L’héraldique, la sigillographie et l’emblématique au regard de l’histoire de l’art : nouvelles perspectives de recherches

DÉBAT PERSPECTIVE 2014 – 2 293

    L’héraldique, la sigillographie et l’emblématique au regard de l’histoire de l’art : nouvelles perspectives de recherches

Points de vue de Laurent Hablot, Robert A. Maxwell, Maria do Rosário Morujão, Markus Späth et Ambre Vilain, avec Marc Gil

     Parfois encore considérées comme des sciences  auxillaires de l’histoire par nombre d’historiens et d’historiens de l’art, l’héraldique, la sigillographie et l’emblématique ont fait irruption, depuis quelques années, dans le champ disciplinaire de l’histoire de l’art du Moyen Âge Juste retour des choses, puisque au XIX e siècle les sceaux étaient vus comme des « monuments figurés […] objets artistiques dont la connaissance approfondie serait un élément essentiel d’une histoire générale de l’art »

.     Cette idée nouvelle ne fut malheureusement pas vraiment adoptée au siècle suivant par les historiens de l’art français, à la différence de leurs collègues étrangers, en particulier germaniques et anglo-saxons.

     Heureusement, une nouvelle génération d’historien(ne)s et d’historien(ne)s        ( NDLRB. cette façon de féminiser les nom n’en facilite pas la compréhension. De plus , elle ne parait pas s’imposer s’agissant  d’une science  (Héraldique) pluri centenaire)  de l’art – internationale soulignons-le – tentent, avec succès, de faire émerger de nouvelles problématiques, dans une démarche collaborative. Brisant le cadre étroit de « l’exploitation positiviste des sciences auxiliaires », pour reprendre les mots de Laurent Hablot, es chercheurs, dont cinq ont bien voulu répondre à nos questions, considèrent l’armoirie,( NDLRB. ce mot  s’utilise  en principe au pluriel)  le sceau et l’emblème en tant qu’ imagines et signa  , avec cette dimension supplémentaire de la matérialité du sceau- empreinte, que l’on peut regarder, admirer et manipuler, et du sceau-matrice, objet d’art d’un haut degré de technicité, et parfois d’une incroyable complexité de fabrication, tels que les « sceaux-boîtes » à fenestellae anglais du  XIIIe siècle) qui évoquent, à notre sens, des reliquaires miniatures et ces nouveaux objets du « faire-voir » dont l’usage, lié à de nouvelles pratiques dévotionnelles ,                                                                                                  NDLRB. https://www.universalis.fr/dictionnaire/devotionnelle/  se développe à l’époque gothique, en  particulier après le quatrième concile de Latran, en 1215

. On comprend alors qu’au-delà des questions fondamentales d’iconographie et de style, ces trois disciplines, matières anthropologiques et sociétales, touchent aux fondements de la société médiévale et à ses modes de pensée et de repré-sentation (mentale et matérielle) .Images, signes et technicité (à la fois technologie mise en œuvre et savoir-faire de l’artiste-artisan) permettent ainsi de poser les nouveaux enjeux épistémologiques de l’héraldique, de la sigillographie et de l’emblématique.

Marc Gil

https://www.academia.edu/10180978/_Lhéraldique_la_sigillographie_et_lemblématique_au_regard_de_lhistoire_de_lart_nouvelles_perspectives_de_recherches_Perspective_Revue_de_lINHA_2014-2_p._293-312?email_work_card=view-paper

6 thoughts on “L’héraldique, la sigillographie et l’emblématique au regard de l’histoire de l’art : nouvelles perspectives de recherches

  1. Conseil dans l'Espérance du Roi

    Très intéressant article qui remet bien des pendules à l’heure. Hélas, je crains que l’amnésie collective de nos compatriotes (et de la plupart de leurs maîtres à penser) en la matière soit telle que tous ces efforts ne débouchent sur rien.

    Reply
  2. Hervé J. VOLTO

    L’Héraldique pour les nuls :

    LE LYS : de France, ou associé (Angevains de Naples et de Hongrie, Bourbons d’Espagne, de Naples et de Parme).

