22 Novembre 1975. Intronisation de Juan-Carlos Ier
19 juin 2014. Intronisation de Felipe VI
Vous aurez noté la disparition du crucifix … mais ce n’est pas tout, voir infra l’analyse exclusive de notre essayiste Nicolas Magne
La transition athée de l’Espagne
En 1975, Juan-Carlos avait prêté serment sur les saints Evangiles, et était passé des Cortès à l’église des Hiéronymites pour un Te Deum inaugural. Rien que de très normal : Juan-Carlos devenait roi dans le cadre des Lois fondamentales du Royaume d’Espagne : essentiellement la Charte des Espagnols (1945) et la Loi de succession du chef de l’État (1947). Les Lois fondamentales définissaient l’État espagnol comme une monarchie où la religion catholique était la religion de l’État.
Le même Juan-Carlos va patronner l’élection d’une assemblée constituante en 1977. Assemblée qui accouchera d’une Constitution (1978) dont l’article 16 proclame : « aucune confession n’a de caractère officiel ».
En 2014, l’Espagne est régie par la Constitution de 1978. Il est donc normal que l’avènement de Felipe VI, contrairement à celui de Juan-Carlos, soit l’avènement d’un roi-laïc.
Mais il faut bien comprendre qu’en 1978, seule une poignée d’évêques courageux osa s’en <— http://fr.wikipedia.org/wiki/Cuenca_(Espagne)#mediaviewer/Fichier:Escudo_de_Cuenca.svg offusquer et déclarer avec à sa tête Mgr Guerra Campos * (1920-1997) , évêque de la ville de Cuenca , communauté autonome de Castille-La Manche : « c’est une constitution sans Dieu pour un peuple chrétien ».
Alors que cette évolution, cette sécularisation de la monarchie espagnole, avait été encouragée et bénite par le Cardinal Tarancon, archevêque de Madrid et président de la conférence épiscopale. Et le Cardinal Tarancon n’agissait pas de son propre chef. Il était le chef de file de l’épiscopat espagnol renouvelé par Paul VI après Vatican II, et son action était efficacement épaulée par le représentant de ce même Paul VI puis de Jean-Paul II, à savoir le nonce apostolique Luigi Dadaglio (que le même Jean-Paul II fera cardinal).
Et en toute logique, le Concordat de 1953 a été déclaré caduc à la fois par Rome et par Madrid (accord du 3 janvier 1979).
Il faut en effet savoir que dans les années du post-concile, les gouvernements successifs du général Franco avaient utilisé le Concordat pour essayer de freiner le nouvel épiscopat et le clergé acquis aux bouleversements – ce qui avait entraîné un conflit entre l’État franquiste et la Rome de Paul VI.
La monarchie catholique a donc bel et bien été bradée en Espagne. Mais cette forfaiture ne date pas de juin 2014. Elle date de 1978.
Elle eut pour acteurs principaux le roi qui avait juré sur les Évangiles de maintenir la Loi fondamentale, et les hauts dignitaires ecclésiastiques nommés et encouragés par la Rome du post-concile. Il faut avoir le courage de regarder cette vérité en face.
Nicolas Magne, essayiste de la Charte de Fontevrault.
Oui, en effet, sur la 1ère photo, on voit un Crucifix à côté de la couronne, et, sur la 2ème … plus de Crucifix !!! le Roi d’Espagne ne serait-il plus « Sa Majesté très Catholique » ??? !!! comme le Roi de France était « Le Roi très Chrétien » !
S’ils veulent disparaître dans le magma mondialiste et « raie-publicain », ils n’ont qu’à continuer comme ça !!!
Amitiés à tous.
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