Les brumes au matin s’épanchent hors des étangs ; la lumière se fait parcellaire au bord des hautes futaies, il semblerait qu’elle émane du sol même et se dégage en ce réveil humide vers les sphères élevées. En grand arroi, le roi et sa suite foulent dans un craquement délicieux les feuilles sèches que l’hiver dernier n’a pas pu se résoudre à dissoudre, tant la saison fut sèche et de givre auréolée.
Les cors puissants, sonores, vibrants, émeuvent la troupe entière et agacent la meute déjà aux abois.
Il flotte dans l’air un parfum de désir, un frémissement qui unit hommes, animaux et éclosions printanières. Les velours précieux, les soies chatoyantes ajoutent à la grâce des mouvements. Les dames montées sur leurs haquenées empanachées laissent voir leurs dents, parfois, entre les frais feuillages.
Soudain cet équipage se lance au galop dans le profond du bois en quête d’une bête, à la poursuite de sensations ardentes.
Or, là-bas, au bout de la clairière s’élève, fragile et féerique, le rêve de blancheur du Prince, ses tourelles irréelles, ses clochetons suspendus.
Quelle joie preniez-vous aux convulsions d’une mort violente, au regard expirant de la beauté terrassée ?