Marion Maréchal-Le Pen, la sombre tentation catho-royaliste
Par Bruno Roger-Petit
Publié le 23-06-2015 à 14h21
Dans Charles, Marion Maréchal-Le Pen avoue ne pas comprendre « l‘obsession de la République » et défend la France royaliste, fille ainée de l’Eglise. Une vision politiquement dangereuse ?
(ANNE CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
La vérité sort toujours de la bouche des enfants. Même députée. Même petite-fille de Jean-Marie Le Pen. Même nièce de Marine Le Pen. Ainsi faut-il appréhender l’aveu formulé par Marion Maréchal-Le Pen dans le magazine Charles , confessant que l’idée même de République lui est étrangère. « Je ne comprends pas l’obsession de la République » dit l’élue du Vaucluse, démasquant d’un coup, à l’évidence sans le réaliser, la vérité du Front national. En tout cas, la vérité de l’univers politique mental de celle qui incarne le Front national de demain, mais avec les idées d’avant-hier.
Tout au long de l’entretien que publie le magazine dirigé par Arnaud Viviant, Marion Maréchal-Le Pen s’inscrit en effet dans la tradition de l’extrême droite légitimiste et traditionaliste. Elle diffère de son grand-père, qui sera finalement resté jusqu’au bout fidèle au député poujadiste qu’il fut, plus populiste que légitimiste. Et elle diffère également de sa tante, convertie à au néo-gaullisme opportuniste inventé par son mentor Florian Philippot, sur fond de triangulation de la République et de la laïcité, pour les besoins de la captation de l’électorat des classes moyennes et populaires s’estimant abandonnées par le PS et le Front de gauche.
La tentation de l’extrême droite royaliste
Marion Maréchal-Le Pen n’est ni poujadiste, ni populiste, ni néo-gaulliste. L’univers politique qu’elle revendique dans Charles, sans mesurer apparemment la portée de ses propos, est d’une autre nature.
La députée du Vaucluse renoue avec la tradition classique de l’extrême droite française, que l’on a vu réapparaître dans le sillage du mouvement de la Manif pour tous à compter de l’automne 2012. Marion Maréchal-Le Pen est plus proche de l’Action française que de Pierre Poujade. La confession de son incapacité à comprendre « l’obsession de la République » en atteste.
Marion Maréchal-Le Pen redoute que « la République efface la France« , vieille frayeur de l’extrême droite royaliste, qui juge que 1789 (et ses prolongements, 1848, 1905, 1936, 1945 et 1981) est la pire fléau qui se soit jamais abattu sur la France.
D’où le refus de confondre France et République : « La France n’est pas que la République ».
D’où le déni d’assimiler la République à la France : « La République ne prime pas sur la France ».
Les vieilles lunes catholiques
D’où le regret d’une France qui ne se vit plus comme la fille ainée de l’Eglise de Rome : « Ce n’est pas parce que la première religion pratiquée est l’islam qu’on doit faire fi de cette dimension encore vivante qu’est la chrétienté française« .
D’où la défense de la monarchie qui serait plus démocratique que la République : « La République. C’est un régime politique, et il y a des monarchies qui sont plus démocratiques que certaines républiques« .
D’où la revendication d’une transcendance nationale reposant sur le fait religieux catholique, identifiée à la Royauté, elle-même identifiée à la France, parce que l’on ne doit pas « faire fi de cette dimension encore vivante qu’est la chrétienté française« .
D’où l’appel à un dépassement des clivages, au nom de cette communauté nationale spirituelle catholique, avec la reprise du mot d’ordre le plus fameux de l’extrême droite royaliste des années 30, « ni droite, ni gauche » : « J’estime qu’un mouvement politique doit être transpartisan, il ne faut pas créer de blocage idéologique chez les gens de gauche parce que l’on se définit de droite nationale« .
