La réintroduction des armoiries par Napoléon : entre absolutisme et mise en image d’une élite nouvelle

L’héraldique napoléonienne est souvent mal considérée par les historiens qui en condamnent la lourdeur et la rigidité. Pourtant, ce n’est pas à l’aune des critères esthétiques médiévaux – ou des nôtres – que cette emblématique particulière doit être appréhendée, mais bien à la lumière du contexte et des valeurs qui l’ont vu naître. La Révolution française avait fait de la destruction systématique des armoiries un élément fort de sa politique visuelle. Perçues comme symboles de tyrannie, d’arbitraire et de privilèges nobiliaires archaïques et injustes, les armoiries furent la cible tout à la fois de textes législatifs prohibant leur usage et de caricatures célébrant leur abolition. Cette politique s’inscrivait dans un courant d’hostilité préparé par les Lumières, qui voyaient dans l’héraldique l’expression de vanités ridicules au service d’une noblesse dont le rôle était de plus en plus contesté.

C’est dans ce contexte a priori hostile qu’en 1808, Napoléon 1er rétablit l’héraldique, en même temps qu’il réintroduisait un système de distinctions qui, sans l’exposer explicitement, avait toutes les apparences d’une noblesse. Aux chevaliers de la Légion d’honneur instaurés dès 1802 s’ajoutaient désormais des barons et des comtes, distingués par des armoiries spécifiques. Or cette réintroduction simultanée des titres et des armoiries constituait un défi face aux tenants de l’idéal égalitaire porté par la Révolution. Pourquoi Napoléon prit-il un tel risque politique ? Cet article se propose de montrer comment le système héraldique impérial, loin de se cantonner à un rôle anecdotique, constitue un élément à part entière de l’exercice du pouvoir napoléonien, dans une délicate synthèse entre les codes de l’Ancien régime et les valeurs révolutionnaires.

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0 thoughts on “La réintroduction des armoiries par Napoléon : entre absolutisme et mise en image d’une élite nouvelle

  1. Hervé J. VOLTO

    L’Héraldique est l’une des matières les plus belles étudiées en histoire de l’art !

    Si tout le monde semble savoir que 2021 est le 200° anniversaire de la mort de Napoléon I°. peuu se repelle que c’est au ssi le 700° anniversaire de celui de Dante Alighieri.

    Et si tout le monde a entendu parler de la Divine Comédie, il est une oeuvre moins publicisée mais d’une importance certaine : DE MONARCHIA !

    C’est peut-être le décès d’Henri VII de Luxembourg, souverain du Saint-Empire Romain Germanique, en 1313, qui donne à Dante l’idée de ce traité politique. En effet, avec ce monarque disparaissent tous les espoirs de Dante de voir un jour l’autorité impériale restaurée sur la péninsule italienne. Comme Jean de Paris, Dante prône le droit Divin des Rois. En fidèle interprète de l’aristotélisme de Saint Thomas d’Aquin, il veut en effet sauvegarder l’essentiel du pouvoir de l’Église, mais admet la nécessité de la Monarchie ou de l’Empire, et affirme que l’autorité impériale est dans la dépendance immédiate de Dieu. Pour cela, il écarte les arguments de l’Écriture et ceux de la tradition, pour faire appel à la raison.

    Il distingue deux fins de l’homme —un bonheur raisonnable dans le cadre politique de la cité pour la vie temporelle, et la béatitude de la contemplation de Dieu, pour la vie éternelle— auxquelles correspondent deux moyens, la philosophie et ses vertus morales et intellectuelles, et la théologie avec ses vertus théologales. Pour régir cet univers au temporel et au spirituel, deux maîtres et leur pouvoir suprême sont nécessaires, un Pontife unique, et un MONARQUE unique, en l’occurrence l’empereur germanique CHEF du peuple romain, l’Empire Romain étant vu comme le seul Empire plaisant à Dieu car pouvant porter la Chrétienté : CE SONT LES SOLEILS. Cette thèse de Dante, pourtant inspiré des Ecritures Saintes (Zacharie 4:12-14Zachaire 6:12-13), était incompatible avec l’existence de Royaumes indépendants ET SURTOUT DES ETATS DE L’EGLISE, et eut peu d’écho dans les siècles suivants, LE PAPE AYANT FAIT EXILER DANTE.

    Le De Monarchia est un traité assez court. Il est articulé en trois livres :

    Livre premier : 14 chapitres.

    Dante ouvre l’essai sur le constat que « parmi les vérités cachées et utiles, la connaissance de la Monarchie temporelle est non seulement des plus utiles, mais aussi des plus secrètes, et que personne ne s’y est engagé… » Il poursuit en faisant l’éloge de la Monarchie universelle comme système politique idéal pour garantir l’unité, la justice et la paix et, par conséquent, le bonheur des hommes. « Il s’ensuit que la Monarchie est nécessaire au bien-être du monde. »

    Livre deuxième : 11 chapitres.

    L’auteur tente de montrer que c’est le peuple Romain qui doit posséder l’autorité suprême, car il est héritier de l’Empire Romain selon le droit, c’est-à-dire selon la volonté de Dieu, et non seulement selon la force. Saint Charlemagne demeure le modèle du Monarque Chrétien, nécessaire au Saint Empire Romain.

