« Lorsque les responsables deviennent des privilégiés, si le vice est le soutien de leur prospérité, ils feront tout pour garder le pouvoir jusqu’au déluge ! »
Entretien avec Alexis Arette, auteur de Fils d’homme, je t’ai fait sentinelle (Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Quel sens donnez-vous au mot « Sentinelle » tiré de l’ordre donné par Dieu au Prophète Ezéchiel : « Fils d’homme, je t’ai fait sentinelle » ?
La réponse est dans la Bible. La Sentinelle, c’est l’homme lucide, à qui Dieu fait devoir d’annoncer l’ennemi, c’est-à-dire l’avancée des périls dans la société. Bainville disait « On a toujours les conséquences ! », et il n’est pas du tout certain que la phrase que l’on a prêtée à Louis XV : « Après moi le déluge ! » ne soit pas celle d’un visionnaire qui se sentait impuissant devant la perversité du siècle. De bonnes connaissances et l’exercice de la logique devraient établir des lois de sauvegarde, mais lorsque les responsables deviennent des privilégiés, si le vice est le soutien de leur prospérité, ils feront tout pour garder le pouvoir jusqu’au déluge ! Aujourd’hui, ni Soljenitsyne, ni Xavier Emmanuelli, ni Maurice Allais ne sont perçus comme sentinelles, et la République des repus continue d’appliquer le précepte mortel de Rousseau : « Écartons les faits, ils n’ont rien à voir à l’affaire » !
Qu’apporte de nouveau ce livre par rapport à vos précédents ouvrages ?
Des documents. Ils constituent la preuve que nous avons eu de tout temps des sentinelles et que, généralement, elles ne sont pas écoutées. Mais nous avons les textes de leurs prévisions. Il était bon de les réunir pour examiner leurs concordances. Il ne peut y avoir de science historique qu’à la lueur des concordances. Et c’est pour cela qu’après le déluge qui se prépare, l’« empirisme organisateur » de Charles Maurras retrouvera la place qui lui est due. Et si le langage religieux qu’emploient les sentinelles du passé peut paraître anachronique à notre époque, il faut se souvenir que l’on ne peut absolument pas juger le passé sur nos critères d’aujourd’hui, mais aussi que les lois du Décalogue restent le fondement justicialiste, c’est-à-dire le « garde fou » de la cité.
Peut-on vraiment accorder quelque crédit à des « prophéties » ?
Quant Edgar Cayce, « prophète » laïque s’il en fut, prédit, au moment où la Russie Soviétique occupe la moitié de l’Europe, que le régime tombera, et que la Russie sera un rempart du monde chrétien, on est obligé de dire, en voyant Poutine faire ostensiblement le signe de la croix, que Cayce avait bien « vu » l’avenir. Quant une religieuse, à l’époque où la Monarchie française semble donner le bon ton à l’Europe, prédit sa chute et l’exécution du Roi, il faut bien admettre qu’elle a reçu des dons qui ne sont pas communs. Par ailleurs, il faut considérer aussi que les « voyants » sont parfois dotés de pouvoirs exceptionnels, comme les « bilocations », par exemple. Mais depuis la découverte de la « relativité » par Einstein, le temps n’est plus une donnée impénétrable, et les vrais visionnaires arrivent à s’y mouvoir. Mais bien sûr, il y a aussi les charlatans…
Croyez-vous vraiment que l’on puisse changer le cours funeste des évènement ?
Je n’ai pas craint, en cours d’ouvrage, de me répéter pour l’affirmer. J’ai montré la puissance de la pensée dans la formation par exemple des « ectoplasmes ». Et si, malheureusement, je suis tributaire d’une pensée folle qui me fait déplacer des objets sans le vouloir, la télékinésie consciente existe bien, même si les cas sont rares. Il n’est pas jusqu’à l’efficacité des « placebo » qui ne manifeste la puissance de la foi ! Avec la parole du Christ : « Si vous aviez la foi comme un grain de Sènevé, vous déplaceriez les montagnes », nous sommes entrés dans un domaine que l’on croyait réservé à la sorcellerie ! Et bien, il existe aussi un domaine inconnu de la « Bonne Pensée » qui vous fait « magicien ». Et c’est par l’Oraison que la pensée humaine redevient à l’image de la pensée divine : Créatrice ! Oui, on peut décider de gravir une montagne au lieu de la descendre ! Oui, l’ouverture du troisième œil est peut-être pour demain !
Vous dénoncez la Franc-Maçonnerie avec insistance dans votre livre. Englobez-vous, dans vos réserves, toutes les obédiences maçonniques, ou seulement certaines ?
Nombre de Franc-Maçons se déclarent « croyants », chrétiens notamment… On peut être « croyant » en croyant à n’importe quoi. Être chrétien, c’est différent et catholique encore autre chose. En fait, l’exposé des idéaux franc-maçons est conforme aux grandes vertus tirées de l’Évangile, mais la pratique en est souvent contraire. Il suffit de lire le ministre Vincent Peillon pour savoir que la destruction de la religion catholique est son but, afin d’instaurer à la place la religion maçonnique. Mais ce citoyen n’est que l’expression du « Grand Orient » qui a supprimé la référence au « Grand Architecte de l’Univers, » et qui, de ce fait, n’a plus rien à voir avec les Maçons bâtisseurs de Cathédrales. Certaines obédiences comme la Grande Loge Nationale Française sont restées strictement « spiritualistes » et même proches du catholicisme, comme les Rose-croix. Il résulte de cette diversité « évolutive » que c’est surtout par prudence que l’Église a porté un jugement d’ensemble négatif… Pour ma part, c’est la part « sataniste » de la maçonnerie que je combats. Mais j’observe avec beaucoup d’attention l’évolution des obédiences. Car l’Esprit souffle où il veut !
Fils d’homme, je t’ai fait sentinelle d’Alexis Arette, éditions de L’Æncre, collection « Patrimoine des Religions », dirigée par Philippe Randa, 362 pages, 35 euros.
http://francephi.com/boutique/fils-dhomme-je-tai-fait-sentinelle/