Général Soubelet : «Si le gouvernement veut l’effort des Français, qu’il commence par donner l’exemple !»
FIGAROVOX/TRIBUNE – Pour le Général Soubelet, il devient insupportable d’entendre le gouvernement demander des efforts aux Français alors même que ce dernier n’est en rien exemplaire. Et si c’était aux Français d’exiger des efforts de nos dirigeants ?
Général de corps d’armée, ex-numéro trois de la gendarmerie nationale, Bertrand Soubelet est l’auteur de Tout ce qu’il ne faut pas dire (Plon, 2016), ouvrage sans concessions sur la situation de la France, et Sans autorité, quelle liberté? (éd. de l’Observatoire, 2017).
Une fois de plus, au cours de cette rentrée, le gouvernement demande des efforts aux Français.
Le premier des ministres, Edouard Philippe, n’a pas failli à cette règle qui consiste à inciter les Français à faire des sacrifices au nom de la solidarité pour le redressement de la France.
Mais ce message n’est plus audible et il en devient quasiment insupportable pour celles et ceux qui se lèvent tôt le matin pour permettre à leur famille de vivre à peine dignement, ou pour ceux qui l’ont fait toute leur vie et à qui on explique finalement qu’ils n’ont pas cotisé pour eux-mêmes mais pour leurs aînés…
Nous ne pourrons pas reconstruire une France sereine, équilibrée, confiante avec de tels discours ou de telles postures.
Car enfin, depuis dix-huit mois, qui n’a pas fait d’efforts? Et avec quels résultats?
La liste est longue: les armées avec une amputation de 850 millions d’euros, les bénéficiaires des APL, les collectivités territoriales avec la diminution des dotations financières à l’été 2017, les associations avec la disparition justifiée mais trop brutale des emplois aidés, les retraités avec l’augmentation de la CSG… Ce sont aussi des mesures qui sont passées inaperçues comme les gels de crédits de plus de 400 millions d’euros pour les forces de sécurité et les augmentations d’effectifs, fin 2017 et en 2018, qui ne seront pas conformes aux annonces.
Les Français ne s’y trompent pas et la confiance n’est plus là.
Et je ne parle pas des sondages de popularité du président de la République, car là n’est pas l’essentiel.
Il s’agit surtout de l’envie des Français de se projeter dans l’avenir. Or au premier trimestre de cette année la consommation des ménages a baissé de moitié en comparaison du dernier trimestre 2017.
C’est un signe qui ne trompe pas malgré les dénégations des technocrates qui peuvent expliquer tout et son contraire.
Et l’avenir sera compliqué si nous n’avons pas le courage de prendre les problèmes de fond à bras-le-corps. Il ne s’agit pas des modalités de perception de l’impôt qui agitent la sphère médiatique, mais véritablement de questions essentielles qui engagent l’avenir de la France.
Aujourd’hui ce sont les Français qui demandent des efforts au gouvernement avec insistance et solennité.
Le premier d’entre eux est de leur donner la possibilité de vivre paisiblement partout en France, de pouvoir se déplacer n’importe où sans appréhension, de ne pas se sentir étranger dans son propre pays. Certains ont la désagréable impression de ne pas compter et d’être oubliés tant ce qu’ils vivent, ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent est éloigné de leurs aspirations.
Beaucoup pensent, parfois sans oser l’exprimer, que notre pays est mis à mal depuis des années par le délitement progressif et rampant de ce qui fait la force et l’originalité de notre modèle: la capacité de vivre unis autour des mêmes principes, dans une société pour laquelle l’origine, la couleur de peau, la religion n’ont aucune importance lorsque les valeurs de «Liberté Égalité, Fraternité» et le respect absolu des lois de la République sont une ligne intangible.
La défense de la laïcité et la lutte contre l’islamisme sous toutes ses formes, y compris vestimentaires, demandent de très gros efforts.
Un autre effort demandé par les Français est celui de la sécurité car le manque de vision des gouvernements successifs a provoqué une situation inacceptable. Des échanges de rafales de kalachnikov dans des quartiers de Marseille, des agressions à l’arme blanche dont on dit désormais qu’elles sont l’œuvre de déséquilibrés… Alors qu’elles coûtent la vie à des Français et parmi eux des pompiers, des gendarmes, des policiers…
Combien de temps allons nous attendre, combien de morts notre pays devra-t-il encore compter avant que le gouvernement fasse des efforts?
Et les forces de sécurité sont lassées de remplir leur mission avec des moyens comptés et sans un réel soutien, ce sont elles qui assument pour l’instant une grande part des efforts.
Allons dans les zones difficiles. Les solutions sont sur la table. Faites des efforts. Osez!
Et ceux qui payent des impôts, malheureusement pas assez nombreux, demandent de réels sacrifices au gouvernement pour sécuriser l’avenir financier de la France.
