LES DEUX DEMOCRATIES : Celle d’Athènes et celle dite des lumières

Voici un extrait  d’une analyse de Michel de Jaeghere qui vous donnera  sans nul doute  envie d’en savoir plus en lisant l’article en son entier…  Et les convulsions  des printemps arabes  ( pluvieux et sanglants) démontreront à quel point la  « démocratie » issue des soubresauts des années 1789-1793 ne saurait être un facteur de  bonheur des peuples.

Alain TEXIER

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La démocratie moderne, celle dans laquelle nous vivons, celle qui a été façonnée par les Lumières et par les principes de 1789, fonctionne en apparence comme la démocratie classique. En apparence, c’est la même chose. En réalité, elle est tout autre chose.

Sa charte fondatrice est en effet la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789. Or celle-ci contient des dispositions qui changent profondément la nature du régime dont elle a conservé les dehors et le nom. Ces principes sont ceux que proclament d’une part l’article 3 : « Le principe de toute souveraineté réside dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément », d’autre part l’article 6 : « La loi est l’expression de la volonté générale. » Ces deux dispositions fondent, en dépit des apparences, un régime entièrement nouveau qui se distingue non seulement de la démocratie classique, mais de tous les régimes politiques (monarchiques, aristocratiques) connus auparavant. La première de ces dispositions conduit en effet la démocratie moderne à considérer le mode de désignation par l’élection comme l’unique fondement de toute légitimité. Dès lors que le principe de souveraineté réside dans la nation (entendue ici comme le corps électoral), nul ne pourra légitimement prétendre exercer cette souveraineté sans avoir été choisi par le suffrage de cette nation. Or on n’avait jamais pensé à cela auparavant. Même parmi les partisans de la République.

Dans la démocratie moderne, la désignation des gouvernants par les gouvernés cesse d’être considérée comme une technique parmi d’autres, bonne dans certaines situations, pour certains types d’État, mauvaise ou imprudente, inadaptée pour d’autres. Elle est réputée le seul mode de désignation légitime. Les régimes non démocratiques deviennent donc immoraux. L’élection des gouvernants devient un droit imprescriptible qu’on ne saurait remettre en question sans remettre en cause les fondements de l’ordre social. C’est un impératif moral. On jugera qu’un gouvernement est bon non plus dans la mesure où il poursuit le bien commun mais dans la mesure où il est démocratique. On estimera qu’un régime s’améliore à proportion qu’il se « démocratise ». Et non plus en fonction de la paix et de la prospérité qu’il apporte aux populations, du degré de civilisation qu’il promeut ou des vertus qu’il encourage. Moins encore de la préservation de la morale publique.

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Michel de Jaeghere

http://www.allianceroyale.fr/articles/actualites/388-les-deux-democraties

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