Le Roi de France, proto-chanoine d’honneur de la basilique du Latran à Rome… et la messe annuelle du 13 décembre.

Pendant presque deux siècles donc, les énormes revenus de l’abbaye de Clairac assurèrent la subsistance du chapitre de la cathédrale du Pape (Louis XV les augmenta même en 1729, ce qui lui valut l’érection d’un monument de reconnaissance sculpté par A. Corsini à l’entrée de la chapelle Sainte Anne, dans cette même basilique du Latran).
La grande révolution supprima l’abbaye, spolia ses immenses propriétés et mit fin au versement des bénéfices.
Louis XVIII et Charles X relevèrent la tradition rompue en s’acquittant du versement d’une rente fixe au vénérable chapitre.
Si Louis-Philippe ne s’en préoccupa guère, Napoléon III la rétablit à son tour…
Quoique la rente fut supprimée à nouveau en 1871, le chapitre du Latran a, lui, conservé fidèlement la tradition de la Messe du 13 décembre. 

Le Roi de France, proto-chanoine d’honneur…
le président de la république aussi :

Il y a une autre contrepartie à cette dotation du chapitre du Latran assurée par les libéralités des Rois de France.
Pour les remercier de cette générosité, et pour illustrer en même temps le lien particulier qui existe entre l’Eglise Romaine (dont, redisons-le, la basilique du Latran est la cathédrale) et la France*, le Roi de France fut créé premier (et unique) chanoine d’honneur du Latran de façon statutaire et héréditaire.

Sous l’Ancien Régime, on accordait parfois ce titre de chanoines, à titre héréditaire, à des laïcs : c’était un privilège honorifique attribué à de hauts personnages en échange de protections spéciales.
Le Roi de France était ainsi, depuis des siècles, chanoine de Saint-Martin de Tours ; depuis Louis XI, chanoine de la cathédrale d’Embrun ;  depuis François Ier, chanoine de la cathédrale de Saint-Jean de Maurienne… et donc, depuis Henri IV, proto-chanoine de l’archibasilique du Latran.

Lorsqu’il rétablit la rente annuelle versée par la France au chapitre du Latran, Napoléon III revendiqua le titre de chanoine honoraire et il lui fut confirmé, ainsi que les privilèges inhérents, par un bref pontifical. 

Les usages de la république font que le chef de l’Etat est considéré comme l’héritier des privilèges religieux accordés aux chefs d’État des régimes antérieurs (Charles de Gaulle y tenait beaucoup).
C’est donc par héritage de Henri IV [et de Napoléon III], que le président de la république française** se retrouve officiellement aujourd’hui chanoine honoraire de la basilique du Latran.
Le Général de Gaulle prit possession de sa stalle, Messieurs Chirac et Sarkozy aussi…

 

http://leblogdumesnil.unblog.fr/2007/12/13/67-pro-felici-ac-prospero-statu-galliae/

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