    L’AIGLE : à deux têtes, impérial (germanique ou russe), et à une têtte, napoléonnien

    LA CROIX : blason de Chevalier ayant gagné sa Noblesse aux Croisades, comme la Maison de Savoie, qui descend d’un gentilhomme qui gagna sa Noblesse en Terre Sainte. Comme tout le monde le sait, les Savoie devinrent Comte, puis Duc, puis Rois de Piémont-Sardeigne puis Roi d’Italie.

    LION : n’étant ni du Sang de France, ni de celui des saint Empereurs, ni ne descendent de Chevaliers Croisés, mais de guerriers parvenus ayant gagné leur Noblesse à la force de leur épée.

    Les couleurs
    Elles sont au nombre de huit, dont les deux dernières (pourpre et orange) sont peu employées. On distingue :

    Deux métaux :

    OR = jaune
    ARGENT = blanc

    Les émaux :

    GUEULES = rouge
    AZUR = bleu
    SABLE = noir
    SINOPLE = vert
    POURPRE = violet
    ORANGE = Orange

    Une règle toute simple : ne JAMAIS mettre une couleur à coté d’une même couleur, les deux même couleur ne doivent pas se toucher.

    Pour approfondir : Héraldique, quelques rudiment
    http://dardel.info/heraldique/Heraldique.html

    Qui dit Blason dit Noble, qui dit Noble dit Chevalier
    https://confrerieroyale.com/wp-content/uploads/2021/08/De-lesprit-chevaleresque-25-aout-2021.pdf

    A lire : Alain Texier, NOBLESSE, TITRES ET ARMOIRIES (LGM)

    Reply
  3. Conseil dans l'Espérance du Roi

    “Qui dit Blason dit Noble” est une erreur grossière et un mensonge historique qui a la vie longue et a creusé, en France, à partir de 1790, la tombe de l’héraldique. A cette époque, les deux tiers des armoiries dans notre pays étaient précisément DES ARMOIRIES NON NOBLES.

    Reply
  4. Hervé J. VOLTO

    A l’origine, au Moyen Age, les armoiries devaient permettre aux combattants de se reconnaitre sur les champs de bataille. Et donc au début, seuls les Nobles avaitent des blasons car seuls les Nobles faisaient la guerre. L’Héraldique municipale et l’Héraldique Episcopale sont venues APRES, à la Renaissance.

    Source.

    Reply
  5. Hervé J. VOLTO

    Pour être précis, l’héraldique vient du nom masculin « héraut », c’est-à-dire celui qui annonçait et décrivait les Chevaliers entrant en lice (tournoi), celui qui annonçait les événements, qui portait les déclarations de guerre en tant qu’officier public au Moyen Âge. En plus d’être un adjectif, héraldique est un nom, un substantif féminin singulier désignant la science du blason. C’est donc l’étude des armoiries (ou « Armes »). C’est aussi un champ d’expression artistique, un élément du droit médiéval et du droit d’Ancien Régime. Celà s’enseigne en histoire de l’art.

    Actuellement, elle constitue une science auxiliaire de l’histoire au même titre que la sigillographie, la vexillologie, la phaléristique, la diplomatique…

    L’héraldique s’est développée au Moyen Âge dans toute l’Europe comme un système cohérent d’identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées (le blason pouvant être transmis par héritage au sein d’une famille servant le Roi d’où l’origine de la Noblesse, en traduisant le degré de parenté) et des collectivités humaines, ce qui en fait un système emblématique unique en un temps où la reconnaissance et l’identification passaient rarement par l’écrit.

    Apparue au XII° siècle au sein de la Chevalerie, Milice Chrétienne créée à l’époque d’Hugues Capet pour combattre les Princes Féodeux, elle s’est PAR LA SUITE rapidement diffusée dans l’ensemble de la société occidentale : clercs, nobles, bourgeois, paysans, femmes, communautés… ENSUITE, on s’en est également servi pour représenter des corporations de métiers, des villes et plus rarement des régions, des pays.

    Reply

Répondre à Alain Texier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

The maximum upload file size: 2 Mo. You can upload: image, audio, document, spreadsheet, interactive, text. Links to YouTube, Facebook, Twitter and other services inserted in the comment text will be automatically embedded. Drop file here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.