Selon l’Observatoire national contre l’islamophobie, les actes islamophobes sont en hausse de 11,3% sur les neufs premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2012. Si cette augmentation inquiète, les actes islamophobes demeurent pourtant moins importants que les actes antisémites et surtout christianophobes.
Alexandre Del Valle* remet les pendules à l’heure dans un entretien avec le site Atlantico (http://www.atlantico.fr) : Atlantico : L’augmentation des actes islamophobes est inquiétante. Pour autant les agressions de musulmans en raison de leur appartenance religieuse sont-elles plus importantes que les agressions christianophobes ?
Alexandre del Valle : Les chiffres sont difficilement comparables car l’Observatoire de l’islamophobie dans son recensement ne fait pas la distinction entre ce qui relève de la critique de l’islam et ce qui relève de l’agression tandis que les critiques de la religion chrétienne ne sont pas classées dans la catégories des actes christianophobes. Les chiffres de l’islamophobie englobent les « actions et menaces », mais sur les 157 actes recensés très peu concernent des agressions physiques ou des destructions de mosquées. Il s’agit essentiellement de critique de la religion islamique et on y inclut par exemple des gens très « laïcards » qui seraient un peu blasphémateurs. En revanche, depuis 9 mois l’Observatoire de la christianophobie a recensé 250 manifestations publiques de christianophobie : notamment 8 agressions de prêtres, 17 tentatives d’incendies et incendies d’églises ou de lieux de culte chrétiens, 25 cas de profanations et actes de vandalisme de cimetières chrétiens et 70 cas de profanations d’églises et actes de vandalisme contre et dans des lieux de culte chrétiens.
Selon les critères du ministère de l’Intérieur, les lieux de culte qui sont le plus souvent sabotés et endommagés sont de très loin ceux de l’Église catholique. Pour donner un exemple précis, depuis plus de 15 ans à Perpignan dans la paroisse de Saint-Jacques, il a fallu mettre des barbelés ainsi que tout un système de sécurité autour de la paroisse car les prêtres étaient constamment agressés. Les cas d’incursion dans les églises comme on l’a encore vu récemment dans la cathédrale Notre-Dame de Paris avec les Femens sont banals contre les chrétiens. Lorsqu’on lit les rapports concernant l’islamophobie, on s’aperçoit que les cas de vandalisme de mosquées sont rares : peinture d’un drapeau français ou envoie d’une matière porcine sur les murs. Ces cas marginaux sont présentés quasiment comme des agressions physiques alors qu’il y a des cas d’agression de prêtre régulièrement. Par contre, les rares imams qui ont été agressés ces dernières années l’ont été par des organisations islamiques radicales comme ça été le cas pour l’imam Chalghoumi à Drancy qui est toujours sous protection policière.
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