Il était une fois en Poitou un village perché avec dans la forêt avoisinante un vaste château https://chateaupurnon.com/?lang=fr–dans lequel petit à petit les flambeaux d’argent qui avaient illuminé la grande salle à manger – où Monsieur le Marquis , sa famille et ses invités avaient fini de réveillonner – venaient de s’éteindre. Tout était donc calme de ce côté là.
Sorti de la forêt qui servait d’écrin à la demeure s’étendait un petit bourg blotti au tour de l’église. Apparement il était trés calme lui aussi et dans les vieilles maisons dotées pour quelques unes de petit jardin, le sommeil avait aussi apparement fait son oeuvre;
» Apparement » disions nous car des cantiques semblaient sourdre des murs épais de l’église. m’étant approché de la grande porte à deux battants fermant le Saint Edifice j’entendis distinctement : https://fr.wikisource.org/wiki/Douce_nuit,_sainte_nuit
Douce nuit, sainte nuit,
Dans les cieux, l’astre luit.
Le mystère annoncé s’accomplit
Cet enfant sur la paille endormi
C’est l’amour infini
C’est l’amour infini.
Et pourtant à l’heure qu’il était la messe de Minuit était finie depuis longtemps.; Comme je connaissais bien les lieux, Je contournai l’église Saint Hilaire Jusqu’à une petite porte que je savais rarement fermée. C’est alors que , blotti derrière un pilier je vis la crêche éclairée par trois loupiotes de dévotion. Pour des raisons de sécurité l’enfant Jésus , statuette délicatement émaillée, avait été mise à l’abri dans un des placards « secret » de la sacristie.
Et voici ce que j’entendis car il est bien connu que la nuit de Noêl les animaux de la crèche sont doués de la parole.
- Pauvres enfants soupira le boeuf , ils sont tellement divisés incapable de se mettre d’accord sur un projet commun et en plus ils n’ont pas de roi.
- Et regardez leur pape François gémit l’âne au lieu de les appeler à espérer ensemble il ne semble avoir d’autre ambition que de susciter des divisions entre eux . NDLRB. Ah c’était bien un âne pour s’exprimer ainsi.
- Et dire qu’ils n’ont même pas de roi pour les conduire … Nous nous en aurons dans quelque jours soupira un mouton …Nous en aurons même trois ironisa une autre des brebis.. Encore qu’abondance de biens ne nuit pas toujours .
- Quant il aura grandi le fils de Dieu saura bien – en sa divine Providence- trier le bon grain de l’ivraie. conclut plein d’espoir un autre membre du troupeau. Sur ce la lumières des trois loupiotes vacilla avant leur extinction définitive. Il ne me resta plus qu’à regagner la discrète porte latérale pour me retrouver dehors. La haut dans le ciel une lune éblouissante irradiait la placette de l’Eglise de sa clarté.
A défaut d’un héritier du roi soleil, c’est déjà un début me supris- Je à persifler.
Alain TEXIER.