n’a rien à voir avec le premier.
Pourtant les Français, tout en conservant le premier, ont aussi adopté le second. ils ont même fini par les confondre. Au point de voir la France dans la patrie révolutionnaire, et de vouer à leur pays natal la passion exclusive et frénétique exigée par la patrie jacobine, ils se sont mis à aimer la France comme la patrie révolutionnaire veut l’être, c’est-à-dire à l’égal de Dieu. Les richesses et les énergies du patriotisme naturel ont été détournées de leur objet et mobilisées au service d’une patrie qui n’était pas la France, qui n’était qu’une utopie. En somme la patrie révolutionnaire a été substituée à la France, mais à l’insu des Français.
Ce fut le résultat d’une longue manipulation. Habiles serviteurs de l’idéologie des droits de l’homme, les politiciens des régimes successifs depuis l’Empire jusqu’à la Cinquième République, parlant sans cesse de la chère France immortelle, ont effectué le plus gros du travail de brouillage des esprits. Mais d’autres leur ont bien facilité la tâche. Des historiens ont présenté le patriotisme révolutionnaire ou bien comme le premier patriotisme français digne de ce nom, ou bien comme le plein accomplissement du patriotisme traditionnel. Des militaires, des ecclésiastiques et de grands écrivains nationaux ont exalté la France guerrière et la grandeur de la mort pour la patrie. Sans eux la patrie révolutionnaire n’aurait jamais convaincu les Français. Sans eux elle n’aurait jamais réussi à faire croire qu’elle était la vraie patrie, qu’elle était la France. Cette patrie n’était qu’un mythe, mais des personnes respectables, des généraux, des évêques et des académiciens l’ont présentée comme une réalité, la réalité de la France. Il n’y avait plus qu’à mourir.
La tromperie a culminé avec les guerres, et surtout celle de 1914-1918. On a dit aux Français en 1914 « C’est la guerre du droit » et ils l’ont cru. Et surtout ils ont cru que la « guerre du droit » était vraiment la guerre de la France. Alors ils ont engagé tout leur courage, et sont allés se faire tuer par centaines de milliers pour le seul avantage de la patrie révolutionnaire. Ces innombrables vies sacrifiées ont certes rendu à la France l’Alsace et la Lorraine, mais elles ont servi principalement l’expansion de l’idéologie des droits de l’homme.
Un si grand holocauste aurait dû frapper d’horreur les survivants et leur inspirer la plus grande répulsion pour la divinité avide de ces sacrifices sanglants. il n’en fut rien. Au contraire tout se passa comme si le sang humain avait humanisé la déesse, et les dernières préventions tombèrent. Un de nos amis, de famille royaliste et catholique, nous raconta un jour cette anecdote: il avait douze ans alors — c’était pendant la dernière guerre — son frère cadet et lui se plaisaient à chanter à tue-tête le refrain de la Marseillaise et celui du Chant du Départ. Un jour leur mère, les ayant écoutés, leur dit: « Autrefois, nous ne voulions pas de ces chants dans nos familles, car c’étaient des chants révolutionnaires, mais aujourd’hui nous les acceptons à cause des soldats de la guerre de Quatorze, qui souvent sont morts en les chantant. »
Après la mort des soldats, la mort du pays lui-même : en ces dernières années du vingtième siècle nous entrons dans la dernière phase, celle de la disparition de la France. Le patriotisme révolutionnaire y travaille depuis longtemps. Nous savons que déjà les hommes de la Révolution, et leurs successeurs et disciples du dix-neuvième siècle, rêvaient d’une France absorbée dans le genre humain. Mais ils avaient encore besoin de la France et du sang français pour imposer aux pays esclaves l’idéologie libératrice des droits de l’homme. Aujourd’hui cette idéologie règne dans tout l’univers.
La situation n’est donc plus du tout la même. Conserver la France n’a plus d’intérêt. On peut même considérer son éventuelle survie comme un obstacle à l’avènement de la patrie mondiale confondue avec le genre humain. il importe donc de hâter sa disparition. Cela ne fera pas difficulté, car elle est déjà morte. Les guerres. les discordes et les épurations du patriotisme révolutionnaire l’ont vidée de sa substance. Le sacrifice des Français a préparé celui de la France.
Il était temps de dire ces choses, et c’est pourquoi nous avons écrit ce livre. »
(Éd. Dominique Martin Morin, isbn 2-85632-229-7.)
PARDON DE FAIRE UN PEU LONG.
