Après une introduction d’une page, donnant une vue d’ensemble du règne si riche en évènement de ce monarque qui règne sur la France de 1515 à 1547, et un tableau chronologique mettant en parallèle les évènements en France et en Europe (plus les voyages outre-atlantiques ou vers l’Océan Pacifique), apparaissent les pages avec des vignettes. En une à trois pages autonomes sont très pédagogiquement traitées les points essentiels de la vie et du règne de François Ier qui accéda donc au trône il y a cinq cent ans.
Si l’affaire du connétable de Bourbon est développée de façon conséquente, par contre on reste ici dans le discours de Lavisse en parlant de trahison, alors qu’il aurait fallu dire un mot sur les raisons diverses qui poussent Charles de Bourbon à servir un autre de ses suzerains. En effet l’on sait qu’une question d’héritage contesté est à l’origine du problème et que la principauté des Dombes, qui appartient à ce dernier, est outre-Saône donc en terre d’Empire. Sur le sujet des relations entre François Ier et le connétable de Bourbon, on lira le roman historique « Le secret du Connétable » de Jean-Joël Brégeon et la BD « Histoires de France, 1 XVIe siècle François Ier et le connétable de Bourbon » de Lorànt Deutsch, Runberg et Ocaňa.
Parce que l’époque est aux grandes découvertes, dans « François Ier : le roi chevalier » est faite une large place aux voyages du dieppois Jehan Ango, de Jacques Cartier et à d’autres navigateurs moins connus comme les frères Parmentier qui atteignent Sumatra en 1529. La montée de la question religieuse et le jeu complexe entre François Ier, Charles-Quint, Henri VIII Tudor, le pape et les Ottomans est bien développé. Le style graphique est réaliste, le décor assez fouillé et le découpage de la page renouvelé. Le texte, pour l’essentiel dans des cartouches, est abordable mais très dense au niveau des informations apportées. Des aspects mal connus sont traités et un discours construit de substitution de l’ordre féodal à un nouvel ordre monarchique porte le récit.
Aux yeux de générations de Français, Charles III de Bourbon, Prince Souverain des Dombes, Duc de Borbon, d’Auvergne et de Chatellerault, Comte de Clermont, de Montpensier, de Forez, de la Marche, de Gien, Vicomte de Crala et de Nurat, Braon du Ronnanais, Seigneur de Beaujolais, de Cambrailles, de Mercoeur, d’Annonay, de la Roche en raigner, de Bourbon-Lancy et d’Issoudun, dit le Connétable de Bourbon, a fait figure de traître. Ce grand féodal a trahi François I°, après l’avoir brillamment sevi à Marignan en 1515, mais ensuite passé du côté de l’ennemi de la France -Charles Quint, qui le fera Vice-Roi d’Italie et lui offrira un médailllon ayant appartenu à Charlemagne et contenant un éclat du bois de la Vraie Croix!- allant même jusuq’à contribuer à la capture et à la défaite de son Souverain à Pavie en 1525. Enfin, suprême infammie, il a porté ses soudards jusqu’à Rome, leur promettant le sac de la Ville Eternelle. Lui-même a péri en montant à l’assaut de remparts de Rome, en 1527.
L’histoire du Connétable de Bourbon a toute les allures d’une tragédie. Fermement éduqué par sa belle mère Anne de Beaujeu, fille de Louis XI -Madame la Grande!- promu par son mariage à la tête du dernier grand Duché Souverain susceptible de contraier la construction de l’Etat Capétien. Ses qualités indisposèrent le trops jeune François I° qui, pour plaire à sa mère, la cupide Louise de Savoie, ordonna la saisie des dommaines Bourbonniens.
L’affaire était jugée d’avance et le Connétable le comprit si bien qu’il se jeta dans une aventure politique qu’il ne put maîtriser. Admirable chef de guerre, grand féodal imbu des Valeurs de son Ordre, le Second du Royaume, le Connétable de Bourbon affronta un destin cruel et, placé le dos au mur, se résolut à mettre à l’abrit en terre d’Empire son plus précieux et ultime trésor : son fils et héritier, François-Jean-Philippe-Nicolas de Bourbon-Montpensier, un garçonnet à peine agé de trois ans!
Porté loin des vindictes de l’italienne, l’enfant fût abrité chez sa tante paternelle, Renée de Bourbon, Duchesse Souveraine de Lorraine par son mariage avec René de Lorraine, sujet de Charles Quint et ancêtre de Marie-Antoinette. En accord avec sa femme, soeur du connétable, René de Lorraine fera passer l’enfant pour le batard né d’une cuisinière, le mettant, lui et sa descendance, à l’abrit de la vindicte de la Reine-Mère. De cette descendance oubliée mais Légitime du Connétable de Bourbon sortiront le Masque de Fer, Prince occulté qui fera de l’ombre au Roi Soleil, et le père du futur Grand Monarque, Henri V de La Croix, dont la mère descend de Louis XIV comme de Louis XVII!
Quand à la soeur de François I° elle sera Reine de Navarre et mère de Jeanne d’Albret, et donc… grand mère du Bon Roi Henri Iv, grand-père du Roi Soleil!
Lorsque les cisconstances l’exigeront, la Divine Providence révèlera le Grand Monarque, qui viendra rétablir le bon droit : il sauvera la Foi et la Patrie, délivrera le pape et l’Eglise Romaine, rendra au Divin Christ-Roi la Couronne qu’Il a perdu à la Rue du Bac en 1830 et refera pour celà de la France la Fille Aînée de l’Eglise et l’Educatrice des Peuples, reprenant en celà l’oeuvre de ses ancêtres.
Tout en restant chacun à son poste, prions et agissons pour le retoru du Roi. Et espérons…
Hervé