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Jany LeroyCatégorie : Editoriaux 14 avril 2021 2 minutes de lecture
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Face au nom de la ville, le sang du robot purificateur de Facebook n’a fait qu’un tour : « Bitche ». Commune de Moselle. « Salope », en anglais. Shocking. Une sirène retentit dans le bureau de Mark Zuckerberg. Ouin ouin ouin… « Appel à toutes les unités de stockage informatique, une ville française insulte nos gentils petits internautes. Suppression demandée. » Et la page officielle de la ville de Bitche de disparaître illico du réseau social. Les faits se déroulaient le 17 mars. La censure salvatrice avait mis hors d’état de nuire cet espèce de bourgade sans doute constituée de soudards sexistes mal embouchés. L’appel à la haine était manifeste. Il y avait de l’électeur de Donald Trump là-dessous. Le complot devait être étouffé dans l’œuf.
Suite à l’appel de la mairie auprès des instances du site, après trois semaines d’interruption, la page fut republiée. Les représentants français du robot concèdent une erreur d’appréciation de leur créature. Un être trop sensible. En larmes au moindre mot de travers. Ah, le calibrage de la haine n’est pas simple. Elle peut surgir d’ici, mais peut-être de là. Un nom de ville, un trait d’humour, les algorithmes peinent à suivre. Dieu seul saurait, mais il laisse les cerveaux de la Silicon Valley s’enliser dans le paramétrage des sentiments. Le ridicule les tuera. L’absurdité de leur démarche les condamne à suivre le même chemin que leurs ancêtres bolcheviques. Un peu de patience, que diable !
Auprès de Radio Mélodie, monsieur le maire, Benoît Kieffer, s’inquiète de cette censure qui peut à tout moment frapper une commune au nom heurtant la sensibilité du mondialiste intransigeant. Un mouvement de révolte pourrait voir quelques élus rebaptiser leur localité en guise de riposte aux puritains de Facebook. Dans la région parisienne, la création de « Fuck-you-sur-Seine » serait un bon début. Le tout écrit avec des fleurs sur un grand rond-point. Visible de l’espace ! Le survol de la France interdit par la NASA. Mark Zuckerberg au bord de l’infarctus. Le Gaulois peut dégainer sa botte secrète en pratiquant l’injure par le nom de sa commune avec une grande cérémonie de réconciliation à la clé. « Les habitants de “Fuck-you” souhaitent la bienvenue aux petits caporaux de Facebook ». Doigt d’honneur sur le blason. Fanfare qui massacre l’hymne américain. « Les amis d’amis de mes amis sont mes amis » inscrit sur le fronton de la mairie. Intelligence artificielle et bêtise naturelle réunies en une seule entité. Respect.
Auprès de BFMTV, le réseau social confirme que son service de modération a mal interprété le nom de la commune, associé abusivement à une insulte anglophone.
https://www.bfmtv.com/tech/censure-de-la-page-de-la-ville-de-bitche-facebook-reconnait-son-erreur-de-traduction_AN-202104130191.html