3. Les ombres de la révolution
a) Une œuvre inachevée
• Selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, tous les hommes naissent libres et égaux en droits. Mais si les protestants obtiennent le statut de citoyen dès 1789, il n’en est pas de même des juifs qui n’obtiennent les droits civiques que deux ans plus tard.
• Le problème de l’esclavage se pose également. Brissot fonde la Société des amis des Noirs dès 1788. En 1794, les Noirs sont officiellement émancipés dans les colonies françaises. Cette décision demeure symbolique dans la mesure où elle n’est pas appliquée dans les îles sucrières. L’esclavage est d’ailleurs rétabli par Napoléon Ier en 1802.
• Enfin, les femmes sont les grandes absentes des réformes révolutionnaires. Elles prennent une part active à la Révolution : ce sont elles qui ramènent la famille royale à Paris en octobre 1789 ; mais il n’est jamais question de leur octroyer les mêmes droits politiques qu’aux hommes. La plupart des organisations révolutionnaires leur sont fermées. La trentaine de clubs qu’elles fondent à travers la France sont interdits dès octobre 1793.
b) La violence révolutionnaire
• La Révolution est entachée par les dérives de la Terreur, parmi lesquelles l’exécution sommaire (c’est-à-dire sans autre forme de procès) de nombreux royalistes, prêtres et Girondins, exécutions massives permises par la loi des suspects adoptée par la Convention en septembre 1793.
• La question religieuse est l’une des plus délicates à se poser aux révolutionnaires. La confiscation des biens du clergé leur permet de répondre à la crise financière. La Constitution civile du clergé fait des hommes d’Église des salariés de l’État, ce que refusent le pape et une partie du clergé. Ce schisme religieux marque profondément les campagnes françaises. Les affrontements sont violents, les « réfractaires » risquent la guillotine. Les régions opposées à cette Constitution civile du clergé restent pour plusieurs générations favorables aux forces politiques conservatrices.
• La guerre civile qui touche l’Ouest de la France (et notamment la Vendée) à partir de 1793 est elle aussi le théâtre de violences extraordinaires. Les représailles aux massacres de patriotes sont sans pitié.
• La Révolution prétend faire la guerre aux châteaux mais instaurer la paix dans les chaumières. Cependant, les guerres révolutionnaires deviennent très rapidement de simples guerres de conquête. Il n’est plus question de libérer les peuples voisins du joug de leur souverain, mais bien de les soumettre à la domination française.
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