    Livre troisième : 15 chapitres.

    La dernière partie traite des rapports entre l’empereur et le pape, tous les deux tirent leur autorité de Dieu, mais chacun doit l’exercer dans son propre champ de souveraineté : le domaine spirituel pour le pape et le domaine temporel pour l’empereur en vue d’arriver à une symbiose. Dante déplore la faiblesse de ferveur des pouvoirs Chrétiens, ni les èvènemnts de Canossa, ni ceux d’Agnani ne trouvant d’agrément aux yeux de Dieu.

    En 1329 le De Monarchia accusé d’hérésie par Bertrand du Pouget est brûlé sur le bûcher. En 1559, il est mis dans le premier ‘Index des livres interdits’ et y reste jusqu’en 1881.

    Plus récemment, en 1921, le pape Benoît XV a fait allusion à la colère de Dante envers les papes dans son encyclique In Praeclara Summorum sur le poète :

    -Il est vrai, Dante a des invectives extrêmement sévères et offensantes contre des Papes de son temps ; mais il visait ceux dont il ne partageait point les vues politiques et qui étaient, pensait-il, de connivence avec le parti qui l’avait exilé de son foyer et de sa patrie.

    Dante est réhabilité et, au jugement d’Étienne Gilson, peu d’œuvres peuvent se comparer au traité de Dante au Moyen Âge ET PHLIPPE LE BEL, CONTEMPORAIN DE DANTE, REPRENDRA LA MONARCHIE DE DANTE A SON COMPTE, OUVRANT LA VOIE A L’ABSOLUTISME ROYAL DES DERNIERS VALOIS ET DES PREMIERS BOURBONS.

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  2. Jean DEWEER

    Le mimétisme est dans la nature et l’ONU n’a certainement pas la valeur de l’Empire puisqu’elle ne s’inquiète pas des vertus théologales? Ce sont deux univers encore en concurrence et ceux qui ne voient pas la différence feraient bien de s’inquiéter du piège dans lequel ils tombent..

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  3. Jean DEWEER

    Au moment où l’ONU échouera dans la paix qu’elle promet, l’Italie et la France s’allieront pour rétablir le véritable Empire.

    Centurie V-6
    Au Roy l’Augur sur le chef la main mettre,
    Viendra prier pour la paix Italique:
    De la main gauche viendra changer le sceptre,
    De Roy viendra Empereur pacifique.

    Centurie IV-77
    Selin monarque l’Italie pacifique,
    Regnes vnis par Roy Chrestien du monde:
    Mourant voudra coucher en terre blesique,
    Apres pyrates auoir chassé de l’onde.

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  4. Hervé J. VOLTO

    Le lien entre la France et l’Italie est la Maison de Bourbon : le Compte de Chambord avait son père Bourbon de France, sa mère Bourbon de Naples, et sa soeur épousa un Bourbon de Parme, lui donnant un fils, Robert, qui est l’ancêtre de tout les Bourbons-Parme et de tous les Grands-Ducs de Luxembourg.

    Si Juan Carlos est Bourbon d’Espagne par son père, sa mère fut une Bourbon de Naples.

    Aujourd’hui, un descendant de Louis XVII serait apparenté avec certitude aux Habsbourg par sa mère Marie-Antoinette, mais il n’est pas impossible qu’il soit également parents avec les Bourbons italiens : son Sang Médicis apparenterait le Grand Monarque Henri V de La Croix avec beaucoups de grands familles italiennes, comme les Farnese, les Médicis, les Gonzagues, les Visconti, Este, les Scagligiera, les Borghese, le faisant être accepté et acceuilli au sein de ces grandes familles.

    Nostradamus est bien au fait des choses !

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  5. Jean DEWEER

    Après avoir pris de l’âge, après 21 ans de retard à cause de l’analyse ADN en 2000, on se demande comment être encore un chef de guerre opérationnel sauf qu’il y a comparaison avec le vieux Hercule gaulois Ogmios:

    Centurie VI-42
    A Logmyon sera laissé le regne,
    Du grand Selin plus fera de faict:
    Par les Itales estendra son enseigne,
    Regi sera par prudent contrefaict.

    Fidèle à sa trajectoire, il aurait déjà rencontré anonymement des grands d’Italie à l’occasion d’un
    voyage à Göritz, Trieste, Venise…

    Son alliance avec l’Espagne apparaît nettement, toujours avec la notion de divin verbe et de poésie qui est une spécificité d’Ogmyos, dans le quatrain suivant:

    Centurie IV-5
    Croix, paix, soubz vn accomply diuin verbe,
    L’Espagne & Gaule seront vnis ensemble:
    Grand clade proche & combat tres accerbe,
    Coeur si hardy ne sera qui ne tremble.

    A cette occasion de belligérance, le Duc de Cadix, le Duc d’Anjou, se rendrait à la raison.

    Centurie IX-30
    Au port de Puola & de sainct Nicolas,
    Périr Normande au goufre Phanatique,
    Cap. de Bisance rues crier helas,
    ,Secours de Gaddes & du grand Philippique.

    Pareille Némésis ne peut avoir de sens que si l’explication historique et la généalogie le justifient..

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