La dette de notre pays représente globalement la totalité de notre PIB, soit plus de 2 000 milliards d’euros. Quelles marges de manœuvre avons-nous, surtout si les taux d’intérêt augmentent? Un point d’augmentation alourdira notre dette de plus de 40 milliards d’euros. Un effort de l’État s’impose, pour maîtriser la dépense publique qui est anormalement importante (57 % du PIB). Il ne s’agit pas de la réduire de manière arithmétique, mais de procéder à une profonde réforme de l’État, qui passe par une redéfinition de ses missions.
Comment expliquer par exemple que sur un thème important, celui de l’autisme, la prise en charge s’effectue en Belgique et que le seul transport coûte plus de 250 millions d’euros chaque année? C’est incompréhensible alors que les besoins sont immenses.
Et ces efforts qu’attendent les Français ne se limitent pas aux décisions politiques. Ils vont au-delà. Ils vont jusqu’à exiger ce qui a été promis, à savoir l’exemplarité dans la vie publique.
Cette exemplarité n’est pas une option. Les doutes qui planent sur certains ministres, la dérive inacceptable d’un collaborateur du cabinet du président, la probable élection du prochain président de l’Assemblée nationale dont le comportement personnel est contesté y compris dans les rangs de son propre groupe parlementaire, tout cela n’est pas acceptable par la majorité des Français qui ont conservé leur lucidité.
Les Français feront des efforts supplémentaires lorsque le gouvernement commencera à donner l’exemple.
C’est cela qu’on attend de l’État!
Tous ces efforts, Monsieur le Président, mesdames et Messieurs les ministres, parlementaires et hauts fonctionnaires, vous les devez à tous les Français.
Nous n’avons pas les mêmes valeurs! La liberté, l’égalité et la fraternité ne sont pas des »valeurs »
Je préfère la Foi, l’Espérance et la Charité.
Pu… rée ! tout à fait d’accord avec Xavier !!!
Il y en a d’autre à qui on en demende beaucoups, ce sont les militaires Français Un de mes cousins, gendarme à la retraite, et une ami, haut gradé au sein des Compagnie Républicaines (demain Royales) de Sécurité, m’ont fait savoir que pour le Général Lecointre : L’armée Française est « éreintée, sous-équipée, sous-dotée, sous-entraînée » : à la veille de l’Université d’été de la défense, le chef d’état-major des armées auarit rencontré des journalistes.
L’armée Française est « éreintée, sous-équipée, sous-dotée, sous-entraînée ». Fichtre ! Ce n’est pas un député d’opposition qui s’exprimait ainsi le 17 juillet 2018 à l’Assemblée Nationale, mais le Chef d’Etat-Major des Armées (Cema), François Lecointre, lors de son audition devant la commission de la défense, donnant plus que raison au Généraòl Bernard de Villers. Certes, le général Lecointre assure que ce ne sera plus le cas en 2025, à l’issue de la remontée en puissance engagée dès 2015 et amplifiée par la nouvelle loi de programmation militaire. Mais dans sept ans, la France aura toujours « une armée de temps de paix », regrette le Cema qui s’interroge pour « savoir si nos armées seront alors capables d’être engagées sur plusieurs théâtres, dans des conflits peut-être plus violents et en tout cas très différents de ceux d’aujourd’hui ».
Le pire, c’est que nos militaires, qui n’ont jamais démérité, ni quand ils prennaient Jérusalm au cri de « DIEU LE VEUT ! », repoussaient les impérieux à Bouvine derrière leur Roi au cri de « MONTJOIE SAINT-DENIS ! MIKAEL ! MIKAEL ! », qu’ils repoussaient avec Charles VII les anglais au cri de « N.D. L’ESPRENCE ! » (cri de guerre des Ducs de Bourbons, animateurs du parti Armagnac), qu’ils protégeaient le Roi au cri de « UN POUR TOUS ET TOUS POUR UN » où qu’ils prenaient ll’Algérie en 1830 au cri de « A MOI LA LEGION ! », ou intrevoienent aujour d’hui un peu partout au cri de « HONNEUR ET FOIDELITE ! »… même avec des trous dans les rangers et la tenue de combat déchirée sous les bras, pourraient encore donner de résultats. C’est de celà qu’il ne pas profiter…
Qui veut aller loin ménage sa monture.
Comme il l’avait exprimé lors de son premier grand discours à l’Université d’été de la défense, l’an passé, le général Lecointre reste très critique sur la politique de défense des vingt dernières années. Il souhaite retrouver des « marges de manœuvre » en « modulant » les engagements – c’est-à-dire en les réduisant dans la mesure du possible. Devant les journalistes de défense, le général Lecointre précise sa pensée :
-Je saisirai chaque occasion de réduire l’empreinte en opérations dès lors qu’elle ne se justifie pas !