Le royalisme est actuellement en France, mais aussi dans le monde occidental, un courant de pensée profondément original qui procède d’une vision des choses différente de la vision dominante. On parlera ici de manière synonyme de « royalisme » et de « monarchisme », même si certains ont pu attribuer aux deux termes des sens légèrement différents.
Opposer la monarchie à la démocratie n’a guère sens pour les monarchistes. Les monarchistes ne sont pas hostiles à la démocratie dès lors qu’elle ne prétend pas devenir une sorte de religion de substitution, chassant la religion véritable, celle qui est fondée non pas sur l’adoration du nombre, de la quantité et de l’argent, mais sur la transcendance et la valeur et aussi évidemment l’amour puisque là réside l’essence même de Dieu.
D’une manière générale, contrairement à la pensée révolutionnaire et républicaine qui fonctionne sur le modèle de la « logique formelle » sources d’oppositions et d’exclusions (gauche ou droite, Roi ou Peuple, progressiste ou réactionnaire, capitaliste ou anticapitaliste, etc…), la pensée royaliste fonctionne à l’inverse sur le modèle de la « logique paradoxale », celle qui accepte d’associer des éléments contraires.
Ainsi, pour nous, les droits du peuple ne sont pas antinomiques des pouvoirs du Souverain, de même que l’inégalité n’est pas incompatible avec la solidarité collective. De même nous considérons que l’autorité et les règles de droit ne sont nullement incompatibles avec les libertés. Que bien au contraire, elles protègent et encadrent la liberté des hommes.
En deux mots, le royalisme est beaucoup plus qu’une simple doctrine politique, c’est une approche philosophique différente de celle qui domine actuellement notre civilisation matérialiste. Les royalistes sont des « antimodernes », ce qui ne signifie pas qu’ils rejettent l’idée de progrès, mais qu’ils considèrent que l’Occident matérialiste s’est engagé il y a deux cents ans dans une fausse voie. …
Olivier Tournafond , Professeur à l’Université de Paris-Est http://www.vexilla-galliae.fr/royaute/idees/245-l-originalite-de-la-pensee-royaliste