Troisiéme Dimanche aprés l’Epiphanie. (Deuxième sermon) Sur l’enfer des Chrétiens.

      Nos  prêtres préchent-t’ils assez  sur l’Enfer ? Dieu est  bon certes. Mais Il est juste aussi.

     » Pour vous faire comprendre, M. F., la grandeur des tourments qui sont réservés aux mauvais chrétiens, il faudrait être Dieu lui-même, parce qu’il n’y a que lui seul qui le comprenne, et les damnés seuls le sentent, puisque Dieu est infini dans ses punitions comme dans ses récompenses. Quand le bon Dieu me donnerait le pouvoir de traîner ici, à ma place, un infâme Judas qui a commis un horrible sacrilège en communiant indignement et en vendant son divin Maître, ce que font si souvent les mauvais chrétiens par leurs confessions et leurs communions indignes, son seul cri serait de me dire : Oh ! je souffre ! Triste langage qui ne peut exprimer ni la grandeur, ni la longueur de leurs souffrances ! O enfer des chrétiens, que tu seras terrible ! puisque Jésus-Christ semble épuiser sa puissance, sa colère et sa fureur pour faire souffrir ces mauvais chrétiens. O mon Dieu, peut-on bien y penser, et se sentir de ce nombre, et vivre tranquille ! Mon Dieu, quel malheur est comparable à celui de ces chrétiens ! – Mais, me direz-vous, d’après cela il semblerait qu’il y a plusieurs enfers. – Eh bien ! M. F., moi, je vous dirai que, si les souffrances et les tourments des damné étaient les mêmes, Dieu ne serait pas juste.

      Je dis de plus, qu’il y a autant d’enfers que de damnés, et que leurs souffrances sont grandes à proportion de la grandeur et du nombre des péchés qu’ils ont commis et des grâces qu’ils ont méprisées. Dieu, qui est tout-puissant, nous rend sensibles à notre malheur à proportion que le mal que nous avons fait est grand. Il en est des damnés comme des saints. Ceux-ci sont tous heureux, il est vrai ; cependant, il y en a qui sont plus élevés en gloire, et cela, selon les pénitences et les autres bonnes oeuvres qu’ils ont faites pendant leur vie. Il en est de même des damnés : ils sont tous malheureux, tous privés de la vue de Dieu, ce qui est le plus grand de tous les malheurs ; car si un damné avait le bonheur de voir le bon Dieu, tous les mille ans une fois, et cela pendant cinq minutes, son enfer cesserait d’être un enfer. Oui, M. F., le bon Dieu nous rendra sensibles à cette privation et aux autres tourments, selon le nombre, la grandeur, et la malice des péchés que nous aurons commis. Dites-moi, M. F., pouvons-nous entendre, sans frémir, le langage de ces impies qui vous disent qu’ils aiment autant être damnés pour beaucoup que pour peu ?

       Hélas ! malheureux, vous n’avez donc jamais pensé que plus vos péchés seront multipliés, et plus ils seront commis avec malice, plus vous souffrirez en enfer ? Delà je conclus, M. F., que les chrétiens qui ont péché avec plus de connaissance, qui ont été obligés tant de fois de se faire violence pour étouffer les remords de leur conscience, qui ont méprisé tontes ces saintes inspirations et tous ces bons désirs que Dieu leur a donnés, sont d’autant plus coupables ; il est donc bien juste, dis-je, que la justice de Dieu se fasse sentir plus rigoureusement sur eux que sur ces pauvres infidèles qui ont péché, en partie, sans connaître le mal qu’ils faisaient, et sans savoir celui qu’ils outrageaient, sans connaître la bonté et l’amour d’un Dieu pour ses créatures. Si les idolâtres, nous disent les saints, sont damnés pour avoir transgressé les lois de Dieu qu’ils ne connaissaient pas, des lois qu’ils n’ont pas connues (1), quelle sera donc la punition des chrétiens qui sentent si bien le mal qu’ils font, les devoirs qu’ils ont à remplir ? qui comprennent combien ils outragent Dieu, qui savent les maux qu’ils se préparent pendant l’éternité ; et qui, malgré tout cela, ne laissent pas de pécher ? Non, non, M. F., la puissance et la colère de Dieu semblent n’être pas assez grandes ni l’éternité assez longue pour punir ces malheureux. Oui, M. F., il me semble voir ces flammes allumées par la justice de Dieu se refuser à faire souffrir ces peines aux idolâtre et se tourner avec une fureur épouvantable sur ces malheureux chrétiens réprouvés. En effet, M. F., qui ne serait pas touché de compassion en voyant briller ces nations étrangères ? Ah ! doivent-elles s’écrier du milieu des flammes qui les dévorent : Mon. Dieu, pourquoi nous avez-vous jetés dans ces abîmes de feu ? Nous ne savions pas ce qu’il fallait faire pour vous aimer. Si nous vous avons outragé, c’est que nous ne vous connaissions pas. Ah ! Seigneur, si l’on nous avait dit, comme aux chrétiens, tout ce que vous aviez fait pour nous, combien vous nous aimiez, ah ! non, jamais nous n’aurions eu le malheur de vous offenser. Hélas ! il me semble que je vois Jésus-Christ qui se bouche les oreilles pour ne pas entendre les cris de ces pauvres malheureux. Non, M. F., Jésus-Christ est trop bon pour ne pas se laisser toucher. S’il ne nous avait pas dit que, sans le baptême et hors de l’Église, nous ne pouvons pas espérer le ciel, pourrions-nous bien croire que ces pauvres âmes soient damnées sans avoir su ce qu’il fallait faire pour se sauver ? Non, M. F., il me semble que Jésus-Christ ne peut pas porter les yeux sur ces pauvres infortunées sans en être touché de compassion. Mais qu’elles se consolent dans leurs malheurs : les maux qu’elles vont endurer seront infiniment moins rigoureux que ceux des chrétiens. Mon Dieu ! pourra dire chacune d’elles, pourquoi m’avez-vous jeté dans ce feu? »

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https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Ars/Sermons/tome1/enfer12.html

2 thoughts on “Troisiéme Dimanche aprés l’Epiphanie. (Deuxième sermon) Sur l’enfer des Chrétiens.

  1. PATRICK AMEDEE PATTIER DE GASSIN DE LA FONCIERE

    L’enfer ce qu’a connu un lycéen de l’Académie d’Aix Marseille , fils d’une femme de ménage, harcelé et menacé sans cesse par des léninazis avec la complicité de la direction de l’établissement il a été exclu du bahut, sans procédure contradictoire, par sa professeur d’histoire à laquelle il avait demandé si en Vendée il y avait eu un génocide. Le proviseur a justifié son exclusion sous l’accusation de antirépublicain et de fasciste. Descendant d’une famille genocidée quasi-totalement je suis en terrifiante colère que nous soyons incapables de monter une justice directe contre les fonctionnards scolaires. Nous ne faisons peur à personne. Nous sommes considérés comme des tarlouzes. Continuez avec votre Dieu sic. Pendant ce temps à Cachan près de 3OO fatihs encagoulés et armés attaquent avec des bombes un lycée et démolissent des voitures de police.

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