En 1670, un édit royal de Louis XIV fonda les Invalides afin d’assurer aide et assistance aux soldats tombés dans le dénuement. La Révolution française aura des effets sociaux désastreux entrainant l’augmentation des indigents mais la solution apportée ne sera pas royale mais misérable. |
Lorsqu’un conflit survient, deux camps s’opposent, « malheur » au vaincu car le vainqueur imposera dans la postérité sa version des faits. Lors de notre dernière Assemblée Générale à l’hôtel Alfred Sommier, j’ai rappelé l’importance de l’existence de nos sociétés savantes pour faire vivre notre pensée intellectuelle gardienne de notre passé monarchique en la puisant en particulier dans une source incontestable : les Archives.Récemment, le Conseil de Paris a voté l’apposition d’une plaque commémorative en souvenir des femmes indigentes, qui pendant la Révolution française, furent employées comme ouvrières au couvent des Récollets transformé en filature. Mais pour aborder cette page « sensible » et sombre de notre Histoire on a édulcoré les faits, « adouci » les angles, pour ne pas toucher au mythe d’une Révolution populaire « libératrice » de la condition humaine soi-disant mise à mal par la Monarchie.Dans son mémoire, la Direction des Affaires Culturelles rappela l’historique : « En 1604, les Frères mineurs de l’étroite observance de Saint-François, les futurs Récollets, obtiennent d’Henri IV la permission de s’installer dans une maison à deux pas de l’église Saint-Laurent. Pendant la Révolution, l’installation dans l’ancien couvent des Recollets d’un atelier de Charité pour les femmes indigentes témoigne d’une nouvelle conception de la bienveillance. Ces ateliers de filatures publics sont un secours indispensable pour grand nombre de femmes parisiennes, notamment pour les anciennes ouvrières des industries du luxe très touchées par la crise. Les enfants des ouvrières peuvent être employés comme apprentis« . Tout cela est parfaitement exacte. Pourtant cette version « républicaine » doit être précisée et nuancée. En effet, si ces femmes du secteur du luxe sont devenues indigentes c’est tout simplement parce que l’aristocratie, employeur et client, a été contrainte à l’émigration ou « au voyage pour l’échafaud ». La Ville de Paris préfère donc parler de « crise » que des effets néfastes de la Révolution. Aux Archives nationales on retrouve les certificats d’indigence où l’on note que « par l’effet de la Révolution », de nombreuses travailleuses ont perdu leur état : « telles sont les gazières, les brodeuses, les agréministes https://www.cnrtl.fr/definition/agréministe, les ouvrières en dentelle, en éventails, les dévideuses de soie, les passementières, les découpeuses de gaze, les ouvrières en bas de soie, etc ». Ces femmes ne sont plus ni des « pauvres » secourues par charité chrétienne, ni des indigentes « malheureuses » à qui « la société doit la subsistance (…) en leur procurant du travail » (article 21 de la Déclaration des Droits de 1793), mais de simples ouvrières corvéables à merci. Avec une rémunération insuffisante pour survivre, elles sont contraintes à faire embaucher leurs petites filles, de moins de 10 ans, comme apprenties payées 4 sols par jour. À la somme gagnée s’ajoutent deux soupes par jour, jugées immangeables et très vite remplacées par du pain. La Ville de Paris ne dénonce pas le travail des enfant mineurs de moins de 10 ans mais, au contraire, dans sa mémoire amnésique et imprécise, le positive « Les enfants des ouvrières peuvent être employés comme apprentis ». Nicolas Chotard Président des Lys de France. |