Par Agnès Leclair . Mis à jour le 02/12/2016 à 07:19 Publié le 01/12/2016 à 20:29
Quarante-deux ans après la loi Veil, les parlementaires n’ont pas rejoué la partition du «pour» ou «contre» l’avortement. La quasi-totalité des élus présents ont défendu ce droit et nombre d’entre eux ont rendu un hommage appuyé à Simone Veil. Le débat a donc été celui de la liberté d’expression contre celui de la protection des droits des femmes. «Il y a trente ans, des commandos s’attachaient aux tables d’opération pour empêcher les femmes d’y accéder, aujourd’hui, c’est sur la Toile que leurs héritiers continuent de mener la bataille», a lancé la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, en première ligne pour défendre le texte. Dans son sillage, plusieurs élus PS ont convoqué Simone de Beauvoir: «N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.»
La proposition de loi a fait l’objet de 76 amendements, essentiellement de députés LR mais aussi FN, vent debout contre la création d’un «délit d’opinion». Un projet taxé de «liberticide et contraire à la France des Lumières» par Christian Kert (LR), dont la motion de rejet préalable a été repoussée. Et de s’appuyer sur un texte de Charlie Hebdo s’élevant contre cette proposition de loi au nom de la liberté d’expression. Ce dernier a également accusé la gauche d’utiliser le sujet «tellement intime» de l’IVG et porteur souvent de grandes souffrances pour beaucoup de femmes» comme «d’un marqueur idéologique». «Chacun est et reste libre d’affirmer son hostilité à l’avortement (…) À condition de le faire en toute honnêteté, car la liberté d’expression ne peut se confondre avec la manipulation des esprits», a défendu Laurence Rossignol. La ministre a précisé que le texte visait avant tout les numéros vert qui mettent les femmes en ligne avec des «militants» qui leur déconseillent de pratiquer l’avortement, fausses données à l’appui.
L’absence remarquée de François Fillon
Alors que le sujet de l’avortement avait donné lieu à de vifs échanges entre Alain Juppé et François Fillon lors du débat de l’entre-deux-tours à la primaire de la droite et du centre, l’absence du député de Paris dans l’Hémicycle, en déplacement, a été remarquée. C’est une de ses proches, Isabelle Le Callennec, désormais vice-présidente du parti LR, qui a interpellé la gauche. «Contrairement aux allégations, nul ici ne remet en cause» le droit à l’avortement, a-t-elle martelé, invitant le gouvernement à «se pencher davantage sur la promotion de la contraception» plutôt que «d’entretenir une polémique stérile». En fin de journée, les députés ont adopté en première lecture la proposition de loi avec le soutien de l’ensemble de la gauche et d’une majorité de centristes. Elle sera examinée par le Sénat le 7 décembre, en procédure accélérée, en vue d’un vote définitif du Parlement d’ici à la fin février.
- http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/12/01/01016-20161201ARTFIG00360-le-delit-d-entrave-numerique-a-l-ivg-vote-par-les-deputes.php
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