Lu sur la Toile cette chronique de Richard Millet : L’attentat perpétuel.

Richard Millet
L’attentat perpétuel
23/04/2015
Chronique n° 24

Dans la famille où je me trouvais hier soir, une très jeune fille pleurait en apprenant que venait d’être « déjoué », dans le Val-de-Marne, un attentat contre des églises – « catholiques », croyait devoir préciser un vertueux journaliste, comme si l’épithète lui empouacrait la bouche et qu’il puisse y avoir d’autres églises ! Les services de sécurité n’ont cependant pu empêcher la mort d’une jeune femme, à Villejuif, abattue par le terroriste – un jeune Algérien venu en France par la grâce du « regroupement familial » qui est le volet le plus offensif, car légal et fécond, de l’immigration de masse.
A propos de la victime, une autre journaliste proclamait, avec toute l’arrogance des folliculaires oraux, qu’Aurélie Châtelain s’était trouvée là, « au mauvais lieu, au mauvais moment », insupportable lieu commun qui revient à dire non seulement que la victime aurait dû rester chez elle, mais qu’il fallait mettre sa mort sur le compte de la fatalité, non de la politique ni de la guerre, encore moins de l’islam.
Il n’y a pas de mauvais endroit ni de mauvais moment : c’est l’homme qui est mauvais, surtout quand il se livre au Démon, comme l’a fait ce Sid Ahmed Ghlam, étudiant en informatique reconverti dans le grand banditisme djihadiste. Les imbéciles qui s’en remettent à la fatalité ne veulent pas comprendre que le Prince de ce monde ne relâche jamais ses efforts et qu’il est particulièrement actif en son déguisement salafiste.
Cela, je ne l’ai pas dit à la jeune fille qui pleurait aussi en remarquant que les chrétiens sont attaqués partout, en Orient, au Pakistan, en Europe. Elle ajoutait qu’elle en avait assez d’entendre parler de l’islam, des musulmans, des attentats qu’ils commettent, des atrocités auxquelles ils se livrent, partout dans le monde.
« Ca n’en finira jamais ? La fille aînée de l’Eglise est-elle donc si faible ? » mumurait-elle.
« Nous sommes en guerre, et c’est une guerre de cent ans. » lui ai-je répondu, soucieux de ne pas mentir comme le font les médias et les politiques, qui ne disent jamais toute la vérité, surtout à propos de l’islam et, bien sûr, du nombre, autre attribut du Démon. 

Des « réactions » à ce qui s’est passé ? Aucune. Les vigilants somnolent et les Français sont en vacances ; ils le sont d’ailleurs si souvent que les djihadistes devraient attendre ces moments-là pour œuvrer : ils joueraient sur du velours. Et puis, ce ne sont, en l’espèce, que des églises, n’est-ce pas…
« Faut-il protéger les églises ? » se demandait-on, hier, sur le web. La réponse est évidemment négative : elles sont trop nombreuses, au contraire des « catholiques pratiquants » (idiot oxymore : qu’est-ce qu’un catholique « non-praticant » !). Cette minorité universelle devrait cependant s’armer pour se défendre, comme le font les chrétiens, au Proche-Orient. Le temps est venu où l’on ne peut plus se contenter d’en appeler à L’Etat, à la paix, à l’œcuménisme : il faut aller armé à la messe.

Oui, la Messe de l’homme armé, comme on la chantait, au XVème siècle, plutôt que ces marches « républicaines » qui puent les robespierristes fêtes de l’Etre suprême, le déisme laïque, la religion des droits de l’homme.
On n’a bien entendu pas noté que si le djihadiste visait des églises de Villejuif, c’était à cause du nom même de la ville : chrétiens et juifs pris ensemble dans la même haine, une fois de plus. On ne veut rien entendre ; on est incapable d’écouter le chant des symboles, ni les harmoniques de la langue ; on ne veut plus lire, ni rien savoir : on ne souhaite que d’être informé puis d’oublier aussitôt ce qu’on entend. Etre informé, c’est apprendre l’oubli perpétuel, comme il y a désormais un attentat perpétuel.
Français, continuez à dormir, la conscience est en vacances.