« Ni droite, ni gauche », c’est le cri de ralliement des droitards légitimistes depuis 80 ans. Ceux qui revendiquent encore et toujours leur profession de foi réactionnaire, anti-républicaine et anti-laïque : « adhésion à la philosophie réaliste héritée d’Aristote et Saint-Thomas ; rejet du contractualisme rousseauiste, au profit d’une soumission au droit naturel ; déférence envers l’Histoire et l’héritage de nos pères ; références à la pensée contre-révolutionnaire de Maistre, Burke, Bonald« . Avec Marion Maréchal-Le Pen, on est bel et bien de retour dans le salon de Maurras, bien loin de la libraire-papeterie de Poujade ou de la tombe du général à Colombey-les-deux-églises (que Philippot s’en va désormais fleurir tous les mois de novembre).
Il ne s’agit pas ici de brandir le spectre des années 30, de Maurras et de l’Action française pour le plaisir de s’essayer à une sorte de rediabolisation du FN. On connait les limites de l’exercice. En revanche, il parait utile de saisir que l’univers mental de Marion Maréchal Le Pen, de même que sa vision de la France et du monde, tout cela s’enracine dans une autre tradition d’extrême droite que celle de son grand-père et de sa tante. L’aveu implicite du rattachement de Marion Maréchal-Le Pen à cet héritage politique si particulier ne relève pas de la simple anecdote. Surtout lorsque l’on se projette à la fois dans le temps court et le temps long.
Marion Maréchal-Le Pen, symptôme d’une jeunesse de droite extrémiste
D’abord, parce qu’elle sera sans doute candidate à la présidence de la région PACA en décembre prochain. Il est donc utile de savoir quel est l’univers mental d’une prétendante à une fonction qui n’est pas négligeable, surtout au cas où elle l’emporterait.
Ensuite, parce que Marion Maréchal-Le Pen est emblématique de la radicalisation de la jeunesse entrainée dans le mouvement de la Manif pour tous. Ce qu’elle dit de la France, de la religion, du refus de la République est partagé aujourd’hui par une frange importante de cette jeunesse réactionnaire qui s’est identifiée et reconnue lors des grandes manifestations de 2012 et 2013, cette jeunesse qui s’est offert, comme l’a bien diagnostiqué le politologue Gaël Brustier, un « Mai 68 conservateur ».
A l’image de Marion Maréchal-Le Pen, cette jeunesse-là n’aime pas la République, l’enfant de 1789. En cela, les propos de la députée du Vaucluse dans Charles font écho à tous ces mouvements de militants fanatiques religieux, qui ne cessent de multiplier les actions depuis la lutte contre l’instauration du Mariage pour tous, à l’exemple de ce groupe musical baptisée Les Brigandes, dont les vidéos, hostiles aux Francs-maçons (les héritiers des jacobins génocidaires de la Vendée) ou aux Jésuites (le Pape François, c’est l’héritier de ceux qui ont armé le bras de Ravaillac) et célébrant Poutine (laissez-vivre la Russie) connaissent un grand succès. Les Brigandes et ceux qui les adulent ne peuvent que s’identifier en tous points aux propos de Marion Maréchal-Le Pen. De l’intérêt de suivre ces groupes extrémistes et leur audience sur internet alors même que les médias classiques les ignorent…
perdra le pouvoir. Voilà pourquoi l’aveu en incompréhension de la République par Marion Maréchal-Le Pen est potentiellement dangereux. Parce qu’il est un cri de ralliement lancé à ce que l’extrême droite française a toujours produit de pire depuis deux siècles.
