La Montagne (a) (b) (Paroles de Chouandecoeur – Jan 2015)
(a) Au sens de la Convention Nationale
(b) Au sens du Livre de Daniel (2, 31-45)
A la gauche de l’Assemblée
Ils paraissaient auréolés
Dans les ciels de la Convention ;
Ils occupaient les hauts gradins
Vraiment c’étaient de fiers gredins
D’esprit et de constitution.
Leurs noms,
Quand ils montaient à la tribune,
Étaient proclamés à la une
Ou gravés profonds dans la pierre ;
On écoutait Marat, Danton,
Camille Desmoulins ou Couthon
Et Maximilien Robespierre.
Pourtant que la Montagne est belle ;
Comment peut-on s’imaginer,
En voyant cette aube nouvelle,
Que le pays vient d’expirer.
Ivres du vin de leur conquête,
Et vociférant à tue-tête,
Ils déclaraient par leur faconde
Que malgré l’état, les années,
L’homme de rien, l’âme bien née
Rendraient la charrette féconde ;
Le peuple, on doit ainsi lui faire comprendre
Que le pouvoir n’est plus à prendre,
Par des châtiments exemplaires :
Et, par la « veuve » et le bourreau
Guillotiner le hobereau,
Et bouffer du curé en chaire.
Pourtant que la Montagne est belle ;
Comment peut-on s’imaginer,
En voyant cette aube nouvelle,
Que le pays vient d’expirer.
Ils ont dicté leur propre Droit
Puis ont exécuté le Roi
Lui refusant l’Appel au peuple ;
Alors devant l’indignation
La révolte et la rébellion,
Ont décrété au nom du peuple :
Trois lois, et aussi quelques nouveautés
Pour plus grande efficacité,
Votées l’année du régicide ;
Et auxquelles on a procédé
Pour exterminer la Vendée
Instaurant le populicide.
Pourtant que la Montagne est belle ;
Comment peut-on s’imaginer,
En voyant cette aube nouvelle,
Que le pays vient d’expirer.
Leurs idées folles ont pénétré
Dans les esprits et les contrées
Par subversion et grandes guerres ;
Les cris de la Révolution
Ont perverti toute nation
Jusques aux confins de la Terre ;
Deux cent et trente et un ans écoulés
Coupant net la laine filée
Du temps accordé par la Parque,
Les républiques vont finir
Vaincues, dans le proche avenir,
Par l’arrivée du Grand Monarque.
Pourtant que la Montagne est belle ;
Comment peut-on s’imaginer,
Dans cette espérance nouvelle,
Le pays mort et enterré.
Dans le Colosse de Daniel
Cours des empires sous le ciel
Notre avenir est annoncé ;
Ses pieds faits d’argile et de fer
Le feront s’effondrer à terre,
par un petit caillou lancé ;
Lequel, quand il eut volé et frappé,
Des pieds du Colosse brisé
Devint une immense Montagne,
Image du nouveau Royaume
Commencé par le Labarum,
Comme le prophète en témoigne.
Vraiment, cette Montagne est belle !
Comment peut-on s’imaginer,
Que dans cette pierre aussi frêle,
La France va ressusciter… !
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Commentaire posté par Iréne Pincemaille.
Ouais !!! merci pour ce pastiche ! J’en ai pas mal moi aussi dans mes cartons, mais celui-ci, avec Jean Ferrat !!! BRAVO !!!
Cette Montagne-là ressemble de plus en plus à un volcan sur le point d’exploser et si le Roi n’arrive pas rapidement, c’est la France entière qui subira le sort de Pompeï ! écrasée non pas sous les cendres, mais sous les tonneaux de fumier qui ne cessent de se déverser sur elle par toutes les portes de l’enfer coalisées !!!
Amitiés à tous.
Commentaire posté par Bonjour à la suite du message d’Iréne Pincemaille; message qui figure juste en dessous :
Très juste …
Commentaire posté par Marie-Agnés
Très original d’avoir mêlé Jean Ferrat et une versification intéressante et réaliste. Oui vivement la fin
Merci