Eté 2024. Pas de vacances pour les profanations d’églises en France.

L’église Notre-Dame-du-Travail, située dans le XIVe arrondissement de Paris, a été vandalisée dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 juillet. Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte.

     L’église des Ouvriers, dite de Gustave Eiffel, rue Vercingétorix, se trouve dans un quartier du XIVe arrondissement. Si elle n’en est pas à sa première attaque, le degré de nuisance n’a jamais été aussi élevé.

Blasphèmes, dégradations et tentatives d’incendie

    Dans un message écrit aux fidèles et aux visiteurs, le cure, l’abbé Gabriel Würz, fait état de « vol, de dégradations, de tentatives d’incendie et de mises en scène blasphématoires envers le nom de Jésus, de la Vierge Marie, de la Sainte Trinité ». Il remercie la Providence que le feu ne se soit pas développé et que ni les autels ni le tabernacle (lieux sacrés) ne soient touchés.

      BV a rencontré l’un des vicaires, l’abbé de Mello. Ce dernier nous explique le détail du forfait avec le parcours de l’individu, même si la zone a été circonscrite le temps de l’enquête. Ramassée, elle est réduite à l’entrée de l’église, dans toute sa largeur, du rez-de-chaussée au 1er étage. Il nous raconte ce couteau planté dans la gorge d’une statue de la Vierge. « Le coupable s’est montré très hostile et menaçant dans ses propos », déplore-t-il. S’ils ont été effacés, le prêtre nous montre en photos la teneur des graffitis. On y lit (sic) : «         

      Soumettez-vous en allah infidèles la prière 5 fois par jour », « Batard Jésus un seul dieu allah », « le dernier profète Mohammed », « la tête coupée à ceux qui dépasseront/je vous ferez la guerre monde chretien », « nous musulman, nous ne pouvons accepter cette pute de religion/marie voila ta destiné ».

     Le prêtre explique aussi que les actes sont incohérents les uns avec les autres et il n’y a pas de caractère systématique de destruction. S’il y avait tout ce qu’il fallait pour incendier l’église, seule une zone a été brûlée : la cage d’escalier menant à la tribune de l’orgue, le bureau d’accueil. L’odeur âcre persiste encore. Même un bar associatif de la paroisse attenant à l’église, le Verre saint, a été touché. L’individu a agi seul, selon le vicaire, et il n’a pas cherché à dissimuler sa présence. On voit clairement qu’il a mangé, avec un saucisson et des matières fécales retrouvés, explique-t-il. Un saucisson du bar ? Le nombre de prélèvements d’ADN est considérable, note le vicaire.

Un environnement hostile

   En 2022, un rapport sur les « actes antireligieux » en France avait été publié par la députée MoDem Isabelle Florennes et le député LREM Ludovic Mendes. Il recensait 857 faits antichrétiens en France en 2021, dont 752 atteintes aux lieux de culte et cimetières chrétiens. Un chiffre probablement minimisé, étant donné la part des actes non déclarés.

   Dans cette paroisse, cette année, et particulièrement ces derniers mois, de nombreuses tentatives d’effraction ont eu lieu, déclare l’abbé de Mello. Le quartier a subi de plein fouet les émeutes de 2023, raconte-t-il. « Le jour de l’aïd, en juin, des individus ont tenté de pénétrer dans la cour du presbytère, car ils savaient que nous avions un barbecue », nous confie le prêtre. Il évoque ces jeunes qui ont crié « Allah Akbar » durant la messe, à plusieurs reprises, sans aller plus loin. Mécontent, l’abbé en soutane est allé parler aux femmes voilées du square. Le message semble être passé puisque, dans la foulée, pendant une semaine, elles faisaient le guet, assises devant le parvis de l’église !

     De plus, de nombreux graffitis anarchistes, du groupuscule « Antifa XIV » notamment, sont gravés sur la façade de l’église. BV en fait découvrir plusieurs au prêtre.

La paroisse en alerte, mais dans l’accueil

      « On ne se claquemure pas pour autant, on ne panique pas, mais on est très vigilant », tempère l’homme de Dieu. Il explique que des policiers passent dans la rue piétonne tous les jours, avec qui ils sont en contact rapproché. Au demeurant, le service de communication de la paroisse les alerte très souvent contre les menaces et les escroqueries. L’église se situe dans un quartier de logements sociaux, de nombreuses personnes très modestes y sont fidèles. « Jusqu’à 20 heures, on laisse ouvert. Beaucoup de gens passent ou prient. Ils ont besoin de nous », confie le prêtre. Le curé en appelle à ne pas répondre au mal par le mal et la violence. « Là où le péché abonde, la grâce surabonde », conclut le père. Pour autant, une messe de réparation a été célébrée, ce mercredi soir.

https://www.bvoltaire.fr/enieme-attaque-contre-leglise-des-ouvriers-notre-dame-du-travail-a-paris/

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