Rectificatif .
Ma souris aura fourché . En pratique le Premier Ministre a demandé au Cardinal Barbarin de prendre toute la mesure des faits de pédophilie que la justice a classé sans suite, déclaré prescrits ou pour lesquels une procédure judiciaire est encore en cours, ce qui en interdit le commentaire… toutes procédures dont le Premier Ministre ne parait pas avoir « conscience ».
L’avocat du cardinal Barbarin appelle Manuel Valls à modérer ses propos
15 MARS 2016 /
Manuel Valls a déclaré ce matin au Cardinal Barbarin de « prendre ses responsabilités » dans l’affaire de pédophilie qui secoue l’Eglise en France. Autrement dit, de démissionner. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui a réprimé durement les Manifs Pour Tous, prend ici visiblement sa revanche avec l’archevêque de Lyon, qui avait soutenu le mouvement de défense de la famille.
L’avocat du Cardinal Barbarin, Me André Soulier, s’est déclaré scandalisé des propos du premier ministre :
« N’a-t-il pas autre chose à faire qu’à se prononcer sur un dossier qu’il ne connaît pas, puisque les magistrats ne communiquent pas les éléments de procédure? Je suis stupéfait, et je conseillerais au Premier ministre de modérer ses propos ». « Je me demande ce que vient faire le chef du gouvernement dans cette mêlée ».
L’avocat s’est indigné de la nouvelle affaire qui est venue s’ajouter lundi à celle déjà mise en lumière par l’association la parole libérée qui rassemble des victimes de prêtres pédophiles. Un cadre du ministère de l’Intérieur a révélé dans les colonnes du Figaro qu’à l’âge de 16 ans, il avait été victime des attouchements sexuels d’un prêtre lyonnais, le père Jérôme Billioud, dont le comportement était connu du cardinal Barbarin. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une affaire de pédophilie, mais d’homosexualité…
« Dans cette affaire, rien ne me paraît normal. Je n’ai pas accès à la procédure, tandis que des gens (des victimes, ndlr) se répandent dans la presse en disant qu’ ils ont porté plainte. Et maintenant, voilà qu’un haut cadre du ministère de l’Intérieur dit qu’il a lui aussi déposé plainte, classée sans suite, et qu’il en veut beaucoup au cardinal Barbarin de ne pas s’être occupé de lui! Je pense que ce haut fonctionnaire devrait être rappelé à un certain nombre d’obligations ».
http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/breves/lavocat-cardinal-barbarin-appelle-manuel-valls-a-moderer-propos
Mgr Barbarin
Ceux qui, premier ministre en tête, accablent Mgr Barbarin, ont tendance à oublier que celui-ci ne pouvait avoir aucune connaissance personnelle des faits reprochés à certains prêtres, puisque, à cette époque, il n’avait pas le moindre lien avec le diocèse de Lyon.
Dans l’affaire du P. Preynat, en présence d’une simple rumeur, sans preuves, sans plainte, sans témoins, concernant des faits fort anciens et sans doute prescrits, en l’absence de toute récidive et le coupable n’avouant que des faits sans gravité (voir sa lettre aux parents de sa victime, publiée dans La Tribune de Lyon du 28 octobre 2015), il n’a pas cru devoir prendre une position différente de celle de Mgr Ducourtray qui, à la demande des parents de la victime, n’a pas signalé ce prêtre à la justice civile mais l’a prié de « déguerpir » incontinent.
Les conditions dans lesquelles ce prêtre a ensuite été admis à exercer son ministère dans une paroisse d’un autre diocèse sont-elles connues ? En tout état de cause elles ne sauraient être de la responsabilité de Mgr Barbarin, alors tout jeune homme sans la moindre fonction ecclésiastique. Il est étrange que des plaintes aient été déposées contre diverses personnalités qui, à l’exception d’une seule, n’exerçaient aucune responsabilité à cette époque, mais aucune contre celui ou ceux qui ont pris cette décision, si, bien entendu, ils sont encore de ce monde !
Mgr Barbarin a d’ailleurs suspendu de toutes fonctions le P. Preynat le 18 mai 2015. Or, celui-ci n’a quitté ses fonctions que fin août. On peut, du texte de la lettre dont j’ai déjà parlé, déduire qu’il a certainement usé de tous les moyens pour obtenir que ce départ se fasse dans la discrétion et donc ait été annoncé avec suffisamment d’avance. Qui a accepté qu’il en soit ainsi ? Mgr Barbarin peut-il se voir reprocher de n’avoir pas vérifié l’exécution de la mesure qu’il avait prise ?
En revanche, quand en 2014 Mgr Barbarin a appris qu’un prêtre du diocèse était accusé de corruption de mineur pour avoir favorisé la fugue d’un adolescent rencontré sur Internet sur un site homosexuel, il l’a immédiatement suspendu (Le Parisien du 20 mai 2014).
Le 9 mars 2015, le diocèse publiait des instructions aux prêtres (Lutter contre la pédophilie 2015) pour éviter tout risque d’actes pédophiles ou d’accusations infondées. Et, dès le mois d’octobre 2015, bien avant la mise en examen du P. Preynat, il publiait un communiqué précisant que le P. Preynat était suspendu.
Dans l’autre cas cité, le prêtre accusé niait et nie toujours les faits (c’est pourquoi je ne le nomme pas), il n’y avait pas non plus de preuves ; les faits étaient prescrits et d’ailleurs ne concernaient apparemment pas des enfants. Certes, la victime affirme que Mgr Barbarin lui a déclaré qu’il était au courant des faits reprochés à ce prêtre et le savait coupable. Mais cette affirmation est-elle-une preuve ?[2]
Un évêque doit-il, à la moindre accusation non étayée, suspendre le prêtre incriminé, lui causant ainsi un tort irréparable ? Ce serait vraiment encourager à la calomnie.
Les actes de pédophilie sont ignobles, et pires encore quand le coupable est une personne ayant autorité sur les enfants victimes, comme certains enseignants dont la perversité, en ce moment, semble attestée. Pire encore, à mes yeux de catholique, quand le coupable est un prêtre. Est-ce une raison pour s’acharner contre l’Église catholique (et contre Mgr Barbarin) pour n’avoir pas dénoncé des faits remontant à de nombreuses années sans les preuves permettant de le faire ?
Anne-Lys.