Le débat-fleuve autour de la réforme du Code du travail et les manifestations de rue des uns et des autres ont fait oublier d’autres dispositions de ce projet de loi qui sont,pourtant, grosses de futurs conflits. Ainsi, son article 6 stipule que «la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fonda- mentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché.» C’est tout et c’est… trop ! Car il est évident que cette liberté qui « ne peut connaître de restrictions » profitera aux musulmans qui sont en perpétuelle de- mande de pouvoir non seulement afficher mais encore pratiquer leur religion, notamment s’adonner à des prières sur leur lieu de travail.
Certes, cette manifestation peut être restreinte, mais la liberté est première et les limites, secondes. Ces restrictions sont floues, équivoques, ce qui ouvrira la voie à d’interminables contentieux. Ainsi, fait partie de l’expression des convictions religieuses d’un musulman le fait de vouloir convertir les«mécréants»à l’islam. Est-ce que cela met en cause d’ « autres libertés », celles de ses collègues ? Et que faut-il entendre par « nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise » ? Est-ce qu’être voilé lui nuit ? Etc. Les musulmans tireront le maximum de la loi de Mme El Khomri, née au Maroc, ayant la double nationalité et dont le père est musulman. Mais, bien sûr, ceci n’a pas de rapport avec cela…
G.B
N°2463 Maisons-Alfort, semaine du 21 au 27 mars 2016