La souveraine n’appréciait pas les fastueux banquets mais les plaisirs simples d’une cuisine champêtre.
Champagne coulant à flots, pâtisseries à profusion et festins interminables… Voilà une souveraine dont le seul nom évoque les excès ! N’a-t-elle pas prononcé ces paroles funestes : « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » * ? Eh bien non, justement ! Il s’agit d’une citation anonyme rapportée par Jean-Jacques Rousseau. De plus, l’appétit de Marie-Antoinette tenait moins du loup que du moineau. Dans ses mémoires, Mme Campan, sa première femme de chambre, est formelle : « La reine picore. » Pire : « Elle s’ennuie à table. » Aux gibiers de son chasseur de mari, Louis XVI, elle préfère les fruits et légumes de son potager et les produits laitiers issus de sa ferme. Un de ses péchés mignons : le petit déjeuner, qu’elle prenait dans sa chambre et qui lui rappelait son enfance autrichienne. Il se composait d’un chocolat chaud ou d’un café, accompagné de petits pains viennois.
Des soupers à la bonne franquette, ou presque
Le protocole de Versailles lui pèse et elle tente d’y échapper le plus souvent possible. Au carcan de la Cour, la reine préfère l’intimité du Petit Trianon. À l’écart du palais, elle a plaisir à organiser des soupers. Le cérémonial est allégé et le nombre de serviteurs réduit drastiquement. Autour de la table, ne prennent place que ses amis proches, soit une quarantaine de personnes tout de même ! De l’entrée au dessert, ces moments privilégiés de convivialité durent de 40 à 45 minutes.