Des vers holorimes ou olorimes sont des vers entièrement homophones ; c’est-à-dire que la rime est constituée par la totalité du vers, et non pas seulement par une ou plusieurs syllabes identiques à la fin des vers comme dans la rime « classique ».
Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses,
Danse, aime, bleu laquais, ris d’oser des mots roses. (Charles Cros)
Comme beaucoup de ces formes fondées sur des contraintes extrêmes, les poèmes composés d’holorimes tiennent en général plus de la prouesse que de la littérature . Louise de Vilmorin pourtant, dans son recueil L’Alphabet des aveux, parvint à la synthèse du jeu et de l’émotion :
Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas !
Autre exemple:
Gal(l), amant de la Reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l’arène à la Tour Magnes, à Nîmes.
(Marc Monnier)
Merci pour ce nouvel exemple d’un art difficile.