Un roi moderne
Les décisions économiques de Louis XI favorisent le développement de son royaume. Il organise des assemblées d’état locales, cherche un équilibre monétaire par l’unification administrative et fiscale. Tout au long de son règne, il modernise le royaume, créé le Relais de poste pour fluidifier la communication, favorise l’établissement de plusieurs ateliers d’imprimerie, améliore les routes et voies navigables. Ainsi, il s’intéresse aux aménagements des bords de Loire : les levées (grandes digues longitudinales qui bordent le fleuve et qui sont destinées à contenir les crues) sont renforcées et étendues. Un siècle plus tard, à l’occasion des États Généraux de 1588, on soulignera encore l’importance de cet ouvrage pour la bonne marche des marchands locaux. Véritable entrepreneur, Louis XI initie alors ce qu’on appellera plus tard le mercantilisme et l’industrialisme. Louis XI fait passer la France d’un système économique archaïque à un système moderne, fondé sur l’industrie (textile) et les échanges commerciaux (vin). Grâce à lui, elle devient exportatrice, les villes se repeuplent, l’économie se relance et le pays attire même les banquiers italiens !
Un roi pragmatique, en rupture avec les traditions
On le dit machiavélique, tyrannique, avare, bigot, misogyne, timoré et inculte : la mauvaise réputation et la légende noire précèdent la personnalité complexe de Louis XI. Mal fagoté, mal apprêté, une bouche tombante et un grand nez épais : l’Histoire s’est longtemps chargée de rhabiller – sans analyse et réel fondement – l’un des plus grands rois de France ! Singulier, en totale rupture avec ses prédécesseurs, il détonne par sa politique, son élocution, sa manière de s’habiller. Vif d’esprit, il est énergique, impatient, aime les jeux de mots, rit fort, parle vite et profère des jurons. Aux vêtements longs et majestueux qui siéent à son rang, il préfère l’habit de chasseur. Sa tenue courte moule la royale entrejambe. Il s’en fiche ! C’est confortable et pratique. C’est un homme simple, qui aime chasser et non un jouisseur qui dilapide l’argent du royaume dans les fastes. Toujours en chemin, toujours à cheval, il veut voir ce qu’il en est de ses propres yeux, gouverner avec réalisme et pragmatisme