On ne veut pas ici brandir les retours possibles des heures les plus sombres de l’histoire, comme aime à moquer, souvent, la droitosphère, mais simplement rappeler, à toutes fins utiles, la leçon de Zeev Sternhell : quand on commence avec « Ni droite, ni gauche« , on termine avec Pétain à Vichy.
http://www.challenges.fr/politique/20150623.CHA7224/marion-marechal-le-pen-la-sombre-tentation-catho-royaliste.html
Elle est en effet bien différente de sa tante et de son grand père. Tant mieux si elle promeut la Monarchie . Si tous les gens du FN pouvaient avoir ce raisonnement logique, la France ne s en porterait que mieux. C est elle qui va nous éloigner du centre de la république et plus nous en serons loin, moins l attraction pour ce système honni fera du mal à notre pays. Il faut absolument que ce glissement vers la Monarchie se fasse. D ailleurs les journaleux et derrière eux les loges commencent à paniquer. La rép n est pas inéluctable , ils l ont bien compris.. La France renaît de ses cendres sur le dos de la Rance et de son idéologie .
Le Royalisme en France, c’est avant tout une attitude culturelle Catholique, celle de la Tradition. En politique, il participe du prinmciope de’xpension-évangélisation, dont Léon XIII reprendra l’idèe : tout le contraire de l’actuelle euro-mondialisme islamisant ! C’est aussi un nationalisme Français et Chrétien: mourir pour la Patrie, c’est mourir pour le salut de la société Française destabilisée par la pensée révolutionnaire. C’est enfin, face à la masse, l’affirmation de la personne.
Tant que Marion-Maréchal Le Pen se positionnera dans une pensée Catholique et Royaliste, elle pourra compter sur notre soutient. Philippe de Villiers lui a mme apporté son soutient personnel . Comment soutenir Marion ? Sans attendre l’échéance de 2017, le Royaliste doit chercher à rejoindre un double objectif :
-Faire connaitre autour de lui les nombreuses activités Royaliste de sa province et en rendre compte: Université d’été, Marche pour la Vie, Veillée pour la famille, Sessions de jeunes, pèlerinages de Chartres et de Paray-le-Monial, Conférences, Fêtes du livre, Messes de Louis XVI et de marie-Antoinette, etc..
-Traiter de l’actualité et livrer les informations à la lumière de sa foi Catholique et dans la fidélité à sa tradition nationale.
Peut être que Marion pourrait honorer nos manifestations de sa présence si on le lui demende respectueusement…
En attendant, MARION, TIENT BON !
Si on rapproche l’analyse de Bruno-Roger Petit de celle du grand rabbin et du CRIF Paca, ( voir ici
» Branle-bas de combat : la semaine de la haine a démarré » in » Vers une terrifiante rupture du front républicain judéo-catho-cefo-bobo-maçonnique ? Vite un appel de la CEF pour sauver le pacte républicain et son » vivre ensemble » ! » ( source http://cril17.fr/ ) à la lumière des résultats des élections régionales ne serait-on pas autorisé à penser que, deux siècles après la Révolution, la République dite française est actuellement sous la gouvernance d’un paradigme opérationnel mis au point par le CRIF en partenariat avec Zeev Sternhell, depuis Tel-Aviv ou Jérusalem ?
Mais peut-être s’agit-il là d’un mode politique inédit, que le Général de Gaulle n’aurait jamais pu imaginer, mais qui serait peut-être une manière pour la Divine Providence de préparer l’avènement du Grand Monarque, qui selon les prophéties qu’on peut lire ici ou là devrait réunir la Terre Sainte au Royaume de France, les voies de la Divine Providence étant, comme chacun le sait, impénétrables ? …
En attendant, en ce qui concerne notre présent et notre immédiat avenir, on peut lire utilement le compte rendu de cet entretien d’un jeune Général à la retraite avec Riposte Laîque et les commentaires qu’il a pu déjà suscités sur ce site ou autour …
» Il faut des mesures radicales de désislamisation de notre pays
http://ripostelaique.com/il-faut-des-mesures-radicales-de-desislamisation-de-notre-pays.html »
Aux éminents animateurs de la Charte de Fontevrault, et à tous les lecteurs de ce site, amis, ennemis ou touristes de passage suite à une erreur de navigation, nous proposons à leur choix » Salut et fraternité » ou, – comme dirait Bruno Roger-Petit – Joyeux et saint Noël dans la lumière sombre de la crèche de Bethléem …