Qui parle de protectionnisme ? C’est Mister Trump et Madame Marine le Pen. Mais de quoi parlent-il ? Le rouge de la honte devrait leur monter au front comme celui de la colère aux joues des fervents du libre échange. Tous ont-ils raisons ou tort.
Probablement ni les uns ni les autres ou tout au moins pas dans l’absolu. Là comme ailleurs tout est question de mesure.
Quelle est la situation qui motive les positions des uns et des autres. Le monde est partagé en deux, les pays anciennement industrialisés dont les démographies sont anémiques et ceux qui symétriquement ont conservé des structures ancestrales et qui parfois malgré des mesures drastiques ont une démographie qui leur fournit une main d’oeuvre abondante et quasi gratuite. Il en résulte une transfert d’activité qui créé du chômage d’un côté sans éradiquer réellement la misère de l’autre. Par un effet d’échelle, la cohabitation pauvres/riches existe dans les pays dit développés où se côtoient des chômeurs et des actifs parfois protégés.
Ces situations sont intolérables sous quelques angles où elles peuvent être examinée et les risques de conflits qu’elles engendrent sont grands.
Lorsque nous sommes malades, nous devons nous soigner et prendre des médicaments. Mais les thérapies imposent précautions et discernement. Des doses efficaces sont prescrites et elles ne doivent être ni méprisées ni outrepassées.
Pour la maladie qui ronge les économies notamment européennes, c’est un peu la même chose et la médecine que proposent Trump ou Marine le Pen apparaît à beaucoup comme un remède de cheval qui risque de tuer le malade et qui de plus semble inapplicable. Ils proposent des thérapies différentes dont la plus évidente est l’allègement des charges qui pèsent non seulement sur les entreprises mais sur l’ensemble des activités de production. Mais hélas, l’énorme différentiel des coûts de main d’oeuvre locaux ou exotiques n’est pas compensé par cette baisse des charges fut-elle drastique. A long terme, il est peut-être possible que les économies émergentes et locales s’équilibrent mais cette perspective n’est pas aujourd’hui discernable. Chômage et appauvrissement sont aujourd’hui les seules variables d’adaptation qui conduiraient à un éventuel équilibre. Cette situation est évidement inacceptable.
Alors que faire ?
Jouer sur les deux tableaux : amener le taux des prélèvements obligatoires sous 40 % par des réformes administratives et sociales énergiques, et ensuite équilibrer les échanges par un protectionnisme intelligent et modéré Modéré pour garder ne juste rémunération aux producteurs exotiques. Intelligent pour conserver dans les entreprises locales une volonté de progrès.
Une bonne justification pourrait être trouvée en affectant les ressources douanières dégagées à des programmes économiques et humanitaires comme celui que propose M.Borloo pour l’électricité et d’autres qui concerneraient l’eau, la santé et l’éducation. Il en résulterait probablement un ralentissement de l’immigration sanitaire et sûrement un allègement du poste budgétaire tiers-mondiste.
Paul T.