Qui se souvient que le 30 juin 1962 l’Espagne du général Franco et la France du général De Gaulle furent brièvement exposées à un conflit armé ?
Qui se souvient, en effet, que ce jour-là des milliers de Français (pour la plupart d’origine espagnole) était laissés à l’abandon dans la ville d’Oran, sous les violences croisées des barbares du FLN mais aussi des sbires du fameux général Joseph Katz (https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Katz), plus soucieux de combattre l’OAS que de protéger les citoyens français (« Donnez-moi un bataillon de l’ALN et je réduirai l’OAS à Oran » !).
Le 29 juin, face à la dégradation de la situation en Algérie à quelques jours de la proclamation de l’indépendance du pays résultant des accords d’Evian, le général Franco avertit son homologue français de sa volonté déterminée d’envoyer un corps expéditionnaire à Oran pour recueillir les malheureuses victimes de cette terrible situation.
Sans réponse claire de De Gaulle, il ordonna à deux navires espagnols, le Victoria et le Virgen de Africa de quitter dès le lendemain le port d’Alicante (Andalousie) et de prendre la mer le 30 juin à dix heures du matin pour voler au secours de ce qu’il nomma lui-même la “misère humaine”. Il prévenait en même temps le général De Gaulle des risques d’un affrontement militaire en cas d’obstacle à ce geste humanitaire pour lequel Franco mobilisa ses forces navales et mit en alerte ses forces aériennes…
Face à la détermination du Caudillo, De Gaulle céda ! Et le samedi 30 juin 1962, à 13 heures, les deux navires de sauvetage entrèrent dans le port d’Oran et procédèrent avec vigueur et rapidité à l’embarquement de 2 200 Pieds-Noirs terrorisés ainsi que 85 véhicules particuliers et… un camion. Mais les forces espagnoles eurent à s’opposer aux tentatives de la police militaire du traître Katz d’interroger tous les candidats au départ afin de vérifier que ne se cachaient pas, parmi eux, des agents de l’OAS ! Une idée fixe des militaires français à quelques jours seulement des terribles massacres du 5 juillet (https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_d%27Oran).
Lorsque les deux navires arrivèrent, le lendemain, en vue des côtes espagnoles les cris de ces authentiques réfugiés (à la différence de nos migrants illégaux actuels) s’élevèrent, exprimant à la fois leur colère face à l’abandon dont ils avaient été victimes et leur joie de trouver un pays d’accueil : “VIVA ESPAÑA ! VIVA FRANCO !”
La plupart d’entre eux s’est définitivement installée et a fait souche outre-Pyrénées après avoir échappé à une mort programmée par les autorités françaises d’alors. Nul ne devrait l’oublier.
Jean-Yves Pons
Merci au « Régent » Jean Yves-Pons d’avoir, grâce à ses recherches documentaires, bien voulu faire profiter la Charte de Fontevrault de son talent.