Dans le cadre d’une interminable procédure qui dure depuis 12 ans, deux des enfants du comte de Paris prétendant au trône de France mort en 1999, vont faire valoir leurs arguments ce jeudi devant la justice à Paris. Le prince Jacques d’Orléans et la princesse Hélène d’Orléans estiment en effet avoir été lésés dans leur héritage, et réclament la restitution de biens inestimables, donnés de son vivant par leur père à la fondation Saint Louis.
Depuis 2001, ces derniers bataillent donc pour récupérer le château d’Amboise, la chapelle Royale de Dreux, mais aussi le château de Bourbon l’Archambault… Côté bien mobiliers, ils souhaitent également récupérer des œuvres inestimables: le portrait de Louis XIII réalisé par Philippe Champaigne, les aquarelles du prince de Joinville, un superbe service en porcelaine de Sèvres de la reine Marie-Amélie. Surtout, ils espèrent un jour pouvoir posséder ces dessins réalisés par Louis XIV à l’âge de 7 ans. Ce dernier avait croqué des châteaux entourés de remparts préfigurant les constructions de Vauban. «Une œuvre incroyable qui dort aujourd’hui dans les tiroirs de la fondation!», déplore Me Olivier Baratelli, qui défend les deux héritiers.
Devant la 2e chambre civile du tribunal de Paris, Me Baratelli va plaider la stricte application de la loi républicaine. «Le comte de Paris qui considérait qu’après lui, plus rien n’avait d’importance, a voulu dilapider toute sa fortune. Et ce qu’il n’a pu dépenser, il l’a donné à la fondation, en déshéritant ses enfants, au mépris de la loi», explique l’avocat en précisant: «75 % du patrimoine auraient dû revenir aux enfants».
De l’autre côté de la barre, Me Thomas Rouhette qui défend la fondation Saint-Louis va faire valoir d’autres arguments. Selon lui, les biens immobiliers réclamés par Jacques et Hélène d’Orléans n’ont rien à voir avec la succession du comte de Paris. Et d’expliquer que la famille d’Orléans avait, dès 1886, mis ce patrimoine à l’abri des règles successorales au sein d’une société civile, devenue par la suite une fondation. Concernant les biens mobiliers, la fondation laisse aujourd’hui entendre qu’ils devraient retourner dans le giron familial.
A l’audience aucun des héritiers du comte de Paris ne sera présent. Mais leur avocat sera là pour exposer leur projet s’ils obtiennent gain de cause. «Ils souhaitent que le château d’Amboise devienne un musée des rois de France», relate Me Baratelli. Parmi les pièces historiques qui y seraient alors exposées, les croquis du jeune Louis XIV figureraient tout naturellement en bonne place. Des dessins qui seraient enfin rendus publics.