Il y a plusieurs années, le professeur Jean de Viguerie publiait un ouvrage intitulé Les deux patries qui suscita la controverse. François-Marie Algoud lui répondit par un gros volume France notre seule patrie (Éditions de Chiré). Algoud et Pujo contestaient certaines thèses paradoxales de l’auteur, notamment sur Charles Maurras et les nationalistes Français. Voici que Jean de Viguerie publie une nouvelle édition de son ouvrage mais sans répondre aux objections qui lui ont été faites! Celles-ci pourtant reposaient sur des faits et des textes qui montraient la fragilité des démonstrations du cher professeur, abusé par son esprit de système. Il faut donc à votre serviteur reprendre la controverse, car certaines des idées développées par Jean de Viguerie sont non seulement fausses mais dangereuses.
Il est insensé de tourner en dérision comme le fait Viguerie, la « religion de la Patrie » et de condamner « l’Union sacrée » réalisée en 1914. Contrairement à ce qu’il soutient, la guerre déclenchée par l’orgueil allemand n’était pas une guerre révolutionnaire, à la différence de la guerre de 1792. La France était envahie ! Il fallait la défendre sous peine de subir la loi humiliante du vainqueur. Les Français aussi bien Royalistes que républicains ont fait taire leurs divergences idéologiques et politiques pour courir ensemble aux frontières arréter l’envahisseur germano-protestant. Ils n’ont pas été « trompés », n’en déplaise à M. de Viguerie!
Voici les paroles du Commendant d’Albiousse, un temps membre de l’Oeuvre Chrétienne de la Cité Vivante de François-Marie Algould, et qui a écrit en 1970 dans son livre Les Zouaves Pontificaux :
-Nous ne pouvons pas et nous devons pas nous décourager. La guerre que nous subissons eswt une guerre d’expiation. C’est par un acte de Foi que la France sera sauvée, et tant qu’il y aura dans notre Pays un crucifix et une épée, nous avons le droit d’espérer!
La Patrie, la Foi: tout se tient !!!
Nous ne pouvons donc ici que tracer les grands axes d’un redressement national selon la doctrine maurrassienne. D’abord, bien définir le patriotisme: c’est l’Amour pour la Patrie. Restauration, Ordre Moral, Révolution Nationale, Action Française: une continuité de la tradition Française existe encore de nos jours. La France : une nation Catholique. Le patriotisme et le nationalisme: le nationalime intégral porte au Royalisme, le Roi incarnant la Nation : » En France, tout ce qui est national est Royal ! » (Jules Lemaire, s’inspirant du Duc d’Orléans) et donc notre Royalisme vient de notre patriotisme. Le Royaliste, bon patriote, considèrera le pacifisme comme capitulard, voire une subversion au service de l’ennemi. Lors de la Première Guerre Mondiale, Charles Maurras a prôné l’Union Sacrée : Français Royaliste et républicain ENSEMBLE contre l’ennemi. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, Maurras s’est fait protecteur du sol et du sang Français: selon lui, l’intrigue hitlérienne est beaucoups plus dangereuse que celle des soviets. Un Royaliste Français digne de ce nom doit se défier de la peste marxiste comme du choléra hitlériste, honnorer « la France qui, sans l’invocation au Dieu qui aima les Français, est un concept dégénéré », le soldat, l’armée, le drapeau, Sainte-Jeanne d’Arc, les morts pour la France, et le culte des morts-le soldat inconnu.
Viguerie prône la désertion devant le combat politique essentiel: parce qu’il en a une vision républicaine ! Selon Maurras, la MONARCHIE a celà de bien d’apporter la CONTINUITE dans la conduite des affaires, le RASSEMBLEMENT national et l’ARBITRAGE suprême au-dessus de factions. Nous ne saurions trop mettre en garde les Catholiques, auxquels Viguerie s’adresse, et qui comptèrent longtemps parmi les meilleurs défenseurs de la Patrie, de s’éloigner de la Tradition. Devant l’urgence du terrorisme au nom de l’islam, il faut RASSEMBLER TOUS LES PATRIOTES, fussent-ils imprégnés d’une idéologie démocratique défraîchie, pour sauvegarder la France notre seule Patrie, UNE FRANCE VOULUE CHRETIENNE aujourd’hui en grand péril et dont la survie importe plus que toutes les idéologies: à nous de LES ECLAIRER PAR UNE ACTION CATHOLIQUE ET FRANCAISE, ROYALISTE ET TRADITIONALISTE, laissant humblement ADIEU LE CHOIX DU ROI A VENIR comme le précinisait l’Abbé Georges de Nantes, action consacrée aux Coeurs-Unis de Jésus et de Marie et à Saint-Michel Archange, à qui s’appliquera la prophétie du Saint pape Pie X aux Royalistes Français : « cette œuvre aboutira ! » .
Je n’ajouterai que quelques mots et je vous prie d’en excuser la trivialité : les droits de l’Homme sont la plus énorme arnaque inventée et imposée par les ennemis de la France !