Le texte ci dessous date de 1897. Et pourtant il n’ a pas pris une ride présentant même sur bien des points un contenu trés actuel : tenez lisez bien celle-là : qu’on chasse son Dieu; qu’on lui enlève ses petits enfants et en fasse de petits athées ;
Car l’Etat n’est qu’un simple voleur, quand il perçoit l’argent de l’impôt chez le citoyen sans accorder à ce citoyen la protection due, de l’autorité et des lois.
Lui « couper les vivres », comme on dit vulgairement, serait le seul argument qu’il comprenne.
Mais notre pays, trop avachi, n’a plus la force de recourir à des procédés aussi vigoureux.
Une nation assez lâche pour supporter, sans se plaindre ni surtout se venger, qu’on exile ses princes; qu’on chasse son Dieu; qu’on lui enlève ses petits enfants et en fasse de petits athées ; qu’on détrousse les communautés religieuses du bien des pauvres ; qu’on fraude l’expression de la volonté nationale dans toutes les élections; qu’on lui mette en lieu et place de Charlemagne, de Louis XIV et de Napoléon, un râcleur de cuirs, gendre d’un galérien, et que ses lois soient élaborées par des avaleurs de pots-de-vin ; — une nation qui délaisse ses vieilles croyances, abandonne ses opinions politiques et accepte, sans trop de répugnances apparentes, qu’on l’invite à se rallier au gouvernement de scélérats que nous subissons, n’est pas une nation où le refus de l’impôt soit praticable.