Les lys de France le redisent opportunément :  » La Révolution Française est un bloc » Georges Clémenceau.

       Le 10 mai 1981, pour fêter la victoire de François Mitterrand le « peuple de gauche » se rassemblait à la Bastille, symbole de la Révolution française et de son imaginaire d’un peuple opprimé, se libérant de son « tyran » et instaurant un nouveau monde aux idées progressives et sociales. C’est ainsi que l’ancien Camelot du Roi sera, en 1986, le Président du millénaire capétien et trois ans plus tard du Bicentenaire de la Révolution française…mais les auteurs contre-révolutionnaires rappelèrent l’Histoire telle qu’elle a été et non telle qu’on aurait aimé qu’elle soit.    Comment ne pas se souvenir aussi du fameux discours de Clémenceau devant la Chambre, le 29 janvier 1891. Il faisait suite à l’interdiction de jouer une pièce de Victorien Sardou, « Thermidor *» à la Comédie Française (la censure des théâtres ne sera abolie qu’en 1907). Pour les radicaux, dominants dans le gouvernement Freycinet, Sardou n’y défendait Danton que pour mieux attaquer la Convention et l’ensemble de la Révolution française.

  • https://libretheatre.fr/thermidor-de-victorien-sardou/

    M. Clemenceau. Messieurs, il a été joué à la Comédie Française une pièce évidemment dirigée contre la Révolution française. (Très bien ! très bien ! sur les mêmes bancs à gauche. – Dénégations au centre.) Il est temps d’écarter toutes les tartuferies auxquelles on a eu recours pour dissimuler la réalité. (Vifs applaudissements à gauche.) Assurément, on n’a pas osé faire ouvertement l’apologie de la monarchie contre la République. On ne pouvait pas le faire à la Comédie Française. On a pris un détour, on s’est caché derrière Danton. Depuis trois jours, tous nos monarchistes revendiquent à l’envi la succession de Danton. (Rires et applaudissements à gauche. – Interruptions à droite.) J’admire tant d’ingénuité. Messieurs, que nous le voulions ou non, que cela nous plaise ou que cela nous choque, la Révolution française est un bloc. (Exclamations à droite. Nouveaux applaudissements à gauche.)

    M. Clemenceau…. un bloc dont on ne peut rien distraire. (Réclamations à droite. – Applaudissements prolongés à gauche), parce que la vérité historique ne le permet pas.

    M. Clemenceau
    .Et aujourd’hui, après cent ans écoulés, vous arrivez gaillardement à cette tribune pour rajeunir cette vieille thèse d’école, de fixer souverainement ce qu’on peut accepter de la Révolution française et ce qu’on en doit retrancher.Ah ! vous ne voulez pas du tribunal révolutionnaire ? Vous savez cependant dans quelles circonstances il a été fait. Est-ce que vous ne savez pas où étaient les ancêtres de ces messieurs de la droite ? (Double salve d’applaudissements à gauche et sur plusieurs bancs au centre. – Protestations à droite.

    )M. Cuneo d’Ornano. Ils étaient à la frontière pour combattre les ennemis de la France. Mon grand-père commandait une demi-brigade de l’armée républicaine.

    M. Clemenceau. Vous entendez ce qu’on me dit. On me dit : Ils étaient à la frontière. Oui, mais du mauvais côté de la frontière. (Vifs applaudissements à gauche) Ils étaient avec les Prussiens, avec les Autrichiens et ils marchaient contre la France. (Nouveaux applaudissements sur les mêmes bancs. – Vives protestations à droite.)

    M. Clemenceau. Ils marchaient contre la patrie, la main dans la main de l’ennemi et ceux qui n’étaient pas avec les armées étrangères, ceux qui n’étaient pas avec Brunswick, où étaient-ils ? Ils étaient dans l’insurrection vendéenne… (Interruptions à droite.)

    M. le comte de Maillé. C’est leur gloire ! Ils se battaient contre des assassins !

    M. Clemenceau. Et maintenant, si vous voulez savoir pourquoi, à la suite de cet événement sans importance d’un mauvais drame à la Comédie Française, il y a eu tant d’émotion dans Paris, et pourquoi il y a à l’heure présente tant d’émotion dans la Chambre, je vais vous le dire.C’est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n’est pas finie, c’est qu’elle dure encore, c’est que nous en sommes encore les acteurs, c’est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis.Oui, ce que nos aïeux ont voulu, nous le voulons encore. (Applaudissements à gauche.).Nous rencontrons les mêmes résistances. Vous êtes demeurés les mêmes ; nous n’avons pas changé. Il faut donc que la lutte dure jusqu’à ce que la victoire soit définitive.Refusant de faire le tri entre « bons » et « mauvais » révolutionnaires, Clémenceau soutenait que la Révolution française était un « bloc », qu’il fallait accepter ou rejeter dans son intégralité, car le combat révolutionnaire continuait. Effectivement, aujourd’hui encore toutes les évolutions sociétales ont pour matrices les idéaux des Lumières et de la Révolution française. 

    Nicolas Chotard,Président des Lys de France.

    https://www.lys-de